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Brexit : le moment du remords est-il arrivé dans l'opinion publique britannique ?
©REUTERS / Neil Hall

Retournement ?

La publication d'un premier sondage en défaveur du Brexit dans le Times sucite beaucoup d'espoir dans le camp des vaincus au Royaume-Uni. C'est le signe d'un second tour décisif lors du quel ils souhaitent renverser la tendance.

Bruno Bernard

Bruno Bernard

Anciennement Arthur Young.
Ancien conseiller politique à l'Ambassade de Grande-Bretagne à Paris, Bruno Bernard est aujourd'hui directeur-adjoint de cabinet à la mairie du IXème arrondissement de Paris.

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Dans un sondage réalisé par Yougov pour le Times, 45% des citoyens britanniques indiquent être défavorables au Brexit, contre 43% qui y sont encore favorables. Dans un contexte d'élections législatives, quel est l'état de l'opinion au Royaume Uni ?

Bruno Bernard : Les sondages post élections ou référendums ne veulent pas dire grand-chose mais ils font les gros titres. De plus la configuration dans laquelle il a été réalisé est différente avec des élections législatives prévues pour le 8 Juin suite à l’annonce surprise de Theresa May du 18 avril. Le problème avec la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne est qu’elle va être le résultat d’une négociation qui s’annonce rude et qu’il est à l’heure actuelle totalement impossible de savoir quelle forme cette sortie va prendre. L’idée de "hard Brexit", qui n’est que la sortie pure et simple du Royaume de l’Union sans exceptions, peut faire inquiéter mais comment imaginer le Premier ministre britannique entamer une négociation en assouplissant d’entrée sa position, il ne lui resterait alors pas beaucoup d’atouts dans sa manche. Inquiétude, incertitude, tous les ingrédients sont réunis pour que l’opinion publique doute et pourtant les élections à venir s’annoncent comme triomphales pour le Premier ministre en place et ce n’est pas le retour en politique de Tony Blair qui devrait y changer quelque chose.

Ne peut-on pas voir un risque de confusion entre la portée référendaire du Brexit, et les prochaines élections ? En quoi ces deux questions pourraient elles semer le trouble chez les électeurs ?

Il existerait une possibilité de confusion entre ces deux questions si un parti politique menait une campagne indiquant qu’il reviendrait sur le résultat du référendum de 2016 et s’opposerait à la sortie du pays de l’Union. Toutefois ce n’est pas le cas, même les adversaires les plus acharnés du Brexit que sont les Libéraux Démocrates en ont accepté le principe et font campagne en se présentant comme le seul parti capable d’empêcher une vague conservatrice à la Chambre des Communes à Westminster. 

Pour Theresa May, quels sont les principaux enjeux du scrutin ?  

Ils sont au nombre de trois :

Renforcer son autorité politique sur le pays et son parti. Une victoire large sera le signe que le peuple britannique lui aura confié le mandat nécessaire pour mener le pays vers la sortie de l’Union européenne.

Reprendre des sièges aux nationalistes écossais afin d’éloigner la perspective d’un second référendum d’indépendance.

Installer le Parti conservateur au pouvoir pour une décennie car le Parti travailliste semble aujourd’hui incapable d’offrir une alternative crédible sous la direction de Jeremy Corbyn et ne semble pas en mesure d’en fournir une avant plusieurs années. En cela il n’est pas très éloigné des problèmes du Parti socialiste français.

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