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C'est une histoire belge mais ne riez pas : des djihadistes dans des bacs à sable!
©Reuters

L'enfant-roi

Aux âmes bien-nées, la valeur n'attend point le nombre des années. Ils, elles, ont entre 4 et 5 ans.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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L'histoire se passe à Renaix, une petite ville belge et flamande. Une commission de déradicalisation composée d'un médecin et d'enseignants, a enquêté dans une classe maternelle d'une école de la localité. Au grand dam du directeur de l'établissement, ses conclusions ont fuité dans la presse.

Elles concernent 6 enfants âgés de 4 et 5 ans! Pour employer un euphémisme non stigmatisant, leurs comportements posent problème. Pendant la récré, ils récitent des sourates du Coran. Refusent de serrer la main de leurs enseignants et celles de leurs petits congénères.

Ils traitent les autres enfants  qui ne sont pas de leur confession d'"infidèles" et de "cochons". En s'adressant à eux, il leur arrive de mimer le geste de l'égorgement. Une des fillettes, 4 ans, du groupe  concerné est déjà fixée sur son avenir matrimonial : elle a déclaré qu'au Maroc, elle a un promis qui l'attend pour être son mari…

Cette affaire est largement abordée dans la presse belge. Ce n'est pas du goût du directeur de l'établissement. Il ne veut pas d'histoires. Il pense bien, et est "muslim-friendly". Il s'agit, dit-il, d'"une tempête dans un verre d'eau". Car, déclare-t-il, "ces enfants ne représentent que 1% de l'effectif scolaire". Pour les amoureux des mathématiques que nous sommes, si l'on rapporte en effet ces chiffres à l'échelle de la Belgique, ça donne un pourcentage beaucoup plus faible encore… De quoi faire plaisir au directeur de l'école.

Par rapport à la population européenne, voire mondiale, c'est une poussière infinitésimale. La preuve : la presse des Philippines ou de l'Ouganda n'en a soufflé mot. Pas plus qu'elle n'a parlé de Molenbeek. Pas de quoi faire un plat, donc, si l'on suit le directeur de l'école.

Il nous faut ici insister fermement sur le fait que ça se passe en Belgique, et pas en France. Chez nous, dans nos bacs à sable, aucun comportement de ce type n'a été signalé. Pourtant nous aussi, nous avons des équipes de déradicalisation. Mais elles laissent en paix les enfants de maternelle.

Peut-être qu'en cherchant bien, on trouverait chez nous quand même aussi des apprentis jihadistes. En son temps, l'abominable Sarkozy avait envisagé de faire détecter des signes de violences précoces chez les tout petits. Des hurlements unanimes balayèrent cette infâme suggestion. Et puis, à lire certains commentaires des journaux, il faut raison garder. Ce n'est pas, paraît-il, parce qu'on joue au djihad qu'on va devenir djihadiste. Ce n'est pas - n'est-ce-pas – parce qu'on fait mine d'égorger qu'on va égorger.

Nous laisserons le dernier mot au directeur de l'école de Renaix. Les enfants, dit-il, "ne sont pas coupables". Il a raison. Il ajoute qu'ils ne font que répéter "ce qu'ils entendent à la maison". Il a également raison. Tout le problème est là : ils entendent quoi, à la maison, ces enfants-là? 

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