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Vice-versa. De Pete Docter. Sortie en salle le 17 juin.
Vice-versa. De Pete Docter. Sortie en salle le 17 juin.
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Si vous ne l'avez pas encore vu, allez voir "Vice-versa", le film le plus positivement original du premier semestre.

Philippe Moisand pour Culture-Tops

Philippe Moisand pour Culture-Tops

Philippe Moisand est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

 

 

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Le réalisateur

S'agissant d'un film d'animation, on ne sait plus s'il faut privilégier comme réalisateur le metteur en scène, en l'occurrence Pete Docter, ou le studio pour lequel il a travaillé, en l'occurrence Pixar. Aujourd'hui intégré au groupe Disney, ce studio n'a plus besoin d'être présenté, lui qui a glané sept Oscars du meilleur film d'animation au cours de sa relativement brève existence. Pete Docter, pour sa part, est moins célèbre, mais il a déjà réalisé Là-Haut et Monstres et Compagnie et s'est vu invité deux fois à Cannes hors compétition, la première pour Là-Haut et la seconde tout récemment pour Vice Versa, ce qui est un signe incontestable de sa reconnaissance. C'est lui qui a choisi le thème du film lorsqu'il a vu sa fille quitter le monde de l'enfance et qu'il s'est posé la question de savoir ce qui se passe dans la tête des enfants quand ils grandissent.

Thème

Riley, petite fille de 11 ans, s'apprête effectivement à quitter le monde de son enfance au moment où ses parents décident d'abandonner le confort tranquille de la campagne du Minnesota pour la grande ville de San Francisco. Les difficultés rencontrées par ses parents à l'occasion de ce déménagement, associées à la perte de ses amies et de ses repères, la plongent progressivement dans la dépression. Au QG de ses émotions, c'est un peu la panique; deux d'entre elles, la Joie et la Tristesse se perdent accidentellement dans les méandres de son esprit. Les trois autres, la Peur, la Colère et le Dégoût, livrées à elles-mêmes, ne maîtrisent plus rien. C'est seulement au bout d'un long parcours du combattant qui les mènera successivement et en compagnie de Bing Bong dans la Mémoire à long terme, le Pays de l'imaginaire, la Pensée abstraite et la Production des rêves que la Joie et la Tristesse rejoindront l'équipe et que Riley retrouvera ses esprits.

Points forts

Une métaphore qui ne sort pas de l'imaginaire déjanté du réalisateur et de son équipe, mais repose complètement sur les théories cognitives développées par certains psychologues et vulgarisées par l'image de la "roue des émotions" de Robert Plutchnik. La très grande performance d'avoir su créer visuellement des émotions par leur personnification. La Joie est représentée par une étoile, la Tristesse par une larme, la Colère par une brique, le Dégout par le brocoli (dont visiblement Riley a horreur) et la Peur par monsieur "nerfs à vif". A côté des émotions, il ne faut pas oublier le personnage sympathique de Bing Bong, le nounours de l'histoire, qui sent bien venir sa fin, mais peine à s'y résoudre, comme l'acteur qui voit peu à peu diminuer le nombre de rôles qui lui sont proposés.

Points faibles

Aucun, me semble-t-il, si ce n'est la difficulté à rentrer dans le film sans s'y être un tant soit peu préparé.

En deux mots...

Revanche des théories cognitives sur les théories psychanalytiques tellement plus médiatisées ? On laissera aux experts le soins d'en débattre. Force est cependant de constater que, dans ce monde où l'on est de plus en plus porté à expliquer la constitution de l'être humain par son environnement et par les injonctions qu'il en reçoit, il n'est pas inintéressant d'imaginer que nous sommes aussi le fruit de nos propres émotions, source inépuisable d'énergie, et de notre capacité à les contrôler harmonieusement. Ce film est une invitation faite à chacun d'entre nous de se pencher sur son passé, sur ce qui nous a constitué, sur ce que nous avons laissé sur le bord du chemin, bref de nous introspecter et d'en tirer le meilleur parti pour mieux comprendre le comportement de nos propres enfants. Justement, parlons-en des enfants. Ont-ils la moindre chance de s'y retrouver dans cette métaphore? Sans aucun doute quand on perçoit leur réaction dans les salles et la façon toute naturelle dont ils s'approprient les personnages du film et les émotions qu'ils personnifient. Ils auront bien le temps, plus tard, de conceptualiser tout cela...

Recommandation

En prioritéEn priorité

Nous vous recommandons tout particulièrement de le voir et d'en débattre en famille.

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Le film le plus positivement original du premier semestre.

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Informations

Vice-versa. De Pete Docter. Sortie en salle le 17 juin.

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