6 ans de crise et un nouveau plongeon en vue : la France a-t-elle encore les moyens d'amortir le choc ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Un nouveau plongeon économique en vue pour la France.
Un nouveau plongeon économique en vue pour la France.
©Reuters

Attention à l'amerrissage

François Hollande défend ce vendredi 17 octobre sa politique de réformes devant l'OCDE. Premières victimes des multiples coups de rabot : les amortisseurs sociaux. Dans un contexte économique difficile et avec des finances publiques dans le rouge, la France manque de marges de manœuvre, alors même qu'elle n'a pas fini d'éponger les contrecoups de la précédente crise.

Hubert Landier

Hubert Landier

Hubert Landier est expert indépendant, vice-président de l’Institut international de l’audit social et professeur émérite à l’Académie du travail et de relations sociales (Moscou).

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Philippe Crevel

Philippe Crevel

Philippe Crevel est économiste, directeur du Cercle de l’Épargne et directeur associé de Lorello Ecodata, société d'études et de conseils en stratégies économiques.

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Catherine Mathieu

Catherine Mathieu

Catherine Mathieu est économiste à l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) - Département Analyse et Prévision, spécialiste des questions européennes et du Royaume-Uni.

 

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Atlantico : Les grandes réformes entamées par le présent gouvernement envoient un message clair sur le piètre état de santé de nos finances publiques. Les amortisseurs sociaux qui avaient joué leur rôle en protégeant de la crise les plus fragiles économiquement subissent aujourd'hui de sévères coups de rabot. Payent-ils aujourd'hui le contre-coup de la crise ? 

Hubert Landier : L’Etat s’est en effet efforcé d’amortir les effets de la crise et la montée du chômage par une multiplication des aides, soit directement, soit par l’intermédiaire des organismes de prévoyance ; le problème, c’est que les coûts qui en résultent conduisent à des déficits grandissants. Le système arrive à bout. Il ne faut pas oublier, par exemple, que l’assurance chômage a été mise en place à une époque où le nombre des chômeurs n’était que de quelques dizaines de milliers. Et donc, que faire ? Baisser le montant des prestations, c’est provoquer le mécontentement de leurs bénéficiaires ; mais chercher à les maintenir ne peut se faire qu’au prix d’une hausse des impôts ou des cotisations, ce qui ne peut que provoquer le mécontentement des payeurs.  Il s’agit donc d’une impasse.

Philippe Crevel : Depuis 2008, les gouvernements ont espéré que la crise serait temporaire et qu’elle était entretenue pas la faiblesse de la demande. Selon une analyse assez keynésienne, l’objectif numéro un était de maintenir la consommation le plus haut possible. Par ailleurs, le recours aux amortisseurs sociaux que sont les prestations sociales devait réduire la montée de l’impopularité à l’égard des pouvoirs publics. Cette politique a permis d’atténuer les effets de la récession en 2009 ; en revanche, elle a contribué à fragiliser un peu plus nos finances publiques. Elle a surtout obligé à une forte hausse des prélèvements obligatoires depuis 2011 qui a réduit le taux de marge des entreprises et le pouvoir d’achat des ménages. Depuis un an, François Hollande tente de corriger le tir mais au prix d’une érosion des prestations sociales qui représentent un tiers de notre PIB. Il est illusoire de penser que les amortisseurs sociaux puissent résoudre la crise. Ils apparaissent de plus en plus comme des cautères sur une jambe de bois. Ils soulagent un temps mais ne guérissent pas le malade voire ils peuvent accroître le mal.

