AdVenture Capitalist : une satire géniale des Free-to-plays<!-- --> | Atlantico.fr
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Adventure Capitalist est une satire des jeux gratuits à l'achat mais qui redoublent d'ingéniosité pour faire dépenser les joueurs.
Adventure Capitalist est une satire des jeux gratuits à l'achat mais qui redoublent d'ingéniosité pour faire dépenser les joueurs.
©Reuters

Atlantico Games

En reprenant et en simplifiant une partie des codes des jeux mobiles dits "free-to-play", AdVenture Capitalist propose un miroir grossissant des mécaniques addictives à l’œuvre derrière une industrie qui génère des centaines de millions d’euros par jour...

Greg Jacomet

Greg Jacomet

Greg Jacomet, 24 ans, est éditeur du magazine Parisian Gentleman, éditorialiste pour le magazine "The Rake" et un expert aujourd’hui très réputé en matière de parfumerie, notamment masculine. 
 
Il est également un grand spécialiste du monde des jeux vidéo et l’animateur de la rubrique "Atlantico Games" consacrée à l’actualité internationale du secteur.
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AdVenture Capitalist est une satire directe des travers de plus en plus osés du marché du jeu vidéo free-to-play – c'est à dire ces jeux gratuits à l'achat, mais truffés de micro-transactions agressives qui cherchent, par tous les moyens, à forcer le joueur à mettre la main au porte-monnaie pour progresser plus rapidement. Un type de jeu que l’on trouve principalement sur les plates-formes mobiles – portables et tablettes – et qui font les (très) beaux jours des développeurs.

Ces jeux et leurs méthodes doivent être démasqués et regardés pour ce qu’ils sont en réalité : de véritables fabriques à addictions. AdVenture Capitalist démonte les mécaniques derrière le succès des Free-to-play mobiles avec un certain brio.

Le menu principal est austère, très austère : quelques icônes, quelques barres de progression, et en haut à gauche votre capital qu'il vous faudra, bien entendu, faire fructifier le plus possible. Pour faire simple, AdVenture Capitalist est un jeu dont l'unique but consiste à amasser le plus d'argent possible.

Pour ce faire, tout commence avec quelques citrons et un stand de vente de limonade, qui éventuellement vous rapportera suffisamment d'argent pour vous offrir votre première pile de magazines à distribuer, puis votre premier centre de lavage auto, puis votre première pizzeria et ainsi de suite. De fil en aiguille, votre empire commercial se développera jusqu'à atteindre le Saint Graal : la compagnie pétrolière !

Un jeu de "gestion" avec un tout petit "g", qui laisse la part-belle aux comportements addictifs et à l'effet boule de neige. En effet, dès le premier click sur le stand de limonade, votre capital augmente, sur fond de musique entraînante et d'effets visuels qui brisent, l'espace d'un instant, la monotonie de gameplay.

Il devient ensuite très rapidement possible d'engager un manager pour automatiser le processus et pour vous retrouver, en un rien de temps, relégué au rang de simple observateur de votre empire qui n’en finit pas de grandir de lui même.

AdVenture Capitalist est en l'essence un "jeu" qui se joue  avec un niveau d'interaction très minimal de la part du joueur – ce qui en fait, paradoxalement une expérience extrêmement addictive : on dépense un paquet de thunes (virtuelles en l’espèce) pour acheter un tas de commerces, et l’on regarde l'argent s'accumuler... ou pas. Le jeu continue de calculer vos revenus même quand il est fermé !

Ainsi, après quelques heures passées dans le monde réel, l’on revient sur AdVenture Capitalist pour dépenser l'argent accumulé, qui nous donne accès à quelques upgrades tels que de nouveaux managers, plus efficaces que les anciens, et autres "Angel Investors" qui nous permettent, moyennant la vente pure et simple de tout notre capital, de profiter de bonus extrêmement puissants pour rebâtir notre empire.

Alors on repart à zéro avec de puissants bonus, on clique sur quelques commerces, on automatise son premier stand de limonade, on ferme le jeu, et la boucle redémarre.

Guère besoin d'y passer plus de quelques minutes par jour – et pourtant, le jeu fait mouche. Tous les ressorts psychologiques sont présents pour faire d'AdVenture Capitalist un titre sur lequel on revient sans cesse : les graphiques qui représentent votre progression et l'argent qui s'accumule ne cessent de monter en flèche, vous donnant ainsi un sentiment de progression permanente. De nombreux bonus et autres améliorations sont également à débloquer, et constituent autant de buts à court et moyen terme à atteindre.

Le joueur est en outre constamment félicité pour sa réussite ; l'égotiste qui se trouve en chacun de nous appréciera. Ajoutons à cela une musique répétitive mais entraînante pour accompagner chaque session de jeu, des graphismes minimalistes mais bourrés de charme, et un gameplay fil de fer qui  vise à procurer le plus de satisfaction possible pour le minimum d'investissement en temps et en action possible, et l'on obtient une machine à addiction en bonne et due forme.

En épurant le jeu vidéo de ses mécaniques les plus chronophages et les plus interactives pour n'en conserver que le strict minimum, tout en félicitant en permanence le joueur pour ses talents de gestionnaire, la magie opère, tout simplement.

Un belle blague en quelque sorte, volontiers plus subversive qu'elle n'en a l'air – et un beau cas d'école en tout cas pour démontrer tout le génie commercial du modèle free-to-play, capable d'exploiter les comportements les plus addictifs chez chacun d'entre nous. A prendre comme une fable et un avertissement.

AdVenture Capitalist est disponible gratuitement sur internet, téléphones portables, tablettes, iOS et Windows.

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