Ces rôles qu'il faut avoir joués pour être un acteur américain accompli<!-- --> | Atlantico.fr
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Autrefois, les acteurs sous contrats avec les grands studios étaient condamnés à jouer toujours le même type de rôle.
Autrefois, les acteurs sous contrats avec les grands studios étaient condamnés à jouer toujours le même type de rôle.
©DR

Cannes

Steven Soderbergh présente "Ma vie avec Liberace", un biopic kitsch sur la vie du célèbre pianiste homosexuel des années 70. Un rôle de composition taillé pour le prix d'interprétation. Après Tom Hanks et Sean Penn, Mickael Douglas relève le défi d'incarner un gay à l'écran.

Patrick Brion

Patrick Brion

Patrick Brion est historien du cinéma et animateur de ciné-club.

Une grande partie de ses recherches porte sur les genres cinématographiques (film noir, comédie musicale, cinéma fantastique, etc.) et sur le dessin animé. C'est grâce à lui que le grand public, en France, a redécouvert Tex Avery.

Il a écrit un ouvrage de référence sur le réalisateur américain de dessins animés intitulé Tex Avery (Le Chêne, 1984).

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Atlantico : L’interprétation de Liberace par Mickael Douglas est encensée par la critique. De manière générale, pourquoi les rôles d’homosexuels plaisent tant aux critiques ?

Patrick Brion : Je ne suis pas sûr qu’ils plaisent plus que les autres. C’est vrai qu’aujourd’hui la société a changé de conception en ce qui concerne l’homosexualité. Dans le passé, il y avait très peu de rôles et peu d’acteurs s’intéressaient à ces interprétations. Néanmoins je ne pense pas que parce qu’un acteur joue un rôle d’homosexuel  il soit spécialement loué. Les critiques ont toujours dit du bien de Michael Douglas, sans attendre la sortie de Liberace. Je pense que les critiques sont toujours très surpris, et agréablement, à l’occasion d’interprétation de rôles d'homosexuels par des acteurs très connus simplement du fait qu’on ne les attendait pas là. La seule différence avec les autres rôles est la surprise. On découvre une nouvelle facette de leur talent qui est susceptible de créer un engouement.

Les rôles d’homosexuels, handicapés ou encore d’alcooliques sont-ils indispensables à la carrière d’un acteur américain accompli ?

Patrick Brion : Non je ne crois pas. De nombreux acteurs ont réalisé des carrières fantastiques sans avoir joué ce type de rôle. Il est vrai que ces interprétations sont, parfois, à l’origine de chef d’œuvre dont raffolent les Oscars, mais ce n’est pas une condition indispensable.

Quels sont les autres rôles phares qui peuvent marquer la carrière d’un acteur ?

Patrick Brion : Ce sont les rôles de composition qui valorisent extrêmement l’acteur et son talent. Les rôles également où l’on voit l’acteur dans un rôle où on ne l’attend pas, ce qui met en lumière une nouvelle facette de son talent. Autrefois les acteurs sous contrats avec les grands studios étaient cantonnés, le plus souvent, condamnés à jouer le même type de rôle. Ils n’avaient qu’une envie qui était de jouer à contre emploi car cela permet de montrer que l’on peut jouer autre chose. Aujourd’hui les choses sont complètement différentes car ce sont les agents qui guident les acteurs vers des rôles très différents de leur interprétation habituelle.

A quel moment peut-on dire d’un acteur qu’il est accompli ?

Patrick Brion : Marlon Brando dès son premier film était un acteur formidable, un acteur accompli. C’est seulement leur talent qui fait dire si oui ou non l’acteur est accompli. Un grand comédien explose tout de suite, sauf dans le cas où il est au début cantonné à des petits rôles. Un grand comédien qui interprète un grand rôle très rapidement dans sa carrière peut-être qualifié d’acteurs accompli. C’est le talent, le sujet et le choix du film qui définisse si un acteur est accompli.

Michael Douglas fait-il partie des favoris le prix d’interprétation ?

Patrick Brion : Je ne peux pas vous le dire, je n’ai pas vu le film. Même s’il est incontestable qu’il peut bénéficier d’un quotient sympathie de la part du jury car il a vaincu son cancer en 2011.

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