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Come back à 90 ans : comment Chuck Berry est devenu le plus grand artiste rock and roll de sa génération
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THE DAILY BEAST

L’artiste du rock'n roll le plus influent de sa génération sortira un nouvel album l’année prochaine, après plusieurs décennies de silence. A l’occasion de son quatre-vingt-dixième anniversaire, nous nous penchons sur ce qui a fait de lui une icône.

Stereo Williams

Stereo Williams

Stereo Williams est journaliste pour The Daily Beast.

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Stereo Williams - The Daily Beast

Chuck Berry est le plus grand artiste de rock de sa génération. Elvis Presley a beau être devenu une super icône et Little Richard peut bien avoir une personnalité hors du commun, c’est l’ensemble de l’œuvre de Chuck qui est la plus riche. Ses riffs de guitare caractéristiques ont fait de lui un incontournable dans les hits parades des années 1950 et ont définitivement fait de l’instrument le symbole du rock.

Contrairement à Elvis, Chuck Berry a écrit et joué ses tubes, et contrairement à Little Richard, Chuck Berry est parvenu à prolonger sa carrière au-delà de ses succès des années 1950 grâce à une suite de grandes chansons produites au début des années 1960. L’influence de Berry est impossible à réfuter - en tant que compositeur, parolier et guitariste il représente la somme la plus complète de ce que le rock ‘n’roll a de plus pur. A l’occasion des Polar Awards en Suède, en 2013, alors que Keith Richards honorait Chuck Berry, il a déclaré : "Chuck Berry a simplement bondi de la radio vers moi. Je l’ai littéralement mangé, en somme, je le respirais, ce n’était pas juste de la nourriture, il était l’air que je respirais pendant les nombreuses années où j’apprenais à jouer de la guitare en essayant de comprendre comment devenir un artiste aussi complet. Une si grande voix, un si grand joueur, et aussi un si grand homme de spectacle…c’était un tout''.

Chuck Berry n’est en aucun cas le premier rock ‘n’ roller. Les solos flamboyants de guitare de Sister Rosetta Tharpe se sont retrouvés dans des tubes enregistrés depuis 1939. Le style rythmé et cadencé du blues de Wynonie Harris a marqué les hits-parades du milieu des années 1940. Le succès Rocket 88 d'Ike Turner - écrit par Jackie Breston - est sorti en 1951. Le Hound Dog de Big Mama Thornton fut un succès en 1953, et la version de Shake Rattle & Roll par Big Joe Turner atteignit la 22ème place des ventes en 1954, et la version par Bill Haley à la 7ème place, seulement trois mois plus tard.

Même les débuts d’Elvis Presley, avec sa célèbre interprétation du That’s All Right d'Arthur “Big Boy” Crudup, précède d’une année le classique Maybelline des débuts de Chuck Berry. Mais Chuck Berry est indéniablement la plus grande voix créative du rock. Aucun artiste n’a fait plus pour façonner le son, l’image, et l’attitude de la musique rock, et personne n’a intégré ce son avec plus de succès que le dénommé Charles Edward Berry. En combinant ses solos virtuoses de blues aux accents de mélodie country à son talent de brillant conteur, les chansons imagées de Chuck telles que Sweet Little Sixteen et Beautiful Delilah avaient un niveau d’énergie digne de Little Richard.

Mais au lieu d’un piano au second plan, la guitare de Chuck était toujours en avant et au centre – à la fois musicalement et visuellement. Chuck Berry est entré dans le monde musical en se produisant régulièrement au Cosmopolitan Club de Saint Louis, sa ville natale, dans le trio de Sir John, au côté du pianiste Johnnie Johnson. C’est le style de Johnnie Johnson qui aurait influencé les riffs caractéristiques de Chuck Berry à la guitare, et il expliquait lui-même que ses airs venaient de multiples influences.

