59% du thon consommé aux Etats-Unis n'est pas du thon... après le cheval dans les lasagnes, le scandale des étiquettes sur le poisson<!-- --> | Atlantico.fr
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Une enquête montre qu'un tiers des poissons vendus aux Etats-Unis ne sont pas ce qu'ils sont censés être.
Une enquête montre qu'un tiers des poissons vendus aux Etats-Unis ne sont pas ce qu'ils sont censés être.
©Reuters

Il n'y a pas que le bœuf dans la vie

Une enquête montre qu'un tiers des poissons vendus aux Etats-Unis ne sont pas ce qu'ils sont censés être.

Il n'y a pas qu'en Europe que la nourriture a des problèmes d'étiquetage. Après le scandale de la viande de cheval, qui a débuté en Irlande avant de toucher 20 pays européen (dont la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Pologne et le Portugal), c'est au tour des Etats-Unis de se pencher sur ce que contient vraiment la nourriture… et il y a quelques surprises.

D'après une enquête d'Oceana - une ONG spécialisée dans la protection de l'océan - citée par le New York Times, le poisson dégusté aux Etats-Unis n'est souvent pas le même que celui inscrit sur l'étiquette... Parmi les 1 215 échantillons de poissons achetés et testés dans 674 points de vente de 21 Etats du pays - que ce soit dans des restaurants, des marchés ou des sushis bar - l'ONG a trouvé... que près d'un tiers des poissons achetés et mangés aux Etats-Unis ne sont tout simplement pas ce qu'ils sont censés être. 59% du thon consommé aux Etats-Unis n'est pas du thon, détaille The Atlantic. Les plus mauvais résultats sont trouvés pour les "vivaneaux rouges", puisque 161 des 186 de ces poissons étaient mal étiquetés (soit 87% !). 

L'étude, publiée aux Etats-Unis jeudi, montre que les endroits où vous avez le moins de chances d'avoir dans votre assiette le poisson que vous avez commandé sont les sushis bars (74% de fraude), et ce dans toutes les villes étudiées, alors que les marchés semblent être les lieux les plus "honnêtes" concernant l'étiquetage des produits vendus ("seulement" 18% de fraude). Comme l'explique CBS News, l'étude montre qu'il est courant que les poissons soient mal étiquetés au profit de poissons que les consommateurs préfèrent : par exemple deux tiers des saumons "sauvages" testés étaient en fait des saumons issus de l'aquaculture, qui est considéré moins bon pour la santé et l'environnement.

Selon le docteur Kimberly Warner, qui s'est chargée de l'étude, le problème principal - hormis le fait, évidemment, de payer (cher souvent) pour quelque chose que l'on n'a pas commandé - c'est que ces résultats sont alarmants du point de vue de la santé. En effet il est connu que certains poissons sont connus pour leur capacité à accumuler du mercure dans leur chair et doivent donc être évités, en particulier par les femmes enceintes. Or, parmi les échantillons testés, des "Malacanthidae" connus pour leur teneur importante en mercure, étaient vendus en tant que vivaneaux rouges ou même en tant que flétan. Toutefois, comme le souligne le site de Fox News, l'étude d'Oceana n'a pas pu déterminer qui était responsable du mauvais étiquetage, du vendeur en gros, au détaillant en passant par le pêcheur lui-même. L'étude ne dit pas non plus si les mauvais étiquetages proviennent d'une incompréhension entre les différents maillons de la chaîne alimentaire ou bien d'une dissimulation délibérée.

Le plus prudent pour les consommateurs reste de poser des questions sur la provenance des fruits de mer et des poissons qu'ils mangent... et de se méfier des prix trop bas, conseille le LA Times. "Si le prix est trop beau pour être honnête, alors c'est probablement le cas et vous risquez d'acheter une espèce de poisson totalement différente que celle que vous souhaitiez et qui est indiquée sur l'étiquette", avertit l'étude.

Reste que, tout comme en Europe, cet épisode jette à nouveau une lumière crue sur les problèmes alimentaires que traverse le monde. Ces problèmes d'étiquetage ne menacent pour l'instant pas vraiment la santé des consommateurs… jusqu'au prochain scandale ?

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