Catherine Mathieu : Nos finances publiques portent aujourd’hui encore les stigmates de la crise financière de 2007 et de la grande dépression qui a suivi. La crise a conduit à une chute d’activité, qui a contribué à creuser les déficits publics à la fois par de moindres rentrées fiscales et par une hausse des dépenses sociales, en premier lieu celles liées au chômage. En France, les amortisseurs sociaux ont protégé les plus fragiles économiquement et ont permis à l’économie de subir une chute d’activité moins forte que dans les économies où les amortisseurs sociaux sont plus faibles (Royaume-Uni ou Etats-Unis, par exemple…). Mais le problème est que la croissance ne repart pas en France : sans croissance, pas de rentrées fiscales et pas de réduction des déficits publics. Les mesures prises par le gouvernement depuis un an visent à abaisser les charges des entreprises, pour les conduire à investir et à créer de l’emploi, mais jusqu’ici c’est un échec : la reprise n’est pas au rendez-vous. Du coup, pour respecter les engagements européens, et ramener le déficit public à 3 % du PIB, le gouvernement français cherche à réduire les dépenses publiques. Jusqu’ici, les coups de rabot n’ont pas porté à proprement parler sur les plus fragiles économiquement, mais on voit bien qu’avec le temps qui passe, sans amélioration sur le front de la croissance et des déficits publics, cela devient un risque : désindexation des retraites, réduction des prestations familiales…

Panne de croissance depuis plusieurs mois et finances publiques dans le rouge... Sommes-nous arrivés aux limites de notre modèle redistributif ? Les amortisseurs sociaux vont-ils tenir ? Et si oui, jusqu'à quand ?

Hubert Landier : Je pense que nous arrivons au bout d’un système, celui qui est fondé sur l’emploi salarié et sur l’Etat providence. L’emploi salarié est une invention de la révolution industrielle. Nous avons eu tendance à confondre l’emploi avec le travail, et le développement du travail salarié avec la création d’activités économiquement viables et socialement utiles. Ce qui se développe, aujourd’hui, ce sont les activités non salariées, qu’il s’agisse de l’auto-production, du troc, de la poly-activité, celle-ci consistant à combiner différentes activités à temps partiel afin d’atteindre un niveau de ressources satisfaisant et de minimiser les risques. Ce n’est pas un hasard si, en ville, on voit se multiplier les jardins partagés. Ce sont des activités de survie dont on ne peut pas mesurer l’ampleur parce qu’elles sont largement souterraines, loin des statisticiens et des agents du fisc.

Quant à l’Etat-providence, il est devenu incapable d’assurer le rôle que l’on attendait de lui. Les subventions qu’il accordait à toutes ces petites associations qui s’occupaient des personnes en difficulté, dans les quartiers, sont en recul. Au fond, on assiste à la crise des grands systèmes et à un repli sur des solutions de proximité. Les jeunes sont obligés de compter, de plus en plus, sur la famille. On se débrouille entre voisins. Nous assistons ainsi à une recomposition du tissu social, mais ceci est peu visible parce que ça n’entre pas dans les grandes catégories statistiques. C’est "sur le terrain", dans les banlieues, dans les campagnes, que ça se passe, non dans les "plans de relance" ou les "chocs de compétitivité"...

Philippe Crevel : La France achète depuis des années de la croissance à crédit que ce soit sous forme de déficit public ou de déficit commercial. L’espoir d’un retour à bonne fortune permettant de financer notre imposant Etat providence s’estompe. Les gouvernements ont tous espéré le retour de la croissance qui permettrait de rembourser les dettes et de payer les dépenses sociales. Or, avec le vieillissement de la population, ces dernières sont susceptibles d’augmenter de 3 à 5 points de PIB d’ici 2030. En tout état de cause, sans le retour d’une croissance autour de 2 points, la situation sera plus que tendue dans les prochaines années. Il ne faut pas oublier que la réforme des retraites de 2014 est construite avec comme hypothèse un chômage qui revient assez rapidement à 7,5 %, des gains de productivités de 1,5 % par an et un taux de croissance de 2 %. Nous en sommes loin, très loin. Le gouvernement ne dispose plus de grain à moudre. Il est condamné à gérer la pénurie. Il lui faut réduire la voilure. Le gel des pensions, des principales prestations sociales, la remise en cause des allocations familiales prouvent que nous avons changé, faute de vent porteur de cap. Il n’y a pas d’effondrement pour le moment mais une érosion de notre système d’Etat providence

