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Cette reconstruction narcissique dont la France a terriblement besoin
©Reuters

Problème de confiance ?

La reconstruction narcissique de la France est une urgence. Jour après jour, ce pays sombre dans la détestation de lui-même, sacrifiant ainsi toute une jeunesse qui ne croit ni en ce qu’elle est, ni en ce qui fait son héritage, ni dans ce qu’elle laissera après elle.

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio. Il est l'auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr Il vient de créer un nouveau site : www.lecourrierdesstrateges.fr
 

Diplômé de l'Ena (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un Dea d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968.

 

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La reconstruction narcissique de la France est une urgence. Jour après jour, ce pays sombre dans la détestation de lui-même, sacrifiant ainsi toute une jeunesse qui ne croit ni en ce qu’elle est, ni en ce qui fait son héritage, ni dans ce qu’elle laissera après elle. Faute d’une France incarnée, fière de son passé, qui assume ses valeurs, des pans entiers du pays partent en lambeaux et se tournent vers des causes toujours plus hurluberlues ou dangereuses dont le seul mérite est de combler le vide narcissique créé par la démission des élites. Redonner un sens à ce pays, voilà une mission urgente, salutaire, indispensable à l’intérêt général.

La reconstruction narcissique, c’est réapprendre aux Français à aimer la France, et leur donner le droit d’exprimer cet amour. Après plusieurs décennies de « French-bashing » institutionnel, largement destiné à faire entrer le pays de force dans un modèle mondialisé qui condamnerait son originalité, aimer la France et assumer ses valeurs, son passé et son identité, apparaissent aujourd’hui comme l’œuvre de rétrogrades, de « Gaulois réfractaires » qui « fument la clope et roulent en diesel ».

A en croire ces élites, la France serait condamnée à se dissoudre dans un grand marché sans frontière où toutes ses valeurs historiques seraient des handicaps ou des boulets à traîner dans une course effrénée à l’argent.

Le drame de l’identité triste aide à forger le mythe de Gaulois réfractaires

Pour étayer cette conviction d’une indispensable dissolution de la France dans le grand bain aseptisé du mondialisme, les élites sont grandement aidées par ce que nous pourrions appeler le drame de l’identité triste. Défendre l’identité française, c’est se condamner, aujourd’hui, à frayer avec un discours agressif, un tantinet amer, parfois haineux. Les Zemmour, les Finkielkraut, et quelques autres, cristallisent avec une délectation grandissante cette vision triste de ce que signifierait être Français. Comme si, pour se sentir soi, il fallait d’abord dire qu’on n’est pas l’autre, voire qu’on n’aime pas l’autre.

Au fond, être Français voudrait d’abord dire ne pas être un étranger… Sartre avait dû écrire des choses sur ce point dans ses Réflexions sur la question juive. On comprend pourquoi les élites mondialisées n’ont pas de difficulté à stigmatiser l’identité française. Souvent, le pas de l’identité à la haine est si étroit que l’un et l’autre se confondent, et c’est l’identité française elle-même qui se trouve disqualifiée.

Les dégâts colossaux de l’identité triste

Les conséquences de ce malentendu sont colossales. C’est particulièrement vrai pour l’intégration des jeunes générations issues de l’immigration, auprès de qui l’apprentissage de la haine est devenu une règle. Dans l’esprit général qui domine les minorités musulmanes, être Français, c’est être pour la colonisation, pour l’esclavage, pour l’exploitation de l’homme par l’homme, pour le racisme, pour la spoliation sans limite des richesses.

Les mouvements décoloniaux, indigénistes, qui dénoncent à tour de bras la racialisation des corps et autres fantasmes ayant pignon sur rue, font leur beurre de cette haine de soi. On remarquera au passage que cette haine, relayée auprès des Français silencieux (et des autres) par des medias mainstream subventionnés, est souvent produite par des mouvances proches des Etats-Unis. Nous évoquons d’ailleurs l’important activisme de notre « allié » américain auprès des minorités visibles dans nos banlieues. La haine de la France n’est pas perdue pour tout  le monde!

Ce rejet ambiant de l’identité française fait le lit de toutes les déviances : le salafisme, la radicalité black-block, le veganisme, le spécisme, sont en France nourris par le rejet de nos traditions, y compris de nos traditions culinaires (le saucisson devient le symbole de ce qui est honni dans notre identité). Il est le meilleur garant de l’archipélisation française, décrite par Jérôme Fourquet, et qui n’est qu’une façon savante de parler de l’immense délitement national auquel nous assistons.

L’heure de la reconstruction narcissique est venue

L’identité française n’a pourtant jamais eu besoin de se mesurer aux autres pour exister. Etre français ne suppose pas, n’a jamais supposé, de s’opposer à d’autres cultures ou à d’autres identités pour se sentir soi. C’est même la caractéristique du génie français (car il en existe bien un) qui est d’être suffisamment tolérant et confiant en lui-même pour ne craindre pas de s’ouvrir à l’autre et de reprendre à notre propre compte certaines de ses innovations ou de ses particularités. La France a pu être un creuset universel parce qu’elle a choisi d’assumer ses valeurs en écoutant celles des autres.

D’où ce pays fier, généreux, ouvert sur le monde et solidaire d’autrui. Et ici les faits sont têtus. A tous ceux qui reprochent aux Français d’être xénophobes ou racistes, il suffit de rappeler les chiffres de l’Aide Médical d’Etat, qui bénéficie largement aux immigrés clandestins et aux demandeurs d’asile, pour donner une première mesure de l’effort financier consenti par les Français pour bien accueillir les nouveaux venus. Le budget de cette aide dépasse le milliard d’euros annuels. Au-delà de ce dispositif, l’assurance-maladie française a signé de nombreuses accords bilatéraux avec des pays africains notamment pour permettre la prise en charge des natifs de ces pays par des hôpitaux français.

Voici la liste de ces accords:

On le voit, des pays pauvres comme le Congo, le Mali, la Mauritanie, le Niger, disposent d’accord avec la sécurité sociale française…

Nous pouvons être fier d’avoir organisé la coopération sociale avec l’ensemble des pays ci-dessus. Si beaucoup de choses restent à parfaire, il est faux de dire que les Français seraient racistes ou fermés. L’exemple concret que nous donnons dans la vidéo, de l’hôpital Robert Debré, qui accueille de nombreux enfants étrangers, en est une preuve parmi d’autres : les Français sont généreux et ambitieux dans leur générosité.

Cette force-là, il nous incombe de la souligner, de la mettre en valeur, de la rappeler inlassablement. Loin des clichés du French-bashing qui ne reposent sur rien.

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