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Anne Hidalgo le 19 février 2021.
Anne Hidalgo le 19 février 2021.
©JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

Alors que la Maire de Paris a répondu à la stratégie gouvernementale face au virus par une proposition de confinement dur mais limité inspiré du Zéro Covid, force est de constater que sur le fond comme sur la forme, celle qui se voit en championne de la gauche pour 2022 sait faire montre de courage et de clivages assumés.

Antoine Flahault

Antoine Flahault

 Antoine Flahault, est médecin, épidémiologiste, professeur de santé publique, directeur de l’Institut de Santé Globale, à la Faculté de Médecine de l’Université de Genève. Il a fondé et dirigé l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique (Rennes, France), a été co-directeur du Centre Virchow-Villermé à la Faculté de Médecine de l’Université de Paris, à l’Hôtel-Dieu. Il est membre correspondant de l’Académie Nationale de Médecine. 

 

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Philippe Moreau-Chevrolet

Philippe Moreau-Chevrolet

Philippe Moreau-Chevrolet est communicant et co-fondateur de l'agence de conseils en communication MCBG Conseil.

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Jean Petaux

Jean Petaux

Jean Petaux, docteur habilité à diriger des recherches en science politique, a enseigné et a été pendant 31 ans membre de l’équipe de direction de Sciences Po Bordeaux, jusqu’au 1er janvier 2022, établissement dont il est lui-même diplômé (1978).

Auteur d’une quinzaine d’ouvrages, son dernier livre, en librairie le 9 septembre 2022, est intitulé : « L’Appel du 18 juin 1940. Usages politiques d’un mythe ». Il est publié aux éditions Le Bord de l’Eau dans la collection « Territoires du politique » qu’il dirige.

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Atlantico Que dit la proposition - reléguée depuis au rang d’hypothèse - d’Anne Hidalgo d’un confinement de trois semaines à Paris de la place que celle-ci souhaite acquérir dans le débat d’idées politiques ?

Philippe Moreau-Chevrolet : Anne Hidalgo est clairement en campagne pour l’élection présidentielle de 2022, elle l’a exprimé à de nombreuses reprises. C’est une prise de position de campagne et elle adopte le même dispositif qu’Emmanuel Macron, c'est à dire qu’elle-même reste en retrait et qu’elle demande à ses adjoints -en l’occurrence Emmanuel Grégoire, conseiller de Paris- de porter sa proposition. C’est une proposition radicalement opposée à celle du gouvernement, à savoir le passage à une politique de « zéro covid », avec un confinement immédiat, restreint dans le temps, pour pouvoir après rouvrir les commerces, les lieux de spectacles… Evidemment, il manque à cette proposition tout un habillage scientifique, c’est sa faiblesse, qui est de préciser que l’on ne peut réaliser tout cela que si le nombre de cas descend effectivement en dessous d’un certain seuil, et si l’on fait cela à l’échelle nationale, comme c’est très difficile à l’échelon local. Cela requiert également mesures d’accompagnement qui sont très importantes pour que cela fonctionne, comme le contrôle aux frontières avec une quarantaine obligatoire, comme le backtracing, c'est à dire pour chaque personne contaminée concrètement chercher et isoler si besoin chaque personne avec qui elle a été en contact, et faire de même avec ces dernières personnes. D’autres techniques également, comme le pooling, qui consiste à rassembler tous les échantillons de test et effectuer des tests en masse. Si cela est négatif alors tel ou tel quartier n’est pas contaminé et cela permet d’aller très vite et représente une économie d’argent considérable, et si c’est au contraire positif affiner petit à petit afin de retrouver les personnes contaminer de manière très rapide. Il y a également les tests salivaires rapides qui ont été autorisés à peu près partout dans le monde, sauf en France, sans que l’on sache exactement pourquoi puisque cela fait partie de la batterie de mesures possibles. C’est donc l’ambition présidentielle d’Anne Hidalgo qui la fait s’exprimer sur le sujet sanitaire, la faiblesse restant le manque de cet habillage scientifique et peut-être une façon plus forte d’amener la proposition, par exemple lors d’une conférence avec des scientifiques, qui aurait permis de véritablement la mettre en scène. 

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Jean Petaux : La ville de Paris, intramuros, compte plus de 2,2 millions d’habitants ce qui représente environ 20% de la population d’Ile-de-France (12,1 millions d’habitants)  laquelle est l’agglomération la plus importante en Europe, devant Londres (8,5 millions). Ce qui est frappant à Paris c’est l’énorme densité au kilomètre-carré (plus de 20 .000 habitants, soit la 5ème densité au monde, devant Séoul). En revanche la densité des deuxièmes et troisièmes couronnes de Paris est très faible. Clairement la configuration démographique de la capitale de la France est problématique au regard de la pandémie. Une bonne partie des facteurs aggravants pour la diffusion du virus se trouve concentrée dans Paris. Il y a donc de quoi se montrer inquiet. Il n’est pas aberrant dès lors qu’Anne Hidalgo, maire de Paris, et son premier adjoint Emmanuel Grégoire qui est un homme aussi intelligent que pragmatique, par ailleurs doté d’un flair politique très fin, prennent position sur la situation de leur ville au regard des mesures à prendre pour contenir, à défaut d’enrayer, la propagation du virus ou de ses variants.