Catherine Mathieu : La France ne parvient pas à retrouver le chemin de la croissance, les finances publiques sont dans le rouge, qu’en conclure ? La question se pose pour moi de la façon suivante : la stratégie budgétaire est-elle la bonne ? Faut-il concentrer tous les efforts sur des baisses d’impôts pour les entreprises  au prix de la baisse des dépenses publiques et sociales ? Le modèle redistributif peut tenir à condition qu’il y ait de la croissance, que les entreprises investissent et créent des emplois ce qui sera source de rentrées fiscales et de moindres dépenses (assurance chômage, minima sociaux,…). Il faut briser le cercle vicieux qui s’est mis en place depuis le début de la crise : moins de croissance, donc moins de dépenses, donc moins de croissance, donc moins de dépenses… La France ne doit pas renoncer à l’objectif de retrouver un taux de chômage inférieur à 7%.

Les indicateurs économiques mondiaux et nationaux (bourse en recul, défaut d'investissement, possible déflation...) laissent présager le retour d'une crise. Dans le contexte précité, cette dernière viendrait-elle à bout des amortisseurs sociaux ?

Hubert Landier : Nous assistons aujourd’hui à  un changement aussi important que celui qu’a représenté, au XIXème siècle, le passage à une société industrielle. Mais nous ne le voyons pas parce que nous avons toujours, dans notre tête, les instruments d’appréciation qui avaient leur pertinence dans la période précédente. Or, ces idées toutes faites nous empêchent de comprendre le mouvement en cours et d’aider à ce que la transition vers la société post-industrielle se fasse sans trop de casse. Le drame, c’est que ce sont ces idées reçues qui continuent d’inspirer la plupart de nos hommes politiques.  Et c’est ainsi qu’ils mènent une politique de l’emploi qui en fait ne mène à rien alors qu’il s’agirait de promouvoir, ou tout au moins de ne pas entraver, la création d’activités nouvelles, toutes ces activités de service dont nous avons besoin et qui permettraient  aux gens de gagner leur vie. Essayez aujourd’hui de trouver un plombier… Si vous en trouvez un, il vous dira qu’il est débordé mais qu’il ne veut pas embaucher parce que c’est trop risqué. C’est ça qui plombe la France.

Catherine Mathieu : Les indicateurs conjoncturels les plus récents suggèrent une nouvelle dégradation de la situation économique, à l’échelle internationale, dont la chute récente des cours boursiers est un révélateur. Mais c’est principalement dans la zone euro que la situation est la plus inquiétante. La croissance reste faible en zone euro, et serait inférieure à 1 % cette année (contre 2,2 aux Etats-Unis et 3,3 % à l’échelle mondiale selon les dernières prévisions du FMI). L’inflation n’est plus que de 0,3% sur un an en septembre dans la zone euro, cinq pays de la zone sont en déflation (dont l’Espagne et l’Italie), l’inflation n’est plus que de  0,4 % en France. La production industrielle a aussi baissé pendant l’été dans la zone euro (-0,8 % sur un an en août). Les gouvernements poursuivent leurs objectifs de réduction des déficits par des mesures d’austérité budgétaire, dans pratiquement tous les pays de la zone euro, à l’exception notable de l’Allemagne. Seule petite bouffée d’oxygène pour la zone euro : la baisse de l’euro à l’œuvre depuis l’été (de 1,4 en mai, à moins de 1,3 …).

Philippe Crevel : Le climat économique s’assombrit depuis plusieurs semaines. Les facteurs de ce ralentissement sont multiples. La crise ukrainienne a entamé la frêle croissance européenne. La Grèce qui avait disparu un peu vite des écrans radars se rappelle à notre bon souvenir car 2015 est marquée par des échéances de remboursement de dettes élevées que le pays ne pourra pas financer en ayant recours au marché.

