Au secours, Taubira revient ! Pour le meilleur et pour le pire…<!-- --> | Atlantico.fr
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Ces derniers jours, c’est Christiane Taubira qui fait l’objet de pressantes sollicitations.
Ces derniers jours, c’est Christiane Taubira qui fait l’objet de pressantes sollicitations.
©Reuters

Passion électorale

La gauche ne sait plus à quel saint se vouer. Elle a donc trouvé une sainte.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Une banane agitée sur son passage lui a fait le plus grand bien. La raciste imbécile responsable de ce geste ne se doutait évidemment pas que ce fruit, très connoté, deviendrait la croix de laquelle Christiane Taubira monterait directement au ciel. Par la vertu de la loi sur le mariage pour tous, elle était déjà devenue une icône pour la gauche. La banane l’a transformée en sainte…

Elle fut définitivement canonisée quand, avec le panache de Cyrano de Bergerac, elle claqua la porte du gouvernement, jugeant Manuel Valls bien trop à droite. C’est ainsi qu’elle se mit en réserve de la gauche, observant du haut de son immaculée réflexion les misérables chamailleries des chapelles du PS. La gauche, dans un état de mort clinique, en est à chercher désespérément un sauveur ou une sauveuse. En dépit de son état, ils sont nombreux à vouloir la représenter au premier tour de la présidentielle. Pas pour gagner, mais pour permettre au candidat, à la candidate, de faire peut-être un score honorable.

Car la gauche espère qu’il y aura une vie après la mort. Comme le résultat concernant Hollande – si c’est lui – s’annonce calamiteux, on se bouscule au portillon dans l’espoir de faire mieux que lui. Hamon, Montebourg se sont déclarés. Les autres se tâtent et tergiversent. Manuel Valls a compris, selon son propre aveu, qu’il n’était "pas sûr de gagner la primaire". Ségolène Royal n’a pas encore dit non, ni oui d’ailleurs, mais a fait savoir qu’elle n’avait pas "le goût du sacrifice".

Ces derniers jours, c’est Christiane Taubira qui fait l’objet de pressantes sollicitations. Elle a déclaré être consciente de "l’attente" qu’elle suscite. "L’attente" ? Sainte Taubira connaît ses classiques : de Gaulle à Colombey n’aurait pas dit mieux. Elle a tous les atouts pour plaire aux derniers lambeaux de la gauche. Elle est sectaire, convaincue, à défaut d’être convaincante, et elle a fini par croire à ses propres discours enflammés. Elle est délicieusement archaïque, et la gauche, vieille, très vieille, est donc en phase avec elle.

Mais surtout – et c’est son principal motif de gloire – elle est détestée (et parfois haïe de façon outrancière) par la droite et une majorité de Français. Ce qui lui vaut une auréole de martyre. Sainte Taubira torturée, vilipendée par tous les fascistes, racistes, identitaires et homophobes de France… Des comme ça à gauche, il n’y en a pas des masses. Elle est, dans son genre, sans concurrence aucune. Dans le Waterloo qui s’annonce pour le PS, elle est ce qu’il y a de meilleur : Cambronne et son "la garde meurt mais ne se rend pas". Pour la France, elle est sans doute ce qu’il y a de pire. Mais comme ça n’arrivera pas…

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