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"Teen spirit" de Max Minghella : Elle Fanning, vous connaissez ? Dépêchez-vous...
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Elle n'a que 21 ans, mais Elle Fanning crève l'écran dans un rôle de Cendrillon des temps modernes qui de serveuse se transforme en icône scénique sur fond de musique pop.

Dominique Poncet pour Culture-Tops

Dominique Poncet pour Culture-Tops

Dominique Poncet est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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CINEMA
Teen spirit
de Max Minghella 
Avec Elle Fanning, Rebecca Hall, Zlatko Burić…

RECOMMANDATION

         EXCELLENT

THEME

Perdue au fin fond d’un village de l’île de Wight, Violet, fille d’une immigrée polonaise (Elle Fanning), partage son temps entre les taches agricoles de la ferme maternelle et son job de serveuse. Passionnée par le chant, rêvant d’être une pop-star, elle tente d’oublier son triste et laborieux quotidien en se produisant dans des bars miteux. Un jour, Teen Spirit, une fameuse émission de télé-crochet passe par là. Coachée par un ancien chanteur d’opéra devenu alcoolique et qu’elle a rencontré par hasard (Zlatko Burić), l’adolescente, gauche, timide, mais habitée, va tenter sa chance. On va la voir apprendre le b.a.ba du métier (souffle, phrasé, maintien, aplomb, look, gestuelle), tout en essayant de garder son intégrité artistique et morale. 

POINTS FORTS

Et si, pour une fois, le principal point fort d’un film était, avant  toute autre considération (filmique ou scénaristique) son interprète principale ? Car c’est bien le cas de ce Teen Spirit…

Connaissiez vous Elle Fanning ? Pas sûr ! Pourtant cette jeune comédienne  américaine de 21 ans, qui fit ses premiers pas au ciné à l’âge de 18 mois en incarnant sa grande sœur Dakota, bébé dans Sam, je suis Sam, ne cesse de tourner depuis qu’elle décrocha son premier rôle principal à 11 ans dans Somewhere. Après plus de trente films et quelques récompenses, la voici qui accède enfin  au rang de star avec ce rôle de jeune apprentie chanteuse qui révèle son charisme de feu. Hormis celui qui campe son manager, l’impressionnant Zlatko Burić  (sensibilité  et tendresse hors norme dans une carcasse de déménageur fatigué), dans ce film, on ne voit qu’elle, Elle Fanning, qui  envoûte et magnétise le regard, Cendrillon des temps modernes qu’on va voir se métamorphoser  en icône scénique sur fond de musique pop.

Le réalisateur Max Minghella semble avoir cousu son film pour elle, et sur elle. Scénario, dialogues, lumières, montage…le jeune cinéaste a fait de Teen Spirit un écrin pour la  jeune comédienne, qui se révèle, par ailleurs, une excellente chanteuse.

POINTS FAIBLES

Quelques passages à vide dans le scénario, quelques lourdeurs aussi, et une légère tendance à virer ponctuellement au mélo. Mais ces moments de faiblesse sont (presque) toujours balayés par l’incroyable puissance scénique d’Elle Fanning.

EN DEUX MOTS

A la lecture de son pitch (le récit d’une métamorphose), on peut penser que Teen Spirit va trimballer un air de déjà vu et revu. Mais porté à l’écran le scénario transcende la banalité et l’impression de répétition. Ce petit miracle a, je le répète, un nom : Elle Fanning. Présence incandescente, sensualité bouillonnante,  voix prenante… La jeune comédienne – qui a été juré au dernier Festival de Cannes – sublime le film. Elle n’a que 21 ans. On a hâte de la retrouver le 18 septembre sur les écrans français dans le dernier film de  Woody Allen, Un jour de pluie à New York.

UN EXTRAIT

« Elle Fanning a joué dans un nombre incalculable de films depuis l’âge de quatre ans. C’est une actrice que les gens aiment et admirent, mais qu’ils n’ont encore jamais vue ainsi au cinéma, car sa voix et sa présence dans ce film sont tout simplement incroyables » (Fred Berger, producteur).

LE REALISATEUR

Fils du réalisateur Anthony Minghella, Max Minghella, né le 16 septembre 1985 à Hampstead (Londres), a commencé sa carrière dans le cinéma en étant d’abord acteur. Après avoir été étudiant à l’Université de Columbia et au National Youth Theater de Londres, il décroche son premier rôle professionnel en 2005 pour le film Les Mots retrouvés de Aaron Naumann. Suivront, entre autres, Agora d’Alejandro Amenabar (2009), Les marches du pouvoir de George Clooney (2011) et Les Stagiaires de  Shawn Levy (2013). En 2016, il écrit et produit La 9ème vie de Louis Drax pour Alexandre Aja. Actuellement il incarne Nick Blaine dans The Handmaid’s Tale, la série primée aux Emmy Awards, avec Elisabeth Moss.

Teen Spirit, dont il a aussi écrit le scénario, est le premier film en tant que réalisateur de ce cinéaste qui partage aujourd’hui son temps entre Londres et Los Angeles.

ET AUSSI

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- « Golden Glove » de Fatih Akin- Avec Jonas Dassler…

Hambourg, années 70. Au premier abord, Fritz Honka, client assidu du Goldenglove, un bar miteux de son quartier, n’est qu’un pauvre type, trop  grand buveur de schnaps. En réalité, ce loser à la mine dérangeante est un redoutable monstre : il entraine chez lui des femmes seules, en général paumées et âgées, et il les viole, les torture et les tue, avant de les dépecer et d’en conserver les morceaux dans son placard de cuisine. Il faudra que l’appartement situé au dessous du sien prenne feu, pour qu’il soit démasqué.

