Bientôt les voitures sans chauffeur ? En tout cas, les tests sur 480 000 kilomètres sont concluants

La dernière lubie de Google : mettre au point un véhicule autonome. Comprenez une voiture qui roule toute seule, capable de prendre le relais du conducteur dans les bouchons et pendant les longs trajets. Un peu comme dans le film "I, Robot". Tous les grands constructeurs s'intéressent désormais à ce projet, mais c'est bien la firme de Mountain View qui a annoncé la première, en 2010, plancher sur un système de pilotage automatique. 

Avec les Google cars "notre but est d'aider à éviter des accidents de la circulation [...] et réduire les émissions de carbone en changeant fondamentalement l'usage de la voiture", a expliqué Sebastian Thrun, en charge du projet. "Selon l'Organisation mondiale de la santé, il y a chaque année plus de 1,2 million de morts dues à des accidents de la route. Nous pensons que notre technologie a le potentiel de réduire ce chiffre, peut-être de moitié."

Avec ces voitures du futur, le géant du Web vise un autre objectif : gagner du temps. Selon Google, le ministère des Transports américain estime que les gens passent en moyenne 52 minutes par jours sur les routes. Il serait alors possible de lire le journal, téléphoner, envoyer des mails, pendant que votre véhicule vous reconduit à la maison ou vous emmène au travail. Cela supprimerait aussi le danger d'un conducteur ivre ou somnolent.

Et il semblerait que ce rêve un peu fou soit à portée de volant. Début août, Google annonçait que les tests s'étaient révélés concluants. Pour l'anecdote, selon le New York Times, un seul accident était survenu "quand une Google car s'était fait emboutir à l'arrêt au feu rouge". Mais les ingénieurs doivent encore apprendre à maîtriser les routes enneigées, interpréter les panneaux de signalisation temporaires et gérer des situations inédites variées.

Pour l'instant, les Google cars sont capables d'accumuler plus de 480 000 km sans le moindre problème. Les experts estiment que cette voiture automatique devra être en mesure de rouler sans encombre plus de 1,16 million de km cumulés pour être fiable à 99% et plus sûre qu'un véhicule classique. "Nous en sommes encore très loin", concède-t-on chez Google.

Reste à savoir si Google se fera griller la priorité ou non. Mercedes, BMW, Volvo, Audi, Ford et Volkswagen ont aussi investi des millions pour développer leurs véhicules sans chauffeur. L'enjeu est de taille : selon le cabinet McKinsey, cité par Le Monde, 10 000 à 15 000 emplois pourraient être créés ou sauvés dans l'industrieautomobile d'ici à 2020 si la France prenait le leadership du marché. Au total, 800 millions à 1 milliard d'euros de valeur ajoutée pourraient être générés par le véhicule autonome.

M.S.