Clément Leonarduzzi : l’homme qui a changé Emmanuel Macron ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Clément Leonarduzzi Elysée Emmanuel Macron communication du président de la République chef de l'Etat
Clément Leonarduzzi Elysée Emmanuel Macron communication du président de la République chef de l'Etat
©LUDOVIC MARIN / AFP

Communication

Depuis plusieurs semaines, la communication d'Emmanuel Macron semble s'infléchir vers une meilleure anticipation des réactions populaires et vers une empathie plus directe avec la souffrance ressentie par les populations dont la technostructure est sociologiquement coupée, en particulier avec les travailleurs indépendants et les professions libérales. Ce début de prise en compte est notamment lié à des changements d'équipe à l'Elysée, notamment à l'arrivée d'un nouveau conseiller en communication, Clément Léonarduzzi.

Eric Verhaeghe

Eric Verhaeghe

Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio. Il est l'auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr Il vient de créer un nouveau site : www.lecourrierdesstrateges.fr
 

Diplômé de l'Ena (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un Dea d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968

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Le changement est plutôt passé inaperçu aux yeux du grand public, mais l’arrivée de Clément Leonarduzzi à la tête de la communication à l’Élysée, fin août 2020, a substantiellement changé la donne pour le Président Emmanuel Macron. Au fil des semaines, le « story-telling » présidentiel a changé, et le Président met moins de vinaigre dans sa communication pour attraper les mouches électorales. 

Un contournement du confinement assez habile

Alors que toute la macronie résonnait comme un seul homme d’un appel sans nuance à confiner drastiquement le pays, au risque d’embraser le pays, le Président est parvenu à esquiver la confrontation en retardant la décision de confinement. Ce type de changement de pied contre l’avis du consensus profond exprimé par la technostructure, pour mieux garder le lien avec les « petites gens » est assez inédit dans le quinquennat. 

Nous considérons que cette inflexion, qui réussit plutôt au Président en termes de popularité, est à mettre au crédit du renouvellement de son entourage. Les départs de Philippe Grangeon et de Joseph Zimet, l’arrivée d’un Clément Leonarduzzi, donnent beaucoup d’air frais à la pratique présidentielle. 

Une attention plus marquée aux forces vives du pays

Ancien directeur de Publicis Consultants (donc venu de la sphère Badinter), Clément Leonarduzzi est moins prisonnier de la technostructure et des codes de la gauche bien-pensante ou intellectuelle qui entourait jusqu’ici Emmanuel Macron. Cette influence plus libérale et moins directement soumise à la tyrannie du mainstream ambiant dégage de nouvelles lignes de fuite dans la stratégie présidentielle. 

Ces lignes étaient occultées par la logique très traditionnelle qui prévalait jusqu’ici à l’Elysée (entendez très soucieuse du qu’en dira-t-on dominant dans l’establishment parisien).

La route sera longue pour gommer les aspérités macroniennes

Ces améliorations qui ont le mérite de détendre l’atmosphère ne sont toutefois qu’une étape sur la route très longue que le Président doit parcourir pour retrouver le souffle initial de sa campagne électorale. L’image d’un président des riches, arrogant et cynique, voire menteur, lui colle fortement à la peau. Sa sortie sur les « 60 millions de procureurs » a redonné corps à ce sentiment d’une condescendance, voire d’un mépris du Président pour son peuple. 

Cette image est probablement le principal point faible, et le plus difficile à surmonter, dans la route qui le conduit à la prochaine présidentielle. 

Cet article a été initialement publié sur le site Le Courrier des Stratèges : cliquez ICI

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