La maire de Paris le fait d’autant plus volontiers qu’elle s’estime encouragée à le faire par la « ligne gouvernementale » demandant aux «  territoires » de faire des propositions, de s’impliquer dans une gestion ciblée et circonscrite de la pandémie. Là encore on n’imagine mal la maire de la première ville de France, dont la population est quasiment identique à celle de la région Centre Val-de-Loire et correspond au tiers de la population de la plus grande région de France, la Nouvelle-Aquitaine, demeurer silencieuse.

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Ce que dit aussi l’intervention d’Anne Hidalgo plaidant pour un confinement « dur » de « sa » ville pendant  trois semaines, c’est qu’elle entend bien se faire entendre dans le débat politique national. Cette fois-ci, sans aucun doute, dans la perspective d’échéances politiques à venir… La présidentielle de 2022 bien évidemment. Elle veut que les Français notent, dès maintenant, qu’elle a clairement choisi la santé de ses administrés au détriment de leur économie. De là à transposer à l’ensemble du pays, il n’y a qu’un « Rubicon » à sauter. Ce qu’elle s’empressera de faire si, première hypothèse, la situation sanitaire s’aggrave et qu’il apparait qu’il aurait fallu adopter des mesures de précaution sanitaire plus dures et plus tôt ou, seconde hypothèse, si la campagne de vaccination en cours maintient son rythme « lent » et si le recours au confinement modèle printemps 2020 demeure la seule arme efficace.

Le dernier élément que l’on peut ajouter, dans la liste des indices politiques révélés par la position d’Anne Hidalgo à l’égard du confinement, c’est qu’elle veut souligner que si Paris n’est pas la France, rien de ce qui ne se décide pour toute la France ne peut se faire en se passant de Paris, voire, ne peut se mettre en place, sans avoir été d’abord expérimenté à Paris. On comprend bien ici le propos : la posture à l’égard de la pandémie devient une métaphore qui peut s’appliquer à tout autre sujet. Madame la Maire de la capitale, qui ne cache plus son ambition présidentielle, envoie un message subliminal à tous les Français, électeurs à la présidentielle d’avril-mai 2022 : « Je dirige Paris avec courage et décision, à la veille du printemps 2021, j’appliquerai la même résolution pour toute la France, une fois à l’Elysée, au printemps 2022 ».

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La mairie de Paris a proposé un confinement de trois semaines qui permettrait ensuite une réouverture plus complète. La stratégie zéro Covid peut-elle fonctionner à l’échelle d’une ville ou d’une région ?

Antoine Flahault : La stratégie zéro Covid, est une stratégie concertée avec les régions voisines. L’Ile-de-France est très interconnectée donc c’est très compliqué. Mais ce n’est pas une mauvaise idée. L’Ile-de-France représente 12 millions d’habitants donc qu'elle puisse faire le vœu d’être une zone verte. Si l’Ile-de-France devient une zone verte, elle pourra effectivement rouvrir ses bars et restaurants mais cela s’assortit d’un certain nombre d’autres conditions. L’une d’entre elles est que les frontières de cette zone soient bien gardées, car il ne faudrait pas que des personnes de zones rouges avoisinantes puissent venir la contaminer. Sinon la contagion reviendra très vite. Surtout si les gens viennent travailler comme ils le font d’habitude. Donc si une telle stratégie est menée il faut qu’elle soit explicite et explicitée. Ensuite, il faut voir quelles zones de France sont prêtes à adopter la même stratégie. Cela permettrait une libre circulation entre ces zones vertes. Si cela s'inscrit dans une stratégie zéro Covid, c’est tout à fait intéressant. C’est la voie à suivre : commencer par un confinement suffisamment strict pendant une durée suffisante. Trois semaines c’est sans doute insuffisant selon mes calculs. En région parisienne ça serait un peu plus long. De l’ordre de cinq à six semaines. L’intuition n’est pas mauvaise mais elle manque d’intégration dans une stratégie plus nationale et européenne. Il serait intéressant de voir quelles régions françaises et européennes seraient prêtes à l’adopter.  Pour que cela fonctionne, il faut fermer l’ensemble des frontières des zones vertes. Je suis en tout cas très content de voir que ce genre de propositions arrivent sur la table. C’est la bonne période pour en discuter. C’est une bonne chose que les politiques s’emparent de ce sujet même s'il semble qu’Anne Hidalgo est très seule à le proposer. 

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Peu de personnes ont réellement pris position, mis à part Emmanuel Macron et Anne Hidalgo, pour trouver des solutions réelles, quand bien même clivantes. Comment expliquer que cette parole soit si rare ?

Philippe Moreau-Chevrolet : Il est très étonnant de constater en France l’absence de propositions des oppositions en matières sanitaire alors que par ailleurs, la politique sanitaire du gouvernement est extrêmement faible avec des échecs successifs monumentaux, qu’il s’agisse des tests, des masques, de la campagne de vaccination qui est une des plus lentes d’Europe, alors même que tous les pays d’Europe sont partis avec les mêmes moyens aux mêmes moments. La France fait partie des plus mauvais en matière de vaccination, que ce soit en quantité qu’en qualité d’organisation, et ne doit son salut pour la prise de rendez-vous qu’à Doctolib, une start-up privée, française certes, mais qui est venue au secours de l’administration dont le site a planté en quelques minutes lors du déclanchement des réservations de vaccination. C’est véritablement une politique sanitaire très attaquable, très faible et jusqu’à présent, personne n’avait s’exprimer ainsi dans la classe politique. Anne Hidalgo vient de briser un tabou, elle vient de faire entrer le sanitaire dans le débat pour l’élection présidentielle de 2022. C’est très bien, cela va permettre d’avoir une discussion collective sur ces sujets, qui sont traités de deux manières extrêmement contestables, par le biais du conseil de défense c'est à dire d’un conseil restreint autour du Président et couvert par le secret-défense, et d’une manière extrêmement personnelle par le Président dont on dit qu’il est « meilleur que les épidémiologistes » mais qui en réalité n’a aucune formation scientifique. Quelle que soit la qualité du président ou d’un dirigeant en général, c’est une crise qui doit s’affronter avec un collectif, une véritable intelligence collective. On voit tout le bien que la transition démocratique a faite aux Etats-Unis où on est passé d’une gestion de Trump pensant avoir toutes les réponses tout seul et être meilleur que les scientifiques à l’administration Biden, qui respecte la parole des scientifiques, les écoute et qui les associe, via notamment le Dr. Fauci, principal ordonnateur de la politique sanitaire aux Etats-Unis. Il faut sortir de l’individualisme et se diriger vers le collectif, il faut sortir des prises de décisions secrètes et aller vers la transparence ; il faut que l’opposition s’empare de la politique sanitaire. C’est maintenant chose faite, espérons que ça continue. 

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Jean Petaux : Le maire de Nice, celui de Dunkerque, le président de la région Grand-Est ne seraient sans doute pas très heureux de lire votre question. Cela dit, vous avez raison, les voix sont rares. On peut expliquer cela en grande partie du fait d’une pusillanimité quasi-généralisée du personnel politique français. Rappelons que la définition du mot « pusillanime » dans le dictionnaire est la suivante : « se dit d’une personne qui craint le risque, les responsabilités; qui manque d'audace, de courage, de fermeté ». Désormais la judiciarisation de la décision politique est telle (syndrome du « sang contaminé »), la mise en cause juridique et personnelle des décideurs a atteint un tel délire, la peur de « mal faire » ou de « devoir rendre des comptes » est banalisée à point que les politiques sont littéralement dans la situation d’un lapin dans les phares d’une voiture : tétanisés… Il faut donc être un joueur de tradition comme Emmanuel Macron qui a « popularisé » la phrase « prendre son risque » ou une concurrente ambitieuse, désireuse de franchir les obstacles qui jalonnent le parcours présidentiel, les uns après les autres, sans les contourner mais en les surpassant, comme Anne Hidalgo pour « oser » une stratégie affirmée et clivante. Pourquoi le fait-elle ? Parce qu’à l’inverse de Valérie Pécresse, de Xavier Bertrand, de Laurent Wauquiez, elle n’a pas l’échéance des Régionales à affronter en juin 2021. Séquence électorale qui s’impose à ces trois personnalités avant une éventuelle candidature présidentielle au printemps 2022. Autant dire qu’une trop grande audace qui se traduirait par une « faute de quart » aux Régionales, scellerait définitivement leur sort pour la présidentielle en leur interdisant toute candidature. Anne Hidalgo, pour sa part, n’a pas ce souci-là. Ce qui lui permet courage et prise de risque.

