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Attaques terroristes de Paris : les entrepreneurs pleurent avec les Français
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Les entrepreneurs parlent aux Français

Nous sommes, comme tous les Français, en deuil. Mais comme tous les Français, nous attendons des décisions. Des actes. Forts. Décisifs. Exactement ce que nous pensions avoir en Janvier après l’émouvant et combatif discours du maître des prestations scéniques de choc, Manuel Valls, à l’Assemblée nationale, et que nous attendons encore.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Il n’y a pas de honte à pleurer. Ceux qui font pleurer, en revanche, sont une honte. Mais eux n’ont pas honte. Ils sont fiers de renier ce qui alimente la source de l’humanité. On pourrait rappeler que le respect de la vie, est ce qui sépare l’animal de l’être humain. Mais les animaux sont plus respectueux de la vie que ces barbares fanatisés. La compassion, l’amour, l’incapacité à atteindre d’autres êtres humains sont notre signe distinctif. Ces malades ne sont pas des être humains. Ils sont le négatif de l’empreinte humaine, les déchets d’une société malade, la honte qui met en perspective ceux qui continueront à considérer la vie comme l’objectif ultime de toute civilisation.

Le 11 septembre 2001, j’étais dans la capitale suédoise pour discuter un partenariat avec l’un des leaders de la formation digitale. Dans le hall d’entrée de leur immeuble trônaient d’immenses écrans TV. Alors que je sortais du RV, et de l’immeuble, pour attraper le taxi qui allait me ramener à l’aéroport, mon œil fut attiré par une image impossible. L’une des tours du world Trade Center était frappé de plein fouet par un avion lancé à pleine vitesse. Pendant quelques secondes, je crois même, quelques minutes, parce que le son des écrans n’était pas actif, toutes les personnes arrêtées comme moi devant ces images, se mirent à les commenter, incrédules. Nous avons tous pensé que nous assistions à la bande annonce d’un film à gros budget. Personne ne pouvait accepter l’idée que nous assistions à une scène réelle. A aucun moment. Il aura fallu que le son soit activé et que nous écoutions en boucle, éberlué, les commentaires de la journaliste de CNN, pour accepter que l’impensable s’était produit. Donnant une nouvelle lumière à cette expression qu’aiment tant les entrepreneurs « comme il ne savait que c’était impossible, il l’a fait ». Malheureusement cette maxime fut utilisée par cette secte barbare qui se révélait avec éclat au monde, en s’attaquant à un symbole de la puissance américaine, pour y faire un maximum de morts.

La mobilisation des gouvernements, l’effroi qui s’en suivi, la solidarité mondiale qui s’organisa et la volonté affichée de mettre fin à ces agissements, nous laissa à penser que nous vivrions assez longtemps pour voir la fin de ces fous fanatiques. Si nous avions su !

En 2002, installé au Maroc, pour développer mon entreprise à l’étranger, je prends l’avion, encore, pour Oujda. Cette ville frontière entre le Maroc et l’Algérie. Arrivé à Oujda, mais encore dans l’avion, je bavardais quelques minutes avec le Ministre Marocain de l’économie de l’époque. Un brillant homme. Et au moment de nous lever, et de quitter l’avion, son aide de camp l’arrête et lui parle à l’oreille. Il me regarde, me salue et m’indique qu’il vient de se produire un attentant à Casablanca et qu’il doit immédiatement repartir. Une bombe venait de tuer dans un restaurant juif de Casablanca. Dans un pays, où traditionnellement, les juifs avaient été respectés et préservés, sur un fonds de culture commune et de traditions croisées. Arrivé à mon hôtel, je voyais les images à l’écran. Moins impressionnant que New York, mais tout aussi inquiétant. L’accident unique prenait une allure de suite et allait se reproduire avec une tragique continuité ensuite. Jusqu’à vendredi soir. D’année en année, de mois en mois, chaque pays est devenu la cible de ces attentats aveugles, qui tuent sans discernement, non plus des symboles, mais n’importe quelle personne qui se trouve sur son trajet meurtrier.

Et nous voilà, presque 15 ans après 9/11, plus en larmes que jamais, avec autant de morts que de questions posées. Pourquoi ? Pourquoi n’avons nous pas appris de nos erreurs ? Commises en Irak, nous les avons reproduites en Lybie et en Syrie. Armant ceux qui les retournaient contre nous le lendemain. Pourquoi avons nous la sensation qu’on pardonne moins à un conducteur sans permis, qu’à un récidiviste fiché et radicalisé ? Pourquoi sous prétexte maintenir un « dictateur », souvent mis en place par l’occident, comme el Assad, préférons nous laisser un Etat islamiste gangréner le Moyen-Orient, trafiquer armes, drogue et pétrole, se dotant ainsi de moyens sophistiqués pour attirer des extrémistes du monde entier et tuer massivement partout où leur folie les guide ?

Beaucoup de questions et peu de réponses et d’actions, pendant ces 15 années. Mais le prix payé augmente et ces séries, nous le savons, vont continuer et s’enchaîner sans fin. Sauf si nous y mettons les moyens. Des moyens que nous connaissons. La stupeur et l’horreur que ces attentats provoquent chez les êtres humains que nous sommes constituent le carburant de ces meurtriers. Il faut donc les stopper. A tous prix.

Nous sommes, comme tous les Français, en deuil. Mais comme tous les Français, nous attendons des décisions. Des actes. Forts. Décisifs. Exactement ce que nous pensions avoir en Janvier après l’émouvant et combatif discours du maître des prestations scéniques de choc, Manuel Valls, à l’Assemblée nationale, et que nous attendons encore.

La mémoire des 300 victimes et blessés de vendredi, exige d’être à la hauteur, à la hauteur du bien le plus précieux de l’humanité. La vie.

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