Ce que l’évolution du coût des engrais aujourd’hui nous enseigne sur celle des coûts de l’alimentation dans 6 mois <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Environnement
Un agriculteur en pleine préparation de son champ pour l'automne.
Un agriculteur en pleine préparation de son champ pour l'automne.
©JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

Effet domino ?

La baisse des tarifs des fertilisants va-t-elle faire évoluer les prix de l’alimentation ?

Samuel Poidevin

Samuel Poidevin

Samuel Poidevin est ingénieur agronome. Il développe de nouvelles matières actives naturelles pour l'agriculture.

Voir la bio »

Atlantico : Une corrélation entre les prix des fertilisants et ceux de l’alimentation 6 mois plus tard semble se vérifier. Cette corrélation est-elle fiable ? On s'aperçoit que les prix des fertilisants diminuent. Cela devrait impliquer que les prix de l’alimentation devraient baisser dans les 6 mois.

Samuel Poidevin : Corrélation ne veut pas dire causalité. Cet adage se vérifie ici. En effet, le graphique montre une corrélation aux Etats-Unis du prix de l'engrais azoté et de l'inflation sur l'alimentation. Toutefois, d'autres intrants sont à prendre en compte. Il y a bien sûr l'engrais azoté mais aussi phosphore, potassium, les produits phytosanitaires et surtout le carburant utilisés. D'autre part, des facteurs externes ont également un rôle dans l'inflation. Nous l'avons vu dernièrement avec la guerre en Ukraine mais aussi avec les évènements climatiques.

Comment expliquer cette baisse ?

Plus que le prix des fertilisants, ce sont les prix des énergies qui baissent. Or, l'engrais azoté est fabriqué à base de gaz (procédé Haber Bosch). Ce qui induit une baisse de charge pour les agriculteurs. Je ne parierai pas sur une forte baisse de la nourriture pour autant, les facteurs externes ayant un impact important sur le prix final.

Pour simplifier, il est possible de scinder les prix des commodités en 3 catégories : le cours mondial (le blé/ex), les contrats (pomme de terre, betteraves), et le prix libre (légumes). Les fertilisants n'ont qu'un effet minime sur le cours mondial. Par contre, le prix des légumes et autres fruits pourrait voir leur prix revenir au niveau d'avant-guerre, ou du moins proche si le coût de la main-d'œuvre n'augmente pas de façon trop importante.

Quelles conclusions peut-on tirer de cette corrélation ?

Ce graphique démontre qu'il y a 6 mois entre l'achat/ utilisation des engrais et la vente de la récolte ! L'autre enseignement est que le prix de l'énergie permet à nouveau de produire et vendre des engrais de façon compétitive. Il faut donc s'attendre au remplacement des engrais azotés Made in Russia par du Made in America ici en Europe.

À Lire Aussi

Ces coûts de l’alimentation qui s’envolent à travers la planète

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !