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Alain Juppé et Martine Aubry réclament de l'argent à l'Etat pour aider les migrants. Et pourquoi ne le demandent-ils pas à leurs administrés ?
©Thomas SAMSON / AFP

La mauvaise réputation

La question mérite d'être posée. La réponse se trouve à la fin de l'article.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Il y a en France des maires sans cœur. Des vilains. Des méchants. Des égoïstes. Ils utilisent tous les moyens – légaux et illégaux – pour interdire leurs communes aux migrants. Un tel manque de savoir-vivre leur vaut l'opprobre public.

Les journaux les dénoncent. Leurs noms et leurs photos figurent sur le mur de l'infamie. Les brav'gens les montrent du doigt, sauf les manchots ça va de soi… Tout le monde viendra les voir pendus, sauf les aveugles, bien entendu… Car les brav'gens n'aiment pas les chemins qui ne mènent pas à Rome…

Et Rome aujourd'hui c'est Bordeaux et Lille. Les maires de ces deux villes, flanqués de cinq autres édiles ont signé une tribune demandant à l'Etat de l'argent pour secourir les migrants. Ces derniers, ils les aiment bien, voire beaucoup, mais se disent débordés par leur afflux et affirment ne pas avoir les moyens de les accueillir dignement. Donc Juppé et Aubry lancent à l'Etat un vibrant : "Aidez-nous à les aider!".

C'est beau. Et ça nous change des vilains maires qui ne signent pas de tribune, laquelle de toute façon ne serait pas publiée par Le Monde qui a ouvert ses colonnes à Juppé et à Aubry. C'est touchant. Et ça vaut citation à l'ordre de la nation reconnaissante.

Les maires de Bordeaux et de Lille sont des habitués de ce répertoire. Qui pourrait se dire plus bienveillant à l'égard des migrants que Martine Aubry ? Alain Juppé sans doute. Mais par galanterie, il a consenti à lui laisser la place d'honneur. Alors que c'était à lui que, légitimement, elle devait revenir. Le maire de Bordeaux en avait tellement fait, et si bien fait, qu'il faillit, lors des primaires, être désigné comme candidat de la droite grâce aux électeurs de gauche qui s'étaient massivement déplacés pour lui. Comme acteurs, les deux n'ont pas démérité. Mais ils portent un masque. Celui d'un père noble pour l'un, celui d'une petite sœur des pauvres pour l'autre. La retape qui est faite pour eux et par eux nous promet une tragédie shakespearienne. Mais quand le rideau se lève, on assiste à une pitoyable comédie de boulevard. 

Car l'argent de l'Etat qu'ils quémandent vient évidemment de nos impôts. Ce qui revient à demander aux Brestois, Strasbourgeois, Marseillais ou Niçois de payer pour que Bordeaux et Lille puissent bénéficier de l'enviable statut de ville "migrant-friendly". En toute honnêteté – mais l'honnêteté en politique… - Juppé et Aubry devraient demander un effort financier à leurs administrés. Avec une augmentation des impôts locaux. Eh bien ils ne le font pas ! Les mauvaises langues soutiennent que c'est parce qu'ils veulent être réélus….

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