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"Les Rivaux" de Richard Brinsley Sheridan : l'humour anglais ne date pas d'hier...
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Anne-Marie Joire-Noulens pour Culture-Tops

Anne-Marie Joire-Noulens pour Culture-Tops

Anne-Marie Joire Noulens est chroniqueuse pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).  Culture-Tops a été créé en novembre 2013 par Jacques Paugam , journaliste et écrivain, et son fils, Gabriel Lecarpentier-Paugam.

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THEATRE
Les Rivaux
de Richard Brinsley Sheridan
Traduction et adaptation de Sylviane Bernard-Gresh et Frédérique Lazarini
Mise en scène: Anne-Marie Lazarini
Avec Alix Bénézech, Cédric Colas, Charlotte Durand-Raucher, Philippe Lebas, Thomas Le Douarec, Bernard Malaterre, Willy Maupetit, Sylvie Pascaud, Catherine Salviat et Marc Schapira

INFