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10 manières de réduire les risques d’avoir la grippe et la gastro
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Ce sont les deux maladies virales "stars" de l'hiver. En principe sans gravité, elles se manifestent par contre brutalement, clouant souvent leurs victimes au lit pour plusieurs jours. Pourtant, quelques règles d'hygiène simples peuvent vous permettre de passer dans les mailles du filet.

Stéphane Gayet

Stéphane Gayet

Stéphane Gayet est médecin des hôpitaux au CHU (Hôpitaux universitaires) de Strasbourg, chargé d'enseignement à l'Université de Strasbourg et conférencier.

 

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La grippe et les infections qui lui sont apparentées constituent le groupe des "infections respiratoires aiguës virales" ou IRA virales. Elles ont en commun le fait d'être dues à des virus respiratoires (microorganismes inertes), d'avoir une forte contagiosité – on les contracte facilement - et de se compliquer fréquemment d'infection bactérienne ou "surinfection" chez les personnes fragiles. Le vaccin antigrippal ne protège que contre l'infection due au virus grippal et non pas contre les infections dues aux autres virus respiratoires, y compris les virus paragrippaux.

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Par ailleurs, les "gastroentérites aiguës virales" constituent le groupe des GEA virales. Le mot abrégé "gastro" est très souvent utilisé dans le grand public pour les désigner. Elles sont elles aussi très contagieuses. Il n'existe pas de vaccin contre les virus les plus fréquemment en cause. Une gastro-entérite aiguë virale commence souvent de façon brutale et guérit spontanément en deux à trois jours. Elles ne donnent pas de complications bactériennes, à la différence des infections respiratoires, et sont presque toujours sans gravité, mais sont très désagréables et affaiblissantes.

Ces deux groupes de maladie (on les appelle des "syndromes", parce que plusieurs types d'agents infectieux peuvent être en cause) sont très fréquents et volontiers vécus comme des sortes de fatalité par le grand public. Pourtant, les IRA virales et les GEA virales n'ont rien d'inéluctable. Il est en effet possible de réduire nettement le risque de les contracter, de les "attraper".

Voici dix règles de vie qui peuvent contribuer efficacement à nous protéger contre ces virus. Il faut bien avoir à l'esprit que ces derniers ne franchissent pas la peau saine et ne peuvent pénétrer dans notre corps qu'en passant par une muqueuse (lèvres, bouche, gorge, narines et conjonctives oculaires). Il faut également bien comprendre que les virus sont le plus souvent amenés au contact d'une muqueuse par nos mains préalablement contaminées. Dans le cas des IRA virales, il y a également les microgouttelettes – dont la taille varie de 5 à 150 millièmes de millimètre - émises par la toux d'une personne malade et qui vont pouvoir se déposer sur une muqueuse.

Ces dix règles sont toutes très importantes ; elles sont présentées dans l'ordre qui peut correspondre au déroulement d'une journée.

