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"Pour l'amour des livres" de Michel Le Bris : une amitié entre le voyage et la littérature
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Atlanti Culture

Michel Le Bris publie "Pour l'amour des livres" aux éditions Grasset. Dans cet ouvrage, il relate une amitié entre le voyage et la littérature.

Paul Beuzebosc pour Culture-Tops

Paul Beuzebosc pour Culture-Tops

Paul Beuzebosc est chroniqueur pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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"Pour l'amour des livres" 

de Michel Le Bris 

Editions Grasset, 19€

RECOMMANDATION
Excellent


THÈME
Tout au long des vies multiples de Michel Le Bris, le livre a été un père, un frère, un fils. Plus d’un auteur aurait rêvé de ce titre pour un essai - réussi - sur la littérature, un roman du romantisme, l’aventure engagée et personnelle d’un aventurier de la littérature des mondes d’aujourd’hui. Né de la peur de ne plus pouvoir lire, et donc de cesser de vivre, cet hommage a la puissance d’un poème épique, d’une vie de combats d’idées, d’envies en quête d’ailleurs authentiques et corsés, de découvertes de trésors enfouis et d’écrivains ignorés.

A sa manière, l’ancien directeur - emprisonné huit mois - de la « Cause du peuple », l’inventeur prophétique du festival « Etonnants voyageurs » est un conquérant, moitié corsaire de l’aventure, moitié découvreur des dernières îles aux trésors de la littérature. Il nous livre ici une vision enthousiaste, fertile, cultivée de la poésie que chaque auteur, chaque livre met au monde comme une part de lui-même offerte à l’humanité toute entière.

POINTS FORTS
L’ouvrage suit l’itinéraire singulier de son propre guide, lecteur assidu et auteur profus. Il est un plaidoyer vibrant, une ode chaleureuse, un merci sans cesse renouvelé à tous les livres ; à tous ceux qu’il a lus et aux autres, rangés dans une bibliothèque quelque part ou empilés dans la poussière, qui attendent avec la patience de l’immortalité, d’être remarqués, saisis, ouverts d’une main ferme et d’un regard envieux.

Elevé par la lecture, façonné par les livres, l’auteur s’est mis au service des histoires qui l’ont fait rêver, des récits sur lesquels il a vogué, des héros qui l’ont inspiré, des horizons et des tempêtes qui l’ont fait échouer aux quatre coins d’un monde à ciel ouvert. Il décrit ce qui fait l’écrivain dès le réveil, la nuit, au creux de chaque instant, sa quête incessante, ses misères comme l’absolu de ses rêves et la soif de ses conquêtes. Une bonne part de ce qui fait un livre est contée là : une histoire, un souffle, un rythme, l’irremplaçable poésie, le surgissement inattendu des mots. Le pourquoi et le comment de la littérature appelée au chevet des maux du monde. L’écriture, le récit, la fiction : qui sait mieux dire le réel et imaginer l’avenir ?

POINTS FAIBLES
Dans les procès - inévitables aujourd’hui - qu’on fera à ce livre, il y a la partie jubilatoire consacrée par Michel Le Bris à ses propres errements dogmatiques et aux comptes qu’il règle avec les sinistres illusions des sciences humaines qui, sous influence des idéologies et du structuralisme et de ses signes, croyaient mettre la littérature à genou. Mais la « cause des livres » mérite cette liberté chèrement acquise, cette faiblesse salutaire, car un peu de confession justifie beaucoup de pardon.

EN DEUX MOTS 
Dans les territoires de l’enfance, le rêve voyage au plus loin. Ce livre autobiographique d’inspirations, de passions en pleine forme, de soifs mémorielles, raconte l’itinéraire d’un enfant oublié par la chance au départ, nourri par l ‘éducation, qui atteint sa hauteur d’homme grâce à la littérature et la liberté. En ouvrant la malle aux trésors de son grenier, Michel Le Bris emmène le lecteur sur les chemins d’une mondialisation généreuse, lui apprend à pêcher le vrai en haute mer par forte houle et paye un nouvelle fois sa dette à la beauté du monde.

UN EXTRAIT
"Dans une bibliothèque, on trouve ce qu’on ne cherche pas".

"Une leçon de l’histoire : l’intelligence des mondes, le souci de dire, les langages neufs viennent le plus souvent des marges".

"Maîtriser enfin l’inconnu du monde : toute bibliothèque porte en elle ce rêve – et cette folie".

"Le fictif n’est pas le vrai mais pas le faux non plus".

"Notre rapport au temps a changé : fermeture du futur, présent omniprésent, montée de la notion de « mémoire ».

"Ecrire est se risquer à son propre inconnu".

"Sans les livres, je n’ose imaginer ce qu’aurait été mon existence".

L’AUTEUR

Né en 1944, breton de cœur et d’esprit, Michel Le Bris, « l’homme aux semelles de vent », est l’auteur d’une œuvre importante : essais, récits, romans, ouvrages collectifs, albums, narrations de voyages, entretiens. Infatigable passeur d’outre mondes, fasciné par l’Ouest américain, éditeur inspiré, il a permis la (re)découverte et la traduction de générations d’écrivains ayant l’aventure en partage parmi lesquels les géants Robert Stevenson, Jack London et Nicolas Bouvier. Il s’est vu décerner le grand prix de littérature 2019 de l’Académie Française pour son œuvre.

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