Reste que toute la classe politique n’est pas candidate à la présidentielle de 2022 et encore moins à un renouvellement de présidence départementale ou régionale en juin 2021. Il faut donc aller chercher plus loin les explications à ce que vous appelez justement « cette parole si rare ». Trois hypothèses peuvent être évoquées ici. La première concerne la méconnaissance, de la part du personnel politique, toutes options confondues, du mode opératoire de la propagation du virus, de ses variants, des prévisions et autres projections modélisées de la progression de la pandémie. Les politique n’ont jamais été des savants. Ils s’en remettent à eux mais n’aiment pas ce « démembrement » de leur autorité. Finalement ils préfèrent se « planquer dans la tranchée » face à l’incertitude.  La deuxième hypothèse concerne la mise en cause juridique qui les menace de la part désormais de quérulents institués qui se parent des plumes des « lanceurs d’alerte », terminologie qui a quand même plus d’allure que « dénonciateurs » ou « procéduriers ». La troisième est, bien évidemment, la variable économique : comment assumer politiquement que l’on met tel ou tel secteur à l’arrêt au risque de le condamner à jamais, voire que l’on stoppe le pays tout entier ou que l’on barricade économiquement et socialement une métropole ou une région ?. Tout cela a un coup politique jugé excessif pour les politiques qui préfèrent la procrastination au courage de la prise de décision. D’où ce silence assourdissant… Lequel, par différence donne encore plus d’écho aux voix qui s’expriment : celle du chef de l’Etat en effet, du premier ministre et de personnalités comme la maire de Paris ou d’élus cités au tout début de ma réponse.

L’affirmation de positions tranchées sur la crise de la Covid, et en particulier sur les stratégies comme « zéro covid » (à laquelle peut s'apparenter la proposition de la mairie de Paris) peuvent-elles être des bons indicateurs sur les personnalités en capacité de porter un projet présidentiel pour 2022 ?

Philippe Moreau-Chevrolet : Oui, la politique sanitaire va être une sorte de crash test pour les candidats à l’élection présidentielle de 2022. Il est impossible de remporter cette élection sans convaincre sur le plan sanitaire, tout simplement car c’est le sujet autour duquel la société s’organise aujourd'hui. Nous avons perdu une grande partie de nos libertés publiques, c’est tout sauf anodin dans un pays qui est le pays des droits de l'homme. Nous avons perdu des pans entiers de notre économie : le spectacle, la culture et tout ce qui concerne la restauration, le bien-vivre, l’art de vivre à la française. Toutes ces choses que l’on a perdu, et que l’on souhaite évidemment retrouver, c’est la personne qui saura le mieux incarner cette promesse qui sera probablement le prochain ou la prochaine président(e) de la République. Le sanitaire va être l’élément central, décisif de l’élection présidentielle de 2022 en France, comme il l’a été par exemple aux Etats-Unis, et Anne Hidalgo a été en réalité très habile en mettant ce sujet sur la table. Il ne reste plus aux opposition qu’à s’en emparer, et que le meilleur gagne ! 

Jean Petaux : En effet. Je l’ai suggéré dans mes réponses précédentes. Mais si l’on peut saluer le « coup politique » ainsi réalisé par Anne Hidalgo et Emmanuel Grégoire, lequel apparait de plus en plus comme la véritable « tête politique » du BHV (le « Binôme de l’Hôtel de Ville »), on est en droit, aussi, de s’interroger sur la réalité d’une stratégie « zéro covid » qui apparait plus comme un discours performatif que comme une situation probable à court, moyen ou long terme. Les exemples où cette « ligne » a été retenue, à l’étranger, ont vite montré leurs limites. Il est évident que confiner seulement Paris et pas toute l’Ile-de-France est un choix paradoxal. Parce que Paris n’est ni une ile ni une citadelle. Ce n’est pas « Fort Boyard » autrement dit. Les flux quotidiens de population sortant de Paris intramuros vers la première ou la deuxième couronne sont considérables. Même chose pour les entrants dans Paris pour y venir travailler dans la journée mais qui vivent en périphérie. Comment gérer cela ? Quelles conséquences du point de vue de la propagation du virus ou de son éradication sur un territoire donné et circonscris ? En Espagne, le confinement territorialisé de la Catalogne et de Barcelone a vite montré ses limites et sa porosité.

On peut donc s’interroger sur le bien-fondé de la proposition de la maire de Paris. Finalement, n’y a-t-il pas une forme de confort à formuler une stratégie quand on n’est pas chargé de la mettre en œuvre. Puisque en tout état de cause c’est l’exécutif qui donnerait (ou pas) le « go ». « Les conseilleurs ne sont pas les payeurs » dit la « sagesse populaire ». En politique sans doute plus qu’ailleurs. Cela dit, la maire de Paris pourrait toujours légitimement ajouter : « Il n’y a aucune obligation à ce que les suggestions émises soient reprises et mises en œuvre… Ce qui compte c’est autant de les formuler que de les concrétiser ». Vaguement cynique, mais très politique.

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