  • Manipuler les interrupteurs, poignées et touches avec sa main dominéeLorsque nous sommes sur notre lieu de travail ou dans un lieu commercial, nous avons à toucher une multitude d'objets qui sont également manipulés par un grand nombre d'autres personnes. Ces objets se comportent vis-à-vis des virus comme des "vecteurs", c'est-à-dire des courroies de transmission même s'ils sont immobiles. Une mesure de prévention efficace consiste à les manipuler avec notre main dominée (la gauche pour les droitiers), sachant qu'elle rencontre beaucoup moins souvent l'une de nos muqueuses que notre main dominante. Ce geste n'est pas naturel, mais il s'acquière assez vite et facilement.
  • S'abstenir de porter ses mains à sa bouche après les avoir contaminées.Les circonstances de la vie quotidienne font que, en dehors de notre domicile, nous contaminons très souvent nos mains par leurs contacts répétés, comme nous venons de le voir dans la première règle. Il ne faut surtout pas toucher nos lèvres ni notre bouche tant que nous n'avons pas lavé ou désinfecté nos mains. Le danger est là, quand par exemple nous portons un chewing-gum ou un bonbon à notre bouche, nous grignotons une graine oléagineuse (arachide, noix de cajou…) ou encore lorsque nous allumons une cigarette.
  • S'interdire de se frotter les yeux avec des doigts qui peuvent être souillés.Les muqueuses des yeux, les conjonctives, sont particulièrement vulnérables face aux virus pour lesquels elles constituent une bonne porte d'entrée. Or, nous sommes souvent incités à nous frotter les yeux, en raison de démangeaisons liées à des poussières, un cil retourné, un cosmétique appliqué sur le contour des yeux alors qu'il n'est pas conçu pour cela, etc. Ce geste est un automatisme dangereux. On peut, soit se frotter les yeux avec autre chose qu'un doigt, soit se laver les mains avant de le faire, soit également résister à la démangeaison…
  • Éviter de se caresser le visage avec les mains et surtout hors de chez soi.Lorsque nous participons à une réunion, il est fréquent de voir les uns et les autres se caresser le visage, souvent de façon machinale, presque inconsciente. C'est une mauvaise habitude, car elle dépose sur nos joues, nos lèvres, nos narines, le contour de nos yeux, des souillures microscopiques parmi lesquelles le risque d'y trouver des virus est important en période d'épidémie. Il faut lutter contre cette manie, ce tic, qui est assez répandu. Mais il faut déjà commencer par en prendre conscience…
  • Tendre le moins souvent possible la main aux personnes pour les saluer.Au fur et à mesure de ces règles d'hygiène microbienne, on se rend compte que nos mains sont de redoutables vecteurs de virus. En effet, elles sont nos outils et récoltent à longueur de journée des salissures microscopiques qui ont toute chance de comporter des particules virales en période épidémique. C'est vrai de toutes les mains. La pire façon de se dire bonjour, sur le plan de l'hygiène microbienne, est de se serrer la main. Bien sûr, si l'on vous tend la main, il n'est pas convenable de refuser de la serrer. Mais il faut autant que possible éviter de la tendre en premier. Il y a bien d'autres façons de se saluer, et pas nécessairement moins chaleureuses que la poignée de mains…
  • Se laver ou se désinfecter les mains avant de manipuler de la nourriture. C'est lorsque l'on mange avec ses mains que l'on se trouve dans l'une des situations les plus dangereuses sur le plan infectieux. En effet, que l'on mange du pain, des arachides, des frites, une cuisse de poulet ou encore du fromage avec les mains, le contact entre les doigts de notre main dominante et notre bouche est répété et appuyé. C'est une circonstance à haut risque de contamination, raison pour laquelle on recommande de se laver ou se désinfecter les mains avant de manger. Mais combien de personnes le font ? Pourtant, c'est une règle de base en hygiène microbienne, et bien connue de tous !
  • Se tenir à plus d'un mètre cinquante d'une personne qui semble maladeSi vous vous trouvez en face d'une personne qui a l'air enrhumée, enchifrenée, grippée, a fortiori si elle tousse, il s'agit probablement d'un cas d'infection respiratoire aiguë virale, en période contagieuse. La contamination ou transmission interhumaine s'effectue par les microgouttelettes émises par la toux, mais aussi la parole et même l'expiration. Ces microgouttelettes peuvent s'impacter directement sur vos lèvres ou vos yeux, ou bien sur vos joues à proximité de ces derniers. Elles peuvent aussi s'impacter sur vos mains. La portée maximale de ces microgouttelettes est d'environ un mètre cinquante : il est sage de se tenir à cette distance, et – avantage supplémentaire – on peut difficilement se serrer les mains à un mètre cinquante l'un de l'autre…
  • Se laver ou se désinfecter les mains dès que l'on entre dans son domicile.C'est encore une règle de base de l'hygiène microbienne courante. En rentrant de son travail, de magasins, d'un club de sport, etc., on a passé beaucoup d'heures à récolter des virus sur tous les objets destinés aux mains et aux doigts dont nous avons parlé plus haut (interrupteurs, rampes, mains courantes, pavés numériques, poignées de porte…). La première chose à faire, surtout avant d'écouter ses messages ou de lire son courrier, est de se laver – à l'eau et au savon liquide - ou se désinfecter – avec un produit hydroalcoolique ou PHA - les mains. Ce geste devrait être un automatisme, comme celui de se laver les mains avant de manger ou les porter à sa bouche d'une façon générale.
  • Individualiser à domicile tous les linges utilisés pour s'essuyer les mains.On entend souvent dire : "Mon fils est revenu de l'école avec une gastro, et toute la famille l'a attrapée", comme si cette contamination familiale était automatique. Il est pourtant possible de l'éviter, bien sûr en se lavant ou se désinfectant les mains dans les circonstances que nous avons vues plus haut ; mais surtout en individualisant tous les linges (essuie-mains, serviettes…) avec lesquels on sèche ses mains. C'est très important : dans une famille constituée de deux parents et de trois enfants, il faut cinq essuie-mains et chacun le sien sans faire d'erreur ! Car les virus des GEA virales se transmettent au sein d'une famille surtout par les essuie-mains : ces supports absorbants et humides conviennent bien à leur persistance. Évidemment, cela demande de l'organisation et de la discipline, mais on s'y retrouve…
  • Se gargariser avec un antiseptique après avoir côtoyé un sujet contagieux.Il nous arrive, bien sûr, de ne pas pouvoir éviter la proximité avec une personne malade et contagieuse. Cette situation se produit même assez souvent, car en période épidémique les virus respiratoires et entériques circulent beaucoup et rapidement. Si l'on s'est trouvé à moins d'un mètre cinquante d'un sujet manifestement malade, si cette situation a un peu duré, la probabilité pour que nous ayons reçu des particules virales est non négligeable. Qu'elles se soient impactées sur nos joues, nos lèvres ou nos mains, c'est par la gorge qu'elles vont pouvoir pénétrer dans notre corps. Mais tout n'est pas perdu, il reste le gargarisme avec une solution antiseptique virucide que l'on achète en pharmacie. Il faut faire ce gargarisme le plus tôt possible, le prolonger au moins une minute et le renouveler au bout d'une demi-heure ; surtout, ne pas se rincer la bouche afin que le produit puisse continuer à agir.

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