  Avec ce thriller âpre, violent  et poisseux, inspiré d’un vrai tueur en série qui, dans les années 70, assassina, à Hambourg, au moins 4 prostituées, le réalisateur allemand d’origine turque Fatih Akin change de genre. Et il le fait avec une radicalité étonnante. Bien que très graphique et s’aventurant parfois dans le burlesque, sa mise scène ne nous épargne rien de l’horreur des crimes de son horrifique héros. Résultat : son film, qui risque de choquer les âmes sensibles, a été interdit en France aux moins de 16 ans. Au dernier Festival de Berlin, Golden Glove avait retourné l’estomac d’une bonne moitié des spectateurs… tandis que l’autre avait été enthousiasmée par son côté  « répulsif décomplexé ». Une chose est sûre : même si certaines de ses séquences sont difficilement soutenables, ce film relève du cauchemar haut de gamme. Aussi fascinant que répugnant et...hilarant.

Recommandation : excellent

- « Yves » de Benoît Forgeard - Avec William Lebghil, Doria Tillier, Philippe Katerine…

Rappeur cossard, fauché et rigolo, Jerem s’installe un jour chez sa grand-mère décédée pour composer un nouvel album. Une mystérieuse enquêtrice de la start-up Digital Cool frappe un jour  à sa porte. Elle va le persuader, moyennant finances, de prendre à l’essai Yves, un réfrigérateur intelligent censé lui simplifier la vie… De l’homme ou de la machine, qui va gagner ? Qui va se servir de l’autre ?

 Avec un pareil pitch, on s’attend à une variation sur les dangers et les bienfaits de l’intelligence artificielle, une comédie  à la fois déjantée et dans l’air du temps. De ce point de vue là, pas de déception : Yves  conjugue bien dinguerie et trouvailles robotiques. Dommage que son réalisateur Benoît Forgeard (Rubber, Gaz de France) n’ait pas poussé plus loin le bouchon de son scénario. Cette paresse est d’autant plus agaçante que le cinéaste avait un sujet en or pour nous en mettre plein la vue ! Dire quand même qu’on ne s’ennuie pas une seconde à cette fable futuriste et potache, grâce notamment à sa distribution. William Lebghil, Doria Tillier et Philippe Katerine, sont jubilatoires.  

Recommandation : bon

- « Bixa Travesty » de Kiko Goifman, Claudia Priscilla -  Documentaire

Née il y a 27 ans dans un quartier pauvre de Sao Paulo, Linn da Quebrada est l’une des artistes les plus puissantes et révolutionnaires du Brésil contemporain. Rappeuse transgenre, elle lutte sans relâche contre le racisme, le machisme et l’homophobie dans son pays, en se produisant dans des shows provocs, spectaculaires et subversifs, où elle se sert de son corps comme d’une arme, en proférant des textes où se mêlent, avec rage,  politique, sexe, humour et poésie. Il a suffi d’un clip, Enviadescer,  (2016) pour que celle qui s’est surnommée Bixa Travesty devienne une star au sein de la communauté LGBT de son pays.

Ce documentaire suit cette porte-parole indomptable dans ses diverses activités publiques (scène et radio) et aussi dans sa vie quotidienne. Il est tour à tour bouleversant, énergique, drôle et touchant. Edifiant aussi sur les très difficiles conditions de vie des « trans » au Brésil.

Recommandation : bon

- « Beau joueur » de Delphine Gleize - Documentaire

Début 2016. Entrainé par un coach singulier, Vincent Etcheto, L’Aviron bayonnais entre au TOP 14. Six mois et sept défaites consécutives plus tard, c’est la descente aux enfers : le club se retrouve en bas du classement avec la menace de retourner en ProD2… C’est à ce moment là que la réalisatrice Delphine Gleize, fan de ballon ovale depuis son enfance, entre en jeu. Persuadée que les joueurs  bayonnais « préparent un casse », elle leur demande la permission de les suivre à la caméra. Elle va les filmer pendant sept mois… Pour l’équipe, il n’y aura pas de miracle. Entrainements chocs, exhortations collectives, volonté, combativité, rage, etc… Rien n’y fera, la victoire ne sera pas au bout du chemin. Reste ce beau documentaire moins  centré sur la pratique du rugby que sur le maintien de la cohésion d’un groupe. Ce parti pris en fait un film visible même par ceux qui sont totalement étrangers au monde de l’ovalie.

Recommandation : bon

- « The Mountain : une odyssée américaine » de Rick Alverson - Avec Jeff Goldblum, Tye Sheridan, Denis Lavant…

Dans l’Amérique des années 50, le docteur Fiennes, un énigmatique neurologue (Jeff Goldblum) fait la tournée des asiles d’aliénés pour lobotomiser leurs patients jugés les plus agités. Un jour, il embarque avec lui Andy, un jeune orphelin introverti, avec pour mission de photographier ses opérations. Déjà fragile psychiquement, Andy va peu à peu tomber lui aussi dans une sorte de folie. A leur arrivée dans une petite ville de montagne le curieux docteur et son photographe vont rencontrer un guérisseur français – un peu perturbé lui aussi – et sa fille…

Aussi sombre qu’hermétique, pour ne pas dire prétentieux, on se demande à quoi sert ce film inspiré de la vie du neurologue américain Walter Freeman qui pratiquait, sans état d’âme, la lobotomie à tour de bras. Le rythme est lent, les personnages, dépourvus de vie et d’humanité et il n’y a pas de point de vue critique. Restent, de ce drame sépia, sa photo, très belle; ses plans, d’une composition très esthétisante, et ses acteurs, très investis. Hypnotiquement ennuyeux.

Recommandation : bof

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