"Bon, la première fois je l’ai compris, c’était dans un des riffs de Carl Hogan dans le groupe de Louis Jordan" a expliqué Chuck Berry dans le documentaire sur le rock de 1987 Hail ! Hail ! Rock & Roll. "Nous avons T-Bone Walker ; j’aime les grossièretés de T-Bone Walker et ses blues ; alors, mettez ensemble un petit Carl Hogan, un petit T-Bone Walker et un petit Charles Christian, le guitariste du groupe Tommy Dorsey : voilà un groupe de personnes qui vous fera plaisir. Et c’est ce que j’ai fait dans Johnny B. Good et Roll Over Beethoven. Faire en sorte que ce soit simple est un autre point important, je pense que ça dépend beaucoup de la compréhension des artistes d’être capables de jouer ma musique. Si on peut appeler ça ma musique mais il n’y a rien de nouveau sous le soleil."

Les concerts de Chuck Berry étaient célèbres pour leur intense énergie, avec sa "marche du canard" caractéristique, qui est devenue un basique du rock. Ayant été forgé dans la tradition de la musique noire, il réfléchirait plus tard à l’importance d’être également visuel pour le public. Chuck Berry a présenté une mise en scène de rythm and blues à un public de blancs qui n’en avait aucune connaissance avant le milieu des années 1950. "Les gens ne veulent pas voir 17 morceaux joués en costume cravate'' disait-il. Ils veulent voir des jeans, des gesticulations suggestives. Charlie Christian a joué de la guitare électrique avec le quartet de Benny Goodman. Il était le plus grand joueur de guitare qui ait existé. Mais il ne levait jamais les yeux de sa guitare. J’y ai ajouté une petite danse. Les gens apprécient de voir quelque chose quand ils écoutent quelque chose".

La musique de Berry était aussi indéniablement débordante de jeunesse. Les chansons comme Sweet Little Rock & Rolleret Too Much Monkey Business étaient joyeusement gaillardes, centrées sur la culture des jeunes, qui tournait autour de la danse, de la musique rock ‘n’ roll et des voitures. Elle faisait écho à la percée du genre musical qu’avait apprécié Bill Haley avec Rock Around the Clock, une fois la chanson publiée dans Blackboard Jungle’n, au printemps 1955. Cette chanson devint une référence culturelle dans le principal courant du rock ’n’ roll et permit un mariage entre ce genre musical et la culture de la jeunesse américaine. Et Chuck Berry fut l’artiste qui s’est le mieux rendu compte du décalage à venir, avec cette chanson, Rock Around the Clock.

Lors d’un passage dans une émission de NBC à la fin des années 1970, on posa la question à Chuck Berry : qui considérez vous être le père fondateur du rock ’n’ roll ? Chuck Berry répondit : "Ce n’est pas à moi de vous le dire, mais je suis sans aucun doute un maillon de la chaîne. Louis Jordan et Elvis Presley, et même Fats Waller ainsi que…Little Richard qui était très bon à ses débuts, et Bill Haley…nous avons tous contribué à mettre les choses en marche". Ce mouvement s’est propulsé au travers de la "British Invasion" (l'invasion britannique) des années 1960, l’émergence de la musique psychédélique à la fin des années 1960 et au début des années 1970, les riffs frénétiques de la musique punk apparus plus tard lors de cette décennie, ainsi que les chansons hard-rock populaires pour la génération Mtv dans les années 1980.

Chuck Berry est l’essence même du rock ’n’ roll. Il est intégré dans l’Adn de ce genre musical depuis 1955. La fin des années 1950 et le début des années 1960 ont vu Little Richard s’éloigner du rock ’n’ roll pour s'engager dans un ministère chrétien, la mort de Buddy Holly dans un accident d’avion, Elvis Presley enrôlé dans l’armée, et Jerry Lee Lewis évincé. En 1959, Chuck Berry est arrêté pour infraction à la loi Mann, qui stipulait que tout engagement dans le commerce inter-Etats ou à l’étranger de "femmes ou filles dans un but de prostitution ou de débauche, ou dans tout autre but immoral" était puni par la loi.

