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Les établissements financiers sortent leurs prévisions pour l'année 2014.
Les établissements financiers sortent leurs prévisions pour l'année 2014.
©Reuters

Boule de cristal

Les établissements financiers sortent tous leurs prévisions pour l'année 2014. Chacun a sa propre vision de la saison à venir, même si un scénario global de stabilisation de la situation économique semble se dessiner.

Alexandre Baradez

Alexandre Baradez

Alexandre Baradez, 33 ans, diplômé de l'ESCE (Paris/La Défense) en 2003 a d'abord évolué plusieurs années chez BNPPARIBAS puis la Banque ROBECO en gestion privée avant de rejoindre SAXO BANQUE en 2009 en tant que Sales Trader. Son expérience des marchés financiers et plus particulièrement du marché des devises lui confère rapidement le rôle d’Analyste Marchés. Interlocuteur privilégié des médias français, il délivre quotidiennement des analyses sur les marchés financiers, tendances, risques macro-économiques et participe régulièrement à des conférences dédiées aux investisseurs. En novembre 2013, il rejoint le groupe IG, leader mondial des CFD, côté à Londres au FTSE 250, en tant que Chief Market Analyst.

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Atlantico : Axa, BNP-Paribas, Société Générale… En cette fin d'année 2013, les établissements financiers sortent tous leurs prévisions pour l'année 2014. Chacun a sa propre vision de l'année à venir. D'une manière générale, qui prévoit quoi ?

Alexandre Baradez : La multiplicité des analyses publiées est telle qu’il serait délicat de tout résumer en quelques lignes. Toutefois, et de manière globale, il semble qu’on ne s’oriente pas vers des scénarios extrêmes pour l’année prochaine sur les marchés financiers mais au contraire vers une poursuite de la stabilisation de la situation économique. Ce qui devrait également se ressentir sur les marchés financiers et notamment sur les marchés actions qui ont très bien performé en 2012 et 2013. Les marchés cherchent toujours à se positionner par anticipation d’une situation économique et la hausse constatée au cours des derniers mois traduisait le sentiment des investisseurs selon lequel la situation économique et politique de la zone euro allait s’éloigner de la phase aigüe de la crise de la dette, elle-même précipitée par la crise des subprimes aux Etats-Unis quelques mois auparavant. Ce contexte de détente du risque ayant lui-même été alimenté par l’action soutenue de la Fed aux Etats-Unis, de la BoJ au Japon ou encore de la BoE en Angleterre, et dans une moindre mesure par l’action de la BCE, qui a baissé à plusieurs reprises ses taux directeurs en 2013.

Sans parler de consensus général au sein des différents établissements financiers, ce qui serait impossible par définition, le scénario d’une poursuite de la stabilisation de la zone euro ressort fréquemment avec un impact neutre, voire positif sur les marchés actions, ce scénario étant appuyé par l’intervention potentielle de la BCE en 2014 qui pourrait mettre place de nouvelles mesures non conventionnelles (du type LTRO comme en 2011 et 2012, soit près de 1 000 milliards d’euros au total). Ce scénario d’une nouvelle intervention de la BCE est appuyé par le faible niveau d’inflation, loin de l’objectif de la banque centrale à 2 %. Et on connaît l’importance du maintien de la stabilité des prix dans le mandat de la BCE…

En revanche plusieurs avis font ressortir les risques d’un taux de chômage élevé en zone euro, touchant dans certains pays périphériques près d’un jeune sur deux, risques sur la stabilité sociale et également risques pour la croissance, sous l’effet d’une contraction de la demande

On retiendra également le scénario d’une poursuite de la convergence européenne par le biais de la mise en place de l’union bancaire (supervision, mécanismes de résolution des crises) ou encore l’assouplissement, certes modeste, des mesures d’austérité dans certains pays européens dans le but d’éviter une contraction trop forte de l’activité et de favoriser un retour à la croissance. L’enjeu européen pour 2014 est donc de poursuivre les réformes structurelles et la correction des déficits tout en favorisant l’accélération de la reprise économique. La ligne de crête est donc très étroite…

Que faut-il penser - et retenir - de ces prévisions ?

Les prévisions financières et économiques sont faites pour fixer un cadre dans lequel l’économie et les marchés vont potentiellement se comporter en identifiant les différents scénarios possible. Les nombreux marchés existants (actions, devises, taux, matières premières, etc.) et leurs interconnexions obligent les acteurs financiers à être le plus exhaustif possible pour bien appréhender les risques et les opportunités dans un contexte économique donné. L’objectif est de transmettre ces informations aux investisseurs/clients pour les aider et potentiellement les orienter dans leur processus décisionnel, l’important étant de conserver un côté synthétique. On ne peut pas écarter une part de communication dans le cadre de ces prévisions, pour faire valoir et démontrer son expertise dans un domaine ou un marché donné.

Face aux différentes crises traversées par l’économie mondiale au cours des 15 dernières années (éclatement de la bulle internet, crise des subprimes, crise de la dette en zone euro…), le besoin d’information et de compréhension des mécanismes économiques et des marchés s’accroît. Les prévisions répondent également à ce besoin d’anticipation de plus en plus important.

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