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Avec ses lunettes "Spectacles", Snapchat s'invite sur le marché des objets connectés
©Reuters

Spectacles

En sortant ces lunettes équipées d'une ou deux caméras, les Spectacles, le PDG de Snapchat Evan Spiegel compte sur le succès de la fameuse application mobile pour s'inviter sur le marché des objets connectés. Le tout est de ne pas connaître le même destin que les Google Glass.

Snapchat passe à la vitesse supérieure. La célèbre application mobile au fantôme blanc sur fond jaune aux 150 millions d'utilisateurs quotidiens ne vous accompagnera dorénavant pas que sur votre smartphone, rapporte le site Quartz. C'est en tout cas le projet de son PDG, le jeune Evan Spiegel, qui vient de mettre en vente les Spectacles, des paires de lunettes équipées d'une ou deux caméras (selon les modèles), et qui, à l'occasion de cette diversification d'activité, a renommé "Snapchat" en "Snap Inc".

Revivre ses souvenirs

Leur principe est simple : c'est le même que celui de Snapchat. En tapotant sur la monture de ces lunettes, on peut alors prendre des photos, ou enregistrer des vidéos de dix secondes maximum, comme pour l’application. Ces contenus sont alors envoyés par Bluetooth ou Wifi à votre smartphone, qui les publiera ensuite sur le réseau social. En soi, rien ne change si ce n'est que la caméra utilisée n'est plus celle de votre téléphone mais celle que vous portez sur votre nez. Résultat : des mini-films plus immersifs, en vue à la première personne. Un effet renforcé par l'angle à 115° utilisé par les objectifs intégrés des caméras.

Evan Spiegel a pu tester l’un des prototypes lors d’une balade dans les bois avec sa fiancée, la mannequin Miranda Kerr : « Nous avons marché dans les bois, enjambé ses rondins et admiré les arbres. Et lorsque j’ai regardé les vidéos que j’ai prises, j’ai pu revoir ma propre mémoire, au travers de mes propres yeux. C’était incroyable », a-t-il confié au Wall Street Journal. Soit, il n’allait pas non plus dire que ces lunettes n’en valaient pas la peine. Question prix, celui-ci s'élève à 130 dollars (116 euros). Quelque peu élevé pour un "gadget", mais demeure bien moins prohibitif que celui des Google Glasslancées par le géant américain en 2012 au prix de 1 500 dollars (1 334 euros). Voici la vidéo de présentation :

Communication petits bras

Afin que les Spectacles ne soient pas associées au raté commercial qu’ont connu les Google Glassleur vente a été arrêtée en 2015, trois ans seulement après leur lancement – Evan Spiegel a mené une campagne de communication visant à clairement différencier son produit de celui réalisé par le moteur de recherche. Ainsi, et sans nommer son concurrent, le PDG de l'application de messagerie éphémère s'en est brillamment démarqué, estimeForbes, en qualifiant les Spectacles de "jouet", quand les Google Glass étaient elles considérées comme une "révolution" à l’époque. Une manière de calmer les ardeurs des journalistes un peu trop élogieux qui risqueraient de hisser ces lunettes sur le devant de la scène médiatique et de les exposer au retour de bâton si la mayonnaise ne prenait pas.

En la jouant petit bras, Evan Spiegel veut ainsi délester sa marque de toute pression, de toute attente susceptible de décrédibiliser l'image de l'entreprise en cas de flop commercial. “Leur commercialisation va se faire progressivement, annonçait-il dans les colonnes du Wall Street Journal.Nous allons voir si ces lunettes sont appréciées des consommateurs et si elles s’intègrent bien dans leur vie”. Il est vrai qu’avec leur design tendance, elles ont plus de chance de se fondre dans le décor, ou en tout cas d’être portées dans la rue, que les Google Glass, qui donnaient à leurs porteurs des airs d’Inspecteur Gadget. Une manière de plus de prendre ses distances avec le prototype de Google.

Cette initiative de la part de Snapchat fait peut-être écho à Stories, la nouvelle extension de l’application de partage de photos Instagram qui est venu concurrencer Evan Spiegel sur son terrain : celui du caractère éphémère des clichés partagés, remarqueThe Guardian. Une manière de prendre de l’avance sur ses concurrents, qui ne peuvent que jalouser le succès insolent de Snapchat, classé 2ème au classement des réseaux sociaux les plus utilisés en France chez les 15-24 ans – une tranche d’âge particulièrement visée par les réseaux sociaux – derrière l’indétrônable Facebook.

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