Ce que la carte de l’explosion de #JeSuisCharlie nous apprend sur l’adhésion aux valeurs de l’Occident<!-- --> | Atlantico.fr
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Le hashag #Je Suis Charlie a dessiné une carte du monde tout à fait révélatrice.
Le hashag #Je Suis Charlie a dessiné une carte du monde tout à fait révélatrice.
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Au-delà de tout ce qui a déjà été écrit sur les attentats terroristes qui ont été perpétrés en France et sur l’incroyable mobilisation qui a suivi avec, en point d’orgue, la manifestation du 11 janvier dernier, une chose a retenu mon attention. En quelques heures, le hashag #Je Suis Charlie a dessiné une carte du monde tout à fait révélatrice.

Christophe Ginisty

Christophe Ginisty

Président fondateur de ReputationWar, Christophe Ginisty est un expert de l’influence digitale et de la communication de crise.

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Sur la base des données fournies par Twitter, on peut apprécier la localisation de l’émotion provoquée sur la toile par ces événements. Sans surprise, l’Europe est archi dominante, suivie par le continent Nord-Américain, les pays les plus développés de l’Amérique centrale et du Sud et enfin l’Inde. A l’inverse, l’Afrique et le Moyen-Orient ont été assez peu réactifs, tout comme la Russie ou la Chine.

Sans faire de conclusion trop hâtive — il faut évidemment pondérer cette analyse par le taux de pénétration de l’internet dans les différents pays concernés —, cette carte nous renseigne tout de même sur la communauté de pensée et de valeurs qui unit une partie du monde. Prenons de la hauteur par rapport aux événements, cette carte des reprises du hashtag Je Suis Charlie correspond presque exactement à l’atlas des pays démocratiques de cette planète. Ce n’est pas le monde entier qui s’est mobilisé mais juste une partie de celui-ci, moins de la moitié. 

Bien qu’Internet ait porté en son temps, une promesse d’universalité, le web social n’a pas effacé l’importance des territoires, elle a bouleversé la manière de considérer le monde mais n’a pas gommé l’attachement des individus aux géographies qui les ont vu grandir, l’épisode Je Suis Charlie en est l’une des illustrations les plus spectaculaires.

La réputation des territoires est un enjeu fondamental. Le monde est devenu un terrain de jeu ouvert. Les grandes métropoles rivalisent de créativité pour attirer investisseurs, touristes, étudiants, habitants. Elles se dotent de directeurs du marketing, deviennent des noms de domaines, et s’engagent sur les réseaux sociaux. De l’autre côté, certaines marques globales se replient sur une identité territoriale pour mieux affirmer leur authenticité et leur personnalité. Dans notre vie quotidienne, les technologies mobiles nous ouvrent grandes ouvertes les portes de la planète mais elles nous font aussi redécouvrir nos voisins et la richesse du tissu économique de première proximité.

Au cours des derniers jours, Je suis Charlie est devenu beaucoup plus qu’un slogan de manifestation. C’est devenu la marque d’une partie du monde, une marque émotionnelle comme toutes les marques majeures, une marque simple à laquelle beaucoup de gens peuvent s’identifier, une marque porteuse de valeurs fondamentales qui résonnent au cœur de notre vie quotidienne. 

De manière absolument fulgurante, cette marque a dessiné une carte du monde plus instructive qu’un cours de géo-politique et a apporté la preuve de l’incroyable puissance fédératrice d’un message sur les habitants de territoires dont l’histoire est bercée par des valeurs similaires.

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