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"Live by night" : un film de gangsters soigné et brillant mais un peu trop classique
©La-tempete.fr

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François Quenin pour Culture-Tops

François Quenin pour Culture-Tops

François Quenin est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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CINEMA
Live by night
De Ben Affleck
Avec Ben Affleck, Elle Fanning, Brendan Gleeson, Chris Messina, Sienne Miller, Zoe Saldana et Chris Cooper
LE REALISATEUR
Homme orchestre s’il en est, acteur, réalisateur, scénariste, producteur, Ben Affleck, né en 1972 à Berkeley, s'est fait la tête d’un type que la caméra aime dans tous ses états. Dans son nouveau film, « Live by night », il est à la fois devant la caméra en gangster intelligent et affectif, et derrière en brillant réalisateur et organisateur.
Il a été acteur, entre 1981 et 2016, dans une cinquantaine de films dont les plus connus sont « Armageddon », « Shakespeare in love », « Piège fatal », « Pearl Harbor », « Ce que pensent les hommes », « Jeux de pouvoir »…
Il a réalisé cinq films dont le fameux « Argo » qui raconte la spectaculaire exfiltration de membres de l’ambassade américaine à Téhéran au moment de l’arrivée au pouvoir de Khomeini. 
On notera encore qu'il a écrit le scénario de « Will Hunting » de Gus Van Sant, et produit « Promise land » du même réalisateur. Et c'est lui qui tournera le prochain Batman. 
Côté vie publique, son soutien à Barak Obama dans ses campagnes de 2008 et 2012 n’est pas passé inaperçu.
Et côté vie privée, on rappellera sa vie sentimentale bien remplie avec quelques belles stars d’Hollywood, dont Gwyneth Paltrow et Jennifer Lopez.
Il lui sera beaucoup pardonné pour son soutien sans faille à plusieurs importantes organisations caritatives. Quel homme !
THEME
Joe Coughlin (Ben Affleck soi-même) revient de la guerre, la grande, celle de 14/18. Et il se jure, de retour aux Etats-Unis, de ne jamais retomber sous le joug de quiconque. L’armée, c’est fini pour lui. Rescapé de la grande boucherie du siècle, il se voit comme un survivant et ne trouve rien de mieux, pour rester libre, que de devenir gangster. Mais un gangster indépendant qui, avec quelques copains sûrs, braque de loin en loin une banque pour survivre. 
L’Amérique est riche et le papa de Joe, Thomas Coughlin (Brendan Gleeson), un super flic de Boston, tente de protéger son fils et de recoller les morceaux après les casses. Jusques à quand ? Joe aime la vie et les femmes. Parmi elles, Loretta Figgis (Elle Fanning) qui a le défaut d’être aussi la maîtresse d’un mafieux cynique et cruel. Si Joe réussit à échapper de justesse à ce dernier, c’est en fuyant vers des cieux plus cléments, en Floride où se développe un juteux commerce de rhum prohibé. C’est là qu’il rencontre son deuxième amour, Craciella Suarez (Zoe Saldana). Ils s’entendent aussi bien en affaire. Mais comme dit toujours le père policier de Joe, « quand tu te dévoiles dans ce milieu, ça finit toujours par te retomber dessus. Mais jamais comme prévu ». Telle est la morale d'un film dont l’intrigue nous entraîne vers l’inconnu et l’inattendu, ce qui est le rôle d’un bon divertissement.
POINTS FORTS
- « Live by night » est un film de gangster au classicisme impeccable. Il n’y manque pas une voiture d’époque, celle des belles années 1920 quand on pensait que la guerre de 14 était la der des ders. Il n’y manque aucun bouge secret où l’alcool interdit coule à flot. L’homme de la situation c’est Joe Coughlin/Ben Affleck, toujours tiré à quatre épingles, toujours en avance d’une idée sur ses concurrents, toujours confiant dans l’avenir, jusqu’à ce que… mais ça, c’est pour la fin du film.
- L’autre atout de ce film soigné et brillant jusqu’au bout des canons de revolver, c’est la distribution qui ne souffre d’aucune faiblesse. Comme dans le cinéma américain d’autrefois, chaque second rôle est tenu avec attention. Les hommes qui entourent Ben Affleck ont des gueules de cinéma qu’on n’oublie pas. Les femmes ont la beauté fatale des stars des années 40. Les personnages sont haut en couleur et les comédiens s’y glissent avec maestria.
POINTS FAIBLES
Si l’ensemble est de qualité, on peut toutefois s’interroger sur la création d’un énième film de gangsters qui ne renouvelle pas vraiment le genre.
EN DEUX MOTS
Ce cinquième film de Ben Affleck est tiré, comme son premier, « Gone baby gone », d’un roman de Dennis Lahane, écrivain prisé par le cinéma hollywoodien puisque l'un de ses livres « Shuter Island » avait fait l’objet d’une somptueuse adaptation de Martin Scorsese et que « Mystic River » avait généré un grand film de Clint Eastwood. « Je savais, dit Dennus Lahane à propos de “Live by night”, que le film poserait des difficultés d’ordre esthétique mais je voulais qu’il ait cette allure classique et fluide et qu'il comporte de nombreux plans-séquences, et pas de plans tournés caméra à l’épaule ». Nostalgie des belles années d’Hollywood…
UN EXTRAIT
Ou plutôt deux:
- « C'était, en tant que réalisateur, l'occasion de rendre hommage aux classiques Warner du film de gangster des années 30 jusqu'aux années 70, Ils ont bercé mon enfance et ils possèdent une ampleur romanesque qui vous plonge dans un monde et une époque différents ». Ben Affleck
- « Comme dans ces films de gangsters que je regardais petit, Dennis Lehane a créé un univers captivant et un personnage auquel tout le monde peut s’identifier. On veut tous être maître de sa destinée, vivre selon nos propres règles mais cela se paie parfois au prix fort ». B. A.
RECOMMANDATION : BON

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