Chuck Berry avait rencontré une jeune fille de 14 ans à Juarez au Mexique, il a déclaré lui avoir simplement offert un travail dans sa boîte de nuit à Saint Louis. Elle est allée à la police et Chuck Berry fut arrêté par la suite et déclaré coupable en 1960. Condamné à cinq ans de prison, Chuck Berry a fait appel de sa condamnation et a réussi. Il rappelle que des remarques désobligeantes et racistes avaient été proférées par le juge durant les audiences.

En ce qui concerne le procès, l’auteur Bruce Pegg indique dans son livre sur Chuck Berry, Brown Eyed Handsome Man, que l’avocat de Chuck Berry était catégorique sur le fait que durant toute la procédure le juge avait constamment fait des références raciales. Bruce Pegg écrit : ''Tout simplement, Merle Silverstein maintient que les vociférations du juge Moore ont ridiculisé l’origine ethnique de Chuck. Tous les témoins qui se sont présentés à la barre, dès lors qu’ils faisaient référence à quelqu'un, le juge les interrompait et demandait : ''S’agissait t-il d’un homme de couleur blanche ou noire ?'', essayant de rappeler aux jurés qu’ils devaient considérer les évènements au travers du prisme de la race."

Néanmoins, Chuck Berry a été à nouveau accusé à la suite de la réouverture de la procédure en 1961, puis condamné à trois ans de prison dans le Centre médical fédéral de Springfield dans le Missouri. Pendant des années, Chuck Berry a nié être allé en prison. ''C’est l'idée erronée que les gens ont, que Chuck Berry est allé en prison" disait-il en 1972. ''Ils ont complétement tort. Il a pu être dit quelque chose dans les grands journaux des plus grosses villes, dans les gros titres et ce genre de choses. Mais si vous vous penchez sur les journaux locaux, vous verrez que j’ai été acquitté. Je ne suis jamais allé en prison".

Chuck Berry ne serait plus jamais l’icône rebelle du rock ’n’ roll, comme il l’avait été durant les années 1950. Elvis revint de l’armée en 1960 pour une carrière cinématographique florissante. Au moment de sa sortie de prison en 1963, Chuck Berry n’avait aucun rôle qui l'attendait mais il allait revenir au hit-parade avec des chansons comme Nadine, No Particular Place to Go, et You Never Can Tell. Comme bon nombre de ses succès classiques, toutes ces chansons ont été écrites par Chuck Berry lui-même. A l’inverse de pratiquement une cinquantaine de ses semblables, il était encore capable de livrer des chansons qui définissent une carriére dans les années 1960, après son passage en prison, et non des musiques pop sans inspiration ou des remaniements d’anciennes idées.

La chanson Promised Land interprété par Chuck Berry contient des paroles subtiles sur la conscience sociale. La chanson fait référence à plusieurs villes où ''The Freedom Riders'', les militants des droits civiques, se sont arrêtés en mai 1965 alors que leur bus traversait le Sud des Etats-Unis pour protester contre la loi Jim Crow. ''Il a été arrêté (partout dans le Sud)'', a expliqué le biographe de Chuck Berry Howard DeWitt. ''Mais il leur a fait en quelque sorte un doigt d’honneur en pleine figure''.

Chuck Berry était pragmatique et savait créer des chansons qui pouvaient attirer un public considérable - et ce, bien après que ses semblables aient déjà dépassé leur apogée. Il est évident qu’il savait encore exactement ce qu’il faisait. Il a expliqué à Esquire en 2007:  "Vous n’allez pas simplement dans un studio d’enregistrement pour dire, je vais écrire un tube. Cela devient un succès quand les gens aiment vos compositions". Alors qu’il approchait de la quarantaine, Chuck Berry faisait toujours vibrer la génération des plus jeunes. Malgré la popularité de ses chansons, il a admis qu’il n’a jamais ressenti plus qu’une affinité superficielle envers les adolescents qui gravitaient autour de ses albums. ''Je n’étais pas en phase avec les jeunes", dit-il. "Bien entendu, j’espérais qu’ils appréciaient. Et après, j’allais écrire à nouveau. Et après, j’irais m’acheter une maison. Très américain".

