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"Louise au parapluie" : une pièce bon enfant qui effleure des thèmes la survolant de haut
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Atlanti Culture

"Louise au parapluie"

De Emmanuel Robert-Espalieu
Mise en scène : Emmanuel Robert-Espalieu
Avec Myriam Boyer (Louise), Prune Lichtlé (Jacqueline), Guillaume Viry (le fils de Louise)

INFOS & RÉSERVATION
Théâtre du Gymnase
38 boulevard de Bonne Nouvelle
75010 Paris
Tél. : 01 42 46 79 79
http://www.theatredugymnase.paris
Du 10 septembre, du mardi au mercredi 20h, du jeudi au samedi à 21h30 et le dimanche à 15h30

RECOMMANDATION
A la rigueur


THÈME
•  Louise est une modeste ouvrière célibataire et pleine de bon sens, qui ajuste des baleines aux parapluies dans une entreprise de province, et dont le fils, un ancien champion d’athlétisme, se pique de devenir “influenceur“. 

• Piquée au vif par une réflexion de ce dernier, la voilà qui se lance - sans autre appui que ses collègues de travail et notamment la pétillante Jacqueline - dans la campagne des municipales, forte de son expérience du terrain.

POINTS FORTS
 • La pièce donne l’occasion de voir sur scène l’excellente Myriam Boyer, qui compose un personnage sensible et attachant.

• Diverses questions de notre temps sont ici passées en revue : de l’obsolescence programmée à la libre-disposition de son corps par ces nouveaux “hommes-sandwichs“ que sont les influenceurs, en passant par le sens de l’engagement.

• Une scène se distingue des autres, qui montre la force de l’attachement de Louise à son lieu, à son atmosphère de travail, et même aux objets qu’elle contribue à produire.

POINTS FAIBLES
• Les bons sentiments ne font pas toujours d’excellentes pièces, pas plus que la seule « connaissance du terrain » ne délivre un brevet de compétence en gestion municipale : tel est le sentiment que l’on retire de Louise au parapluie.

• En effet, la pièce tire la vieille ficelle du peuple-forcément-généreux-et-doté-d’un-bon-sens-solutionnant-toute-difficulté contre des élites - municipales et sociales, puisque c’est un notaire qu’il faut déloger de la mairie - nécessairement frappées d’incompétences et sourd aux souffrances et justes revendications des administrés. Le slogan de Louise (« Votez pour votre ville ! ») est assez symptomatique de cette absence de contenu et de personnages, comme de situations souvent fort stéréotypés. Cette approche témoigne d’une « connaissance du terrain » superficielle - mécanismes d’une campagne municipale et chausse-trappe, démarches auprès des électeurs, élaboration programmatique – bref, autant de sujets passionnants en eux-mêmes, qui n’excluent pas nécessairement un traitement sensible, voire comique, bref « à hauteur d’homme » (de femme, en l’occurrence).

• Des réflexions franchouillardes sur le monde politique auraient pu et dû être évitées, sauf s’ils sont là pour recueillir des applaudissements faciles. Bien des effets comiques sont appuyées (Louise, au retour d’un tractage : « ça fait 15 jours que je fais le trottoir ... » ; son fils «  Que tu fais quoi ? »).

EN DEUX MOTS
On ne peut s’empêcher de songer à “Mister Smith au Sénat“ (Mister Smith goes to Washington, de Fr. Capra, 1939), sauf qu’ici, la marche à la mairie est un peu trop haute et le ton un peu trop bon enfant.

UN EXTRAIT
Le fils de Louise : « ... Parce qu’enfiler des baleines, tu trouves ça glorieux ?
Louise : C’est mes parapluies qui t’ont protégé des orages toutes ces années. »

L'AUTEUR
Emmanuel Robert-Espalieu, passé à la mise en scène de son Louise au parapluie, propose des pièces qui creusent les veines de l’émotion circulant entre les êtres et de la vie quotidienne. On lui doit « Riviera », « Les poissons ne meurent pas d’apnée », « C’était quand la dernière fois ».

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