Cajoler les PME, c’est bien, leur permettre de gagner de l’argent, c’est mieux !<!-- --> | Atlantico.fr
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Depuis une dizaine d’années, le nombre de créations de PME a explosé passant de 215 000 en l’an 2000 à 622 000 en 2010.
Depuis une dizaine d’années, le nombre de créations de PME a explosé passant de 215 000 en l’an 2000 à 622 000 en 2010.
©Flickr/Victor1558

Câââlin !

Le salon « Planète PME » s’est récemment tenu à Paris. Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée des PME a assuré vouloir réhabiliter l'esprit d'entreprise. Reste désormais au gouvernement de créer un environnement favorable, supposé en finir avec l’instabilité réglementaire et fiscale.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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L’une des premières démarches de tout nouveau gouvernement est de cajoler les PME, considérées comme le fer de lance d’une économie moderne. L’équipe socialiste au pouvoir n’a pas dérogé à la règle en envoyant plusieurs ministres au salon « Planète PME » qui s’est tenu récemment à Paris. Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée des PME a d’entrée de jeu affirmé qu’elle avait à cœur de réhabiliter l’esprit d’entreprise dont la droite n’a pas le monopole à ses yeux, avec pour objectif de diffuser auprès des jeunes une véritable « culture de l'entrepreneuriat ». Louable ambition car le terrain s’y prête à défaut de la conjoncture.

Depuis une dizaine d’années, le nombre de créations a explosé passant de 215 000 en l’an 2000 à 622 000 en 2010. Cet essor correspond à une montée de l’individualisme et à un désir profond des Français de trouver un épanouissement dans des activités où ils peuvent à la fois être autonomes et acquérir plus de responsabilités. Il a été facilité par la mise en place de mesures législatives et réglementaires destinées à en favoriser l’accès, tel que le statut d’autoentrepreneur. Un véritable engouement s’est manifesté à la fois chez les jeunes avides de prouver leur talent et de donner du sens à leur vie professionnelle, mais aussi chez les seniors, pour lesquels la création d’entreprise pouvait être un complément de retraite.

Toutefois l’expérience concrète ne se révèle pas aussi brillante. C’est dans le secteur du numérique que le développement a été le plus rapide, car une entreprise peut se créer avec peu de capital et de personnel. Au demeurant, 6% seulement des firmes nouvelles ont embauché l’an dernier ; la quasi-totalité démarre sans salarié. Les performances à l’export sont médiocres et ne cessent de se dégrader. La crise a aussi multiplié les handicaps : difficulté pour investir en raison de la frilosité des banques, difficulté aussi à trouver des clients. De nombreux chiffres d’affaires sont en berne et le nombre de créations nouvelles a sensiblement fléchi l’an dernier pour s’établir à 549 000.

Les candidats prêts à voler de leurs propres ailes se montrent de plus en plus hésitants. Les propos officiels lénifiants sur l’entreprise ne dissipent pas le malaise entretenu pendant la campagne  électorale sur la relation à l’argent. Il ne suffit pas d’annoncer la création d’une banque publique d’investissement pour venir en aide aux PME en proie aux soucis financiers, alors que rôde la perspective d’une tutelle bureaucratique. Il est indispensable de créer un environnement favorable, ce qui suppose d’abord de remédier à l’instabilité réglementaire et fiscale et de réduire le coût du travail. Il faudrait même aller plus loin : procéder à une réhabilitation du profit qui a si mauvaise presse dans notre pays, accepter que certains acteurs de l’économie puissent avoir envie de gagner de l’argent, sans être footballeur ou artiste. C’est une véritable révolution qu’il convient d’accomplir, dont on ne voit pas encore les signes aujourd'hui.

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