Chuck Berry a toujours été un entrepreneur sans complexe ("Le respect n’est pas suffisant. Il faut avoir des intérêts de propriétaire"), et quelqu’un d’extrêmement indépendant. Pendant la majeure partie de sa carrière, il a géré toute ses affaires et souvent voyagé seul ; il a exigé que les producteurs de concerts fournissent des musiciens pour ses spectacles. A la fin des années 1950, il achèta une parcelle de quatorze hectares dans le comté de St. Charles où il construisit par la suite le Berry Park, une enceinte immense avec un manoir de 1 600 mètres carrés, des chalets pour invités, une boîte de nuit, et une piscine en forme de guitare. C’est un testament de sa vision des choses et de sa détermination. Chuck Berry a gagné de l’argent grâce aux meilleures ventes des reprises de ses chansons, publiées dans les albums des artistes de la "British Invasion", ses tournées, ainsi que d’autres entreprises commerciales au fil des années. Il a été un artiste régulier pendant des décennies, malgré des ennuis de santé qui l’ont forcé à se mettre en retrait ces dernières années.

En 2012, il a expliqué qu’il n’avait plus de voix. "Te chanter une chanson ? Je ne peux pas. Ma carrière de chanteur est finie", dit-il. "Ma voix est partie, ma gorge est usée. Et mes poumons se détériorent rapidement. Je pense que ça explique cela".

Mais en dépit de ses déclarations en 2012, Chuck Berry s’apprête à fêter ses 90 ans avec de la nouvelle musique - son premier nouvel album en 38 ans. L'album comprend des collaborations de ses enfants, et est la suite tardide de l’album Rock It de 1979. Il l'a dédié à sa femme depuis cinquante-huit ans, Thelmetta. ''Ce disque est dédié à ma bien aimée Toddy" a-t-il dit lors d’une déclaration. "Ma chérie je me fais vieux ! J’ai travaillé sur ce disque pendant longtemps. Maintenant je peux enlever mes chaussures !".

Si cet enregistrement est le dernier de Chuck Berry, il a bien plus que mérité un peu de repos. Avant le bouleversement des années 1960, d’une façon simultanée, le rock a été à la fois tonfiié et affaibli. Le modèle définitif du genre vient du son de Chuck Berry. Mais plus que ca, il est devenu le plus grand ambassadeur du rock ’n’ roll. Il n’y a pas eu de période "gros Elvis" pour Chuck Berry. Prenez une année au hasard et vous le verrez faire des prestations énergiques et loyales au rock ‘n’ roll sur n’importe quelle scène. Choisissez n’importe quel artiste et vous constaterez son influence dans la musique populaire. La chanson Surfin USA des Beach Boys était un plagiat de la chanson de Chuck Sweet Little Sixteen. Les Beatles ont fait des reprises de Chuck Berry lors de leurs premières représentations ainsi que des reprises enregistrées comme Rock & Roll Music et Roll Over Beethoven. Bob Dylan a mentionné que Too Much Monkey Business de Chuck Berry a été l’inspiration pour Subterranean Homesick Blues. Il est impossible d’écouter la chanson Memphis et de ne pas constater qu’elle est un point de référence dans le style d’écriture pour les chansons de Paul Simon. Et le premier single des Rolling Stones était une reprise de Come On, le dernier single de Berry avant son incarcération.

En 1969, Chuck Berry avait été interviewé par le magazine Rolling Stone et, après avoir discuté de l’impact que les guitares de Les Paul ont eu sur sa façon de jouer ("Je suppose que c’est un musicien de jazz. Son How High the Moon est tout simplement magnifique"), il lui a été demandé quel impact il a eu sur des disciples comme Mick Jagger. Chuck Berry s’est moqué du présentateur. "A ma connaissance je n’ai jamais parlé avec la personne à laquelle vous faite référence. Zizi Jagger ?" a répondu Chuck Berry à ce moment- là, mais il connaissait le groupe et l’influence qu’il avait eu sur eux. "Les Rolling Stones… les Rolling Stones se sont inspirés de ma musique, je ne le nierai pas. Je pense que c’est honnête.''

Chuck Berry interagissait assez régulièrement avec ceux qui s’étaient inspirés de sa musique. Il participa à l’émission The Mike Douglas Show en 1972 accompagné de John Lennon et Yoko Ono lors d’une interprétation entraînante de Johnny B. Good. Dans le documentaire Hail! Hail! Rock & Roll, la légende du rock ’n’ roll a été célébrée par Bruce Springsteen, Etta James, Eric Clapton et Keith Richards. Chuck Berry et Keith Richards avaient developpé une relation d'amour/haine construite sur du respect et des tensions. En 2014, au cours de l’émission The Tonight Show With Jimmy Fallon, Keith Richards rappellera un incident où Chuck Berry lui mit un coup de poing dans la figure. ''J’étais derrière dans la loge, lui faisait une représentation" a expliqué Keith Richards. Il était monté pour récupérer son argent, il me semble. C’était un radin, béni sois-tu Chuck. Mais sa guitare était disposée dans son étui, genre "Ooh, allez Keith", vous voyez, je voulais juste la manipuler vite fait, histoire de faire un petit accord de mi". Il entre et dit " Personne ne touche ma guitare !" "

"Il y avait des feux d’artifices", dit le réalisateur de Hail ! Hail !..., Taylor Hackford, dans une interview pour Rolling Stone peu de temps après la sortie de son film expliquait : "Keith a obligé Chuck pour la première fois en 20 ans à jouer comme il n’avait pas joué depuis longtemps". Il continue : "Si ce n’est que douceur et lumière, si tout le monde s’embrasse sur la bouche, ça ne m’intéresse pas énormément. Ils étaient deux fortes personnalités. L’élève et le maître, et dans ce cas Keith était le leader du groupe, et il a constituté un super groupe. Keith obligeait Chuck à répéter, et il n’aimait pas ça. Mais il y avait du respect mutuel".

Les amis et associés ont du se battre avec la personnalité ambivalente de Chuck Berry ; tout comme les fans, qui ont dû affronter les éléments sordides de son passé et de son histoire judiciaire. Outre sa condamnation du début des années 1960, Berry purgera une peine à la fin des années 1970 pour fraude fiscale et, en 1989, il a été poursuivi en justice par Hosana A. Huck, une ancienne cuisinière dans le restaurant de Chuck Berry, le Southern Air, dans la banlieue de Wentzville. Elle accusait Chuck Berry de faire des enregistrements vidéo d’elle pendant qu’elle utilisait les toilettes du restaurant "à des fins inapropriées de distraction et de plaisir".

En 1990, la maison du rocker a été perquisitionnée, et les autorités ont trouvé les enregistrements vidéo, de la marijuana, des armes, et de l’argent en espèces. Peu de temps après, il a été poursuivi par d’autres femmes qui accusaient elles aussi Chuck Berry de les filmer dans les toilettes de sa propriété. Il a fini par régler à l'amiable le procès des enregistrements vidéo en 1994 pour à peu prés 1,3 millions de dollars. Rendre hommage à Chuck Berry, comme à beaucoup d’autres icônes de sa génération, c'est affronter une histoire chargée ; mais alors que la légende va avoir 90 ans, il est important de célébrer la richesse de l'héritage qu'il laisse, malgré ses défauts.

Nous avons toujours considéré Chuck Berry comme acquis. Il est toujours sorti de ces scandales égal à lui-même, toujours Chuck. Il n’est pas mort jeune dans une tragédie aux circonstances mystérieuses, il n’est jamais devenu un génie reclus, et n’a jamais été omniprésent lors des remises de prix et des hommages télévisés. Il a simplement toujours été dans les parages, au son du rock ‘n’ roll, jouant de la guitare comme si de rien n’était. Nous devrions lui offrir ces fleurs tant qu’il est parmi nous. Il s’est suffisamment battu avec ferveur pour les mériter. ''Ca m’étonne toujours quand j’entends les gens dire, je veux bouger pour découvrir qui je suis' a t-il dit dans Esquire en 2007. "J’ai toujours su qui j’étais. J’allais être connu même si ça devait me tuer".

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