Abstention : Le moment pour une candidature d’entrepreneurs en France ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Un citoyen avec une carte électorale et un bulletin de vote s'apprête à voter dans un bureau de vote à Etaples, dans le nord de la France, pour le second tour des élections régionales le 27 juin 2021.
Un citoyen avec une carte électorale et un bulletin de vote s'apprête à voter dans un bureau de vote à Etaples, dans le nord de la France, pour le second tour des élections régionales le 27 juin 2021.
©Ludovic MARIN / AFP

Les entrepreneurs parlent aux Français

Le sursaut électoral espéré pour le second tour des élections régionales et départementales n’a pas eu lieu ce dimanche 27 juin. L’abstention est demeurée à un très haut niveau.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Les politiques sont morts, vive la France ! L’abstention leur a offert une messe préparatoire la semaine passée et un enterrement en règle ce dimanche. Un deuxième tour et puis s’en vont. Serait-ce un signe que la France envoie sous terre, ces politiques qui nous enterrent eux aussi depuis 40 ans ? Serait-ce le signe que les Français attendent autre chose ? D’autres femmes et d’autres hommes, d’une autre provenance ? Pas les opportunistes nés du « braquage » de 2017, comme le qualifiait lui-même Emmanuel Macron, dont la seule compétence consistait à avoir un copain dans le giron des proches du président et qui nous a valu quelques belles personnalités, certes, mais aussi beaucoup d’amertume et de désillusions, comme certains « entrepreneurs » Lyonnais, qui heureusement ont été humilié au premier tour, disqualifiés dès la semaine passée, qui étaient une honte pour notre « corporation ».

Les Français en auraient-ils enfin assez des « ces acrobates dans leur costume de papier » (Cabrel), qui se réjouissaient ce dimanche soir, d’avoir remporté la victoire des pauvres, celle du statuquo, réservée à ceux qui n’ont rien prouvé, alors qu’ils auraient dû consacrer leur soirée électorale à expliquer à quel niveau de dégoût ils ont poussé les français pour que 70% d’entre eux ne voient pas l’intérêt d’aller voter 2 semaines de suite.

Chacun se gargarisait d’avoir fait reculer l’extrême droite, alors qu’en fait ils n’ont fait que faire avancer l’abstention. Considérer que constituer des alliances contre nature pour vaincre le RN est une avancée pour la démocratie, en dit long sur leur conception du pouvoir, qu’ils souhaitent se garder pour eux, envers et contre tout. En quoi est-il démocratique que 2 partis qui ne se supportent pas, les LR et les Verts, se désistent au profit l’un de l’autre pour faire perdre le RN ? Il serait donc démocratique de bloquer la volonté des électeurs ? Je pensais que la démocratie c’était l’inverse ? Je précise que je ne vote pas pour eux. Ni pour les autres d’ailleurs.

LREM est dévasté, si tant est qu’elle existait vraiment, ce dont beaucoup doutaient, y compris, ceux, comme moi, qui avaient voté Macron à l’époque où l’on pensait qu’il incarnait un personnage réformateur et ambitieux, et qui se réveillent la gueule de bois, avec un homme qui exerce le pouvoir de façon solitaire et castratrice, comme l’a prouvé sa gestion du Covid. Le Président a honteusement nié la démocratie et foulé au pied la République en niant et en refusant la moindre intervention, la moindre participation des Maires et Présidents de région, pendant toute la crise du Covid, alors comment s’étonner que les 2/3 des français aient boudé les régionales ? On a démontré une chose bien claire, à savoir qu’en cas de crise majeure, leur inutilité était totale, puisque seul l’Élysée décidait de tout depuis Paris, sans aucun respect, ni écoute, des élus locaux et régionaux qui connaissent pourtant mieux leurs territoires que les énarques enfermés dans leur bunker Parisien.

Je pense donc que les français, dégoûtés des inutiles, puissent s’intéresser à celles et ceux qui eux, travaillent, produisent, résistent aux crises, et tentent de maintenir les emplois, même quand on les empêche de travailler, même quand on les traite de « non essentiels ».

Je pense que les Français pourraient trouver de la vertu à ceux qui sont leurs partenaires du quotidien, ceux qui paient les taxes qui nourrissent la solidarité nationale que le politique dévaste et gaspille.

Je pense que les Français, pourraient considérer que la 3ème voie, qu’ils avaient tenté en 2017, par dépit, n’était pas la bonne et que la société civile, c’est-à-dire eux-mêmes, nous-mêmes, serions la solution.

Les entrepreneurs pourraient être une partie essentielle de cette équation puisque l’avenir de l’Europe consistera à redonner confiance à ses citoyens. Que cette confiance viendra de la capacité de l’Europe à démontrer qu’elle investira sur les technologies et les domaines stratégiques, qui distribueront, demain, le pouvoir dans le monde (et le distribue déjà aux USA et à la Chine). Que de ces investissements, dans ces secteurs stratégiques, dépendront notre statut d’indépendants ou d’esclaves. Et que le citoyen Européen pourra faire confiance à une frange de sa population qui lui évitera l’esclavage. Les entrepreneurs seront à l’avant de ce combat, clairement.

Mais cela n’arrivera pas. Le pouvoir, dans son infini penchant pour accepter la démocratie quand elle lui profite, et à lui seul, a mis en place les règles qui empêchent à jamais un citoyen, aussi éclairé et brillant soit-il/elle, d’accéder au pouvoir. De se présenter. La règle des 500 signatures est un verrou sur la porte de ce qui serait une réelle démocratie. Le financement, qui empêche que des individus puissent financer une campagne, qui dès lors n’appartiennent qu’aux partis en place, empêchent l’arrivée de tout nouvel acteur. Le système se protège et s’accapare le pouvoir et ses fromages. Notre démocratie, notre République dont chacun se gargarise, n’est en fait qu’un monopole au profit des rentiers de la politique, qui peuvent se laisser aller à la médiocrité, sans craindre pour leur position et leur pouvoir. Même boudé par 70% d’entre nous, ils sont heureux de leur sort et pensent qu’ils ont gagné, quand en fait, il nous inflige une défaite de plus, celle de profiter de leur rente, alors qu’une telle abstention devrait aboutir à une destitution généralisée.

Ce que nous devons réclamer, c’est une réforme institutionnelle permettant vraiment à chacun de se présenter aux français, des femmes et des hommes, qui mettront leur vie entre parenthèse pour mettre la nôtre à l’honneur, le temps d’un seul mandat et retournerons à leur entreprise, une fois le travail fait. C’est de la science-fiction, mais face à l’horreur, le rêve est salvateur.

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