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Chers djihadistes, que pensez-vous de la loi du talion ?
©Reuters

Sang pour sang

Faisons en sorte que ça soit à votre tour d'avoir peur.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Chers djihadistes, toutes ces réflexions aussi brèves que superficielles n’avaient pour but que de vous faire savoir où vous mettez les pieds. Et, une fois encore, de vous avertir que nous vaincrons parce que nous sommes les plus faibles. Craignez la fureur des moutons ! Craignez la colère des brebis enragées ! […] 

Craignez le courroux de l’homme en bermuda ! Craignez la colère du consommateur, du voyageur, du touriste, du vacancier descendant de son camping-car ! Vous nous imaginez vautrés dans des plaisirs et des loisirs qui nous ont ramollis ? Eh bien nous lutterons comme des lions pour protéger notre ramollissement. […] Et nous vaincrons. Bien évidemment. Parce que nous sommes les plus morts.

Il est encore possible que cette terrible prophétie de Philippe Murray ne s'accomplisse pas. La défaite et la soumission ne sont pas une fatalité. Il n'est inscrit dans aucune table de la loi que la France doive devenir un califat islamique. Pourtant, et a priori, si Philipe Murray dit vrai, nous partons battus.

Les assassins de la nuit dernière aiment la mort autant que nous aimons la vie. Ils tuent – et là, il s'agit d'un meurtre de masse – ceux, c’est-à-dire nous, qui ne sont pas comme eux. Ils tuent ceux qui ne professent pas la même religion que la leur ou qui n'en n'ont aucune. Ils tuent parce qu'ils espèrent, en acceptant de mourir eux-mêmes, que "l'homme en bermuda" va se soumettre pourvu que son petit confort soit préservé.

Nous ne sommes pas comme ça. Nous respectons les autres et surtout ceux qui ne sont pas comme nous et dont on nous répète depuis des années que nous avons des comptes à leur rendre. Nous sommes attachés à la lettre de nos lois faites pour protéger nos libertés individuelles. Nous refusons évidemment les amalgames. Et nous regardons pétrifiés les assassins en nous demandant, la tête basse, puisqu'on nous l'intime, quel mal nous leur avons fait dans le passé. 

Mais après l'affreux carnage d'hier, le mouton a le droit de devenir enragé. La loi du talion a un sens quand l'horreur est exceptionnelle. Cessons de pleurer les morts, ce que nous savons très bien faire. Vengeons-les, ce que nous ne savons pas encore bien faire. Vengeons-les, car le deuil ne convient qu'aux pleureuses.

Les assassins parlaient français. Ils sont de chez nous. Comment pouvons-nous encore laisser partir pour la Syrie des tueurs qui vont là-bas pour tuer ? Comment pouvons-nous les laisser revenir sans les emprisonner pour qu'ils tuent en France ? Comment pouvons-nous tolérer sur notre territoire des prédicateurs de haine suffisamment habiles pour ne pas appeler au meurtre et suffisamment fanatiques pour nous traiter de chiens ou de "souchiens". 

Nos lois nous laissent désarmés face à ce tsunami de haine. Les lois, ça se change. Peut-être pas œil pour oeil et dent pour dent, mais coup pour coup. Plus de 120 morts, dont la plupart étaient réunis pour écouter de la musique ! Des jeunes, donc. Et on laisserait leur sang sécher comme ça, sans rien faire ? 

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