Atlanti-culture
"Parle-moi d’amour" : du très bon Claudel
La reprise de la première pièce de Philippe Claudel, "Parle-moi d'amour", créée en 2008, constitue vraiment une très bonne initiative, car la pièce est plus que jamais actuelle et servie par une mise en scène et une interprétation remarquables.
THEATRE
Parle-moi d’amour
De Philippe Claudel
Mise en scène : Morgan Perez
Avec : Caroline Silhol et Philippe Magnan
INFORMATIONS
Théâtre de la Pépinière
Réservations: 01 42 61 44 16
http://www.theatrelapepiniere.com
L'AUTEUR
Philippe Claudel est un écrivain et réalisateur français qui jouit d’un grand prestige dans le monde des lettres comme dans celui du cinéma. Agrégé de lettres modernes et membre de l’Académie Goncourt, il remporte plusieurs prix littéraires pour Les âmes grises ou encore Le rapport Brodbeck. Parle-moi d’amour est sa première pièce de théâtre, créée en 2008.
THEME
Au retour d’un dîner de travail, une dispute de couple dégénère en règlement de compte. De l’éducation des enfants à la jalousie conjugale en passant par la belle-famille, la politique ou les aspirations artistiques, ce sont toutes les fondations d’un couple uni depuis trente ans qui s’effondrent les unes après les autres.
Un combat impitoyable entre l’hypocrisie d’un fonctionnaire embourgeoisé qui persiste à se dire de gauche, et l’amertume d’une épouse déconsidérée, ancienne hippie converti en femme d’intérieur.
POINTS FORTS
- D’excellents comédiens, qui savent tenir une dispute harassante pendant une heure et demie. A aucun moment le rythme ne retombe.
- Un texte particulièrement bien tourné. Les répliques percutantes, truffées d’images cocasses, surprenant par leur mélange de politiquement correct et de propos crus, donnent aux comédiens une verve jubilatoire.
- Beaucoup d’humour dans la mauvaise foi, la lâcheté et l’auto-défense des personnages. Quelques répliques suffisent à mettre à nu des années de stratégies matrimoniales.
- Un décor semé d’obstacles : l’intérieur design et inhospitalier d’un appartement parisien.
POINTS FAIBLES
S’ils sont bien tournés, les arguments à charge manquent un peu d’originalité (les diatribes attendues contre les énarques, les psychanalystes, etc.).
EN DEUX MOTS
Un règlement de compte cinglant et plein d’humour, servi par deux comédiens admirables.
UN EXTRAIT
"- Et les enfants, tu les connais ? Tu les as élevés ?
- Mais… j’ai toujours eu leur photo sur mon bureau !"
RECOMMANDATION
EXCELLENT
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