La Chine est confrontée à un ralentissement plus rapide de sa croissance. Les exportations en destination de l’Europe progressent moins vite qu’auparavant. Les possibilités d’accroissement de la production industrielle de la Chine sont de plus en plus limitées. Par ailleurs, la décision de développer le secteur tertiaire s’accompagne d’une érosion des gains de productivité et donc de la croissance. Les tensions financières, compte tenu de l’endettement des entreprises et des collectivités locales, constituent des menaces sérieuses.

L’Amérique Latine connaît également des difficultés. Le Brésil est en stagnation et doit gérer l’entre-deux jeux (Mondial et Jeux Olympiques). Plusieurs pays d’Amérique Latine souffrent de la chute des cours des matières premières.

Les Etats-Unis qui avaient connu un deuxième trimestre flamboyant marquent le pas. Les ventes de détail ont reculé en septembre. La faiblesse des augmentations salariales et des gains de productivité constituent des freins à l’expansion.

Cette accumulation de mauvaises nouvelles à laquelle il faut ajouter la propagation d’Ebola qui pourrait impacter le tourisme, les transports aériens et plus globalement les échanges s’ajoute aux incertitudes qui concernent la politique américaine. De nombreux agents économiques craignent que la remontée des taux casse la croissance.

L’enclenchement d’une nouvelle crise interviendrait à un très mauvais moment pour la France qui n’a pas encore fini d’éponger la précédente. Il n’y a pas de marges de manœuvre pour atténuer les effets d’une dégradation violente de la conjoncture. Il serait nécessaire de trouver ailleurs des voies de sorties.

Baisse des allocations, de la durée du temps de versement, chômage partiel, etc. A quoi faudrait-il s'attendre ? Dans quelles proportions les amortisseurs sociaux pourraient-ils être impactés ?

Hubert Landier : La crise a provoqué, notamment parmi les jeunes, quatre types de réactions. Il y a d’abord les conformistes, ceux qui pensent que le diplôme leur permettra d’accéder à un emploi et qu’ils pourront faire une "carrière professionnelle" classique. Le problème, c’est que c’est de plus en plus difficile. Il y a ceux qui se laissent aller et qui vivent au jour le jour, d’aides et de petits boulots. Ce sont des assistés et cela ne les conduira pas à grand chose. Il y a ceux qui préfèrent partir, que ce soit en Angleterre, au Canada ou ailleurs, parce qu’on le ne leur a pas donné leur chance en France. Et il y a les mutants, ceux qui inventent de nouvelles activités, sous des formes nouvelles, quitte à travailler beaucoup et à se prendre des baffes. Ce sont eux qui représentent l’avenir. Bref, les Français s’adaptent. Et ceux qui devraient s’inquiéter, ce sont les politiques, parce qu’ils sont de plus en plus hors jeu.

Philippe Crevel : La remise en cause des amortisseurs sociaux sera la conséquence du vieillissement, de la population, d’une crise structurelle liée à une baisse de compétitivité et d’une crise conjoncturelle. Le gel des prestations sociales a été engagé cette année. Il pourrait se poursuivre durant quelques années. Le régime des retraites complémentaires des cadres pourrait être révisé à la diminution avec la négociation qui débute au mois de novembre. De même, l’assurance-maladie pourrait être conduite à transférer certaines dépenses sur les complémentaires voire sur les ménages. De même, le gouvernement sera tenté de conditionner un peu plus les allocations aux revenus.

Catherine Mathieu : A ce jour, le gouvernement ne peut pas intervenir directement sur le système d’assurance-chômage, qui est géré par les partenaires sociaux. Le risque est qu’il s’allie au patronat pour imposer aux syndicats la réduction de la durée d’indemnisation et la dégressivité des allocations. Ce serait socialement injuste : l’indemnisation du chômage doit être d’autant plus généreuse que le taux de chômage est élevé puisque les chômeurs sont de moins en moins responsables de leur situation.

La cellule familiale avait-elle joué en dernier recours durant la crise ? Le pourrait-elle encore en cas de seconde crise ?

