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A quand la fournée d'adieux ? Boosté par les Européennes, Jean-Marie Le Pen défie son âge et remonte sur scène
©Reuters

Quelle forme !

Le président d’honneur du Front National a retrouvé toute sa fraîcheur juvénile. Cet homme est un artiste qui défie le temps qui passe.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Le mot "four" appartient en propre, et en exclusivité, à Jean-Marie Le Pen. L’usage lui en est réservé ainsi que les droits d’auteur qui vont avec. Il a vécu longtemps sur les retombées d’un vieux tube intitulé "Durafour crématoire". Puis il a opportunément estimé qu’il lui fallait renouveler le genre. Ainsi dans une vidéo interne (elle ne l’est pas restée longtemps) à l’intention des militants de son parti il s’en est pris, avec le talent qu’on lui connaît, à Yannick Noah, Bedos et Patrick Bruel. Ces trois stars du showbiz avaient en effet crié très fort leur détestation du FN. Les deux premiers ont été étrillés comme il se doit. Encore que s’agissant de Noah, qui est très sensible à l’humour de Dieudonné (que M. Le Pen aime bien puisqu’il est le parrain  de sa fille), on eût pu espérer que le président d’honneur du FN se montre un peu plus charitable. Patrick Bruel, lui, a eu droit à un traitement spécial.

A l’énoncé de son nom M. Le Pen a aussitôt lâché : "la prochaine fois on fera une fournée". Comme ça. Spontanément. Alors que tant de besogneux s’échinent devant leur miroir à répéter ce qu’ils diront sur le petit écran, chez lui ça vient tout seul. C’est naturel. Car Jean-Marie Le Pen est resté jeune, très jeune.

Le Pen attaque Bedos, Madonna, Noah et Bruel...par LeLab_E1

Nous ne doutons pas qu’avec le mot "four" il nous fera encore, et bientôt, bénéficier de ses nouvelles trouvailles. Il pourrait faire, par exemple, un truc sympa avec (Caroline) Fourest… Mais ce n’est pas certain car cette personne haïssable n’est quand même pas de la même origine que Patrick Bruel.

Porté par les 25 % que son parti a obtenus aux Européennes M. Le Pen fera certainement des merveilles avec le mot "four". Pour autant il n’est pas sûr qu’il atteigne la perfection d’une histoire que son maître à penser, l’avocat Tixier-Vignancour, affectionnait particulièrement. La voici.

Ça se passe sous l’Occupation. Deux gamins juifs portant l’étoile jaune cousue à leur blouse sont en arrêt devant une pâtisserie. L’antichambre du bonheur. Un officier allemand passe et leur dit : "soyez patients, vous les aurez bientôt vos petits fours"…

L’histoire n’est pas de Jean-Marie Le Pen. Mais il la connaît. Me Tixier-Vignancour, plié en deux de rire, la lui a racontée maintes fois. Evidemment, Jean-Marie Le Pen préfère les calembours et les jeux de mots dont il est l’auteur. Mais il voue une grande admiration à son maître à penser. Alors peut-être osera-t-il un jour. Quand ? Ben, quand le FN sera à 27 %.

PS : Monsieur Louis Aliot, numéro deux du FN et compagnon de Marine Le Pen, a jugé "consternant" le terme de "fournée" utilisé par Jean-Marie Le Pen. Il est vrai que Monsieur Alliot a une maman de la même origine que celle de Patrick Bruel… Le président d’honneur du Front National a répliqué en le traitant "d’imbécile". C’est un risque que je prends volontiers.

A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Atlantico éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

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