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Brexit : pour l'UE, le divorce par consentement mutuel, c'est OK... mais à condition que les Britanniques paient d'abord. Et cher
©Reuters

Atlantico Business

Alors que la Grande-Bretagne enclenche le Brexit, les Européens semblent enfin décidés à discuter pied à pied les conditions du divorce.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Theresa May aura du mal à prouver aux Britanniques que le Brexit leur permettra de faire des économies. Elle va, la semaine prochaine, enclencher le processus de divorce qui aboutira à sortir la Grande-Bretagne de l’Union européenne et surtout à signer des accords de coopération qui, pour les Anglais, devraient leur permettre de continuer à commercer avec les partenaires européens (presque comme avant). 

Ce que l’on sait, c’est que les Européens sont bien décidés à négocier pied à pied les conditions de sortie avant de s’engager à discuter les conditions de vie après le divorce.

La Commission de Bruxelles a donc été mandatée pour mener à bien cette négociation préalable.

Comme dans un divorce, l’Union européenne veut solder la situation actuelle, définir les indemnités de ruptures, apurer les situations financières, rembourser les dettes et rompre les engagements antérieurs, puis ensuite fixer les modalités futures de la vie quotidienne.

En tout, la Commission de Bruxelles a fait passer à Londres les conditions préalables qu’elle voulait imposer avant d’entamer la rédaction d’un accord de bon voisinage.

1e condition : Bruxelles va réclamer 60 milliards d’euros avant toute discussion. Ces 60 milliards représentent en gros le montant des engagements qui ont été pris par Bruxelles au profit de la Grande-Bretagne dans le cadre du fonctionnement de l’Union européenne. Ils représentent les subventions structurelles accordées, les prêts consentis et la contribution normale de la Grande-Bretagne. Contrairement à ce que pensait une majorité d’Anglais sur l’appartenance à l’Union européenne, ils vont s’apercevoir que le départ va leur coûter cher. 60 milliards d’euros, c’est en gros plus de la moitié des impôts directs sur le revenu payé par les Anglais.

2e condition : Bruxelles va exiger que soit fixé le sort des résidents européens en Grande-Bretagne tant du point de vue fiscal qu’administratif. Parallèlement, Bruxelles veut savoir quel sort va réserver Londres à ses concitoyens résidents en Europe continentale.

3e condition : La Commission veut connaître l’avenir des 1500 fonctionnaires de nationalité britannique en poste à Bruxelles. Quid de leur avenir, de la résidence, de leur traitement, de leurs impôts et de leurs retraites ?

4e condition : le sort des agences européennes installées à Londres. Deux agences de l'UE, l'Autorité bancaire européenne et l'Agence européenne du médicament, sont implantées à Londres. Si la Grande-Bretagne quitte les 28, elles vont devoir déménager. Au total, près de 1500 salariés qui se préparent donc à partir dans une des capitales européennes candidates à leur accueil.

Dans un deuxième temps, après que ces conditions préalables auront été satisfaites, Bruxelles commencera donc à négocier les demandes de Londres. Et chacun sait que Londres souhaite conserver la plupart des avantages que lui apportait son adhésion à l’Union européenne. Le compromis sera difficile à trouver. Parce qu’en gros, Londres voudrait conserver son passeport, sa liberté de faire circuler les capitaux, les biens et les services mais fermer ses frontières aux hommes, tout en restaurant une autonomie fiscale et sociale. En gros, la crème, le beurre et l’argent du beurre. Ça va être compliqué pour les Anglais à partir du moment où les européens ne le voudront pas.

Les dirigeants européens ont enfin compris que leur avenir dépendait aussi de leur détermination protéger le credo de l’Union européenne.

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