Hubert Landier : Les familles sont déjà fortement sollicitées. Elles sont fondées sur la confiance et la proximité entre les membres du clan. Or, c’est à ce niveau que s’inventeront les solutions qui permettront de survivre à la crise et d’inventer la société de demain.

Philippe Crevel : Les solidarités familiales ont tendance à s’accroitre en période de crise. Les parents et les grands parents viennent de plus en plus en aide à leurs enfants et leurs petits enfants. Cette redistribution repose sur le fait que les retraités aient un niveau de vie par unité de consommation supérieur à la moyenne nationale, le fait que le patrimoine soit  possédé avant tout par les plus de 50 ans. Mais, elle n’est pas sans limite. Depuis trois ans, avec l’augmentation des impôts et des taxes, le pouvoir d’achat des retraités est mis à rude épreuve. La densification du chômage touche de plus en plus de familles. Les difficultés d’insertion des jeunes de moins de 30 ans obligent de plus en plus de parents à venir à leur aide.

Catherine Mathieu :En France, grâce aux amortisseurs sociaux, la solidarité familiale a joué un rôle de soutien moins important que dans d’autres pays européens, en Espagne notamment. Bien sûr la solidarité familiale pourrait se renforcer si la crise se poursuit, mais jusqu’à quel point cela est-il possible si les jeunes, les personnes âgées, les familles… voient tour à tour leur situation se dégrader. Souhaite-t-on voir en France le développement de la paupérisation et une montée des inégalités comme dans les modèles anglo-saxons ?

Pareil scénario catastrophe donnerait-il lieu à une désolidarisation de l'Etat et au développement de l'économie souterraine ou du travail non déclaré, par effet compensatoire ? Quel en serait l'impact sur l'état des finances publiques ?

Hubert Landier : L’Etat et les grands systèmes administratifs sont de plus en plus déconnectés par rapport au mouvement de la société. Les gens se débrouillent de plus en plus sans eux, comme ils le peuvent et demandent seulement qu’on les laisse tranquilles. Le problème, c’est que certains se situent clairement en dehors du pacte républicain. Dans certaines cités, on trouve des gens animés par un remarquable esprit d’entreprise, qui sont capables de monter des filières d’approvisionnement internationales, des réseaux de distribution, des système de régulation internes – le problème, c’est que leur business, c’est la drogue. C’est le pacte républicain qui demande à être réinventé : qu’est ce qui est licite ou non ? Quel doit être le rôle de l’Etat, comment doit-il - et au nom de quels principes - canaliser les initiatives locales ? Il ne peut plus se contenter de maintenir en l’état ce qui marchait avant la crise. Tout est à réinventer.

Philippe Crevel : Il faut regarder ce qui s’est passé en Espagne où le chômage a dépassé 25 %, ou en Grèce ou en Irlande. La crise se matérialiserait par  augmentation de l’expatriation des jeunes, par le développement du travail au noir. Evidemment, un cercle vicieux pour les finances publiques pourrait s’enclencher avec une contraction de la base imposable. C’est pourquoi il faut rapidement une porte de sortie vers le haut avec une reprise de l’investissement, le repositionnement de l’économie sur le haut de gamme. Il faut un choc d’investissement et d’innovation avec une restauration de la confiance. L’approfondissement de la crise va obliger les dirigeants européens à s’engager plus fortement dans la construction européenne qui est en panne depuis l’échec du référendum de 2005. Du moins, il faut l’espérer…

Catherine Mathieu : La France est l’un des pays où l’économie souterraine et le travail non déclarés sont le moins développés. Dans le scénario catastrophe que vous envisagez, l’effet immédiat serait une nouvelle dégradation des finances publiques, et l’on entrerait dans un cercle vicieux : course à l’évasion fiscale, recherche de rétablissement des comptes publics par des hausses d’impôt ou des dégradation de services publics… Bref, la disparition du modèle de solidarité français, sans aucune garantie qu’au bout du compte les finances publiques soient rétablies.

Propos recueillis par Franck Michel

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