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La peine de mort victime
de la crise économique ?
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Pragmatisme

L'Assemblée générale annuelle de la Coalition Internationale contre la peine de mort se tient jusqu'à ce dimanche à Rabat, au Maroc, alors qu'un récent rapport pointe son coût exorbitant...

Didier Beaudet

Didier Beaudet

Didier Beaudet est responsable de la commission abolition de la peine de mort de l'ONG Amnesty International.

 

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Atlantico : Quelle est l'état de la situation de la peine de mort dans le monde ?

Didier Beaudet : Il existe actuellement 139 pays abolitionnistes en droit ou en pratique : 96 pour l'ensemble des crimes, 9 pour les crimes de droit commun et 34 qui continuent à prononcer la peine de mort sans l'exécuter. 58 pays maintiennent la peine capitale pour différents motifs : l'homicide, le trafic de drogues, mais également l'homosexualité, l'adultère ou l'apostasie [changement de religion, ndlr]. Il est difficile d'estimer les proportions de chacun, car il n'y a pas de statistiques mondiales.

Le fait que l'assemblée générale de la coalition contre la peine de mort se tienne pour la première fois dans un pays arabe est-il un signal positif pour la région ?

Oui, on se dirige vers un monde arabe sans peine de mort. Par exemple, en janvier, le gouvernement tunisien a annoncé la ratification d'un traité international abolissant la peine de la mort. Au Sénégal ou à Djibouti, la peine capitale a déjà été abolie. Dans les autres pays où la charia [loi coranique, ndlr] est dans la Constitution, c'est plus difficile, même si c'est une question d'interprétation de textes religieux. Mais beaucoup de militants et d'organisations de ces pays militent toutefois dans ce sens, comme la Coalition marocaine contre la peine de la mort, qui est à l'origine de la tenue de cette Assemblée générale à Rabat.

Un des arguments forts des abolitionnistes concerne le coût excessif de l'application de la peine de mort...

En effet, une étude dévoilée par le Los Angeles Times vient de révéler que la Californie avait dépensé 4 milliards de dollars depuis 1978 pour exécuter 13 personnes ! Cela représente en moyenne un coût 20 fois plus élevé : cet argent pourrait être utilisé plus judicieusement pour combattre le crime !

Mais cela faisait déjà un moment qu'aux États-Unis des voix s’élevaient en faveur de l'abolition en se fondant sur cet aspect financier, car les procédures relatives à la peine de mort sont extrêmement lourdes, des juristes de très haut niveau sont requis et les condamnés sont détenus dans des conditions de très haute sécurité. Si le Nouveau Mexique et l'Illinois ont récemment aboli la peine de mort [en 2009 et 2011, ndlr], c'est notamment à cause de son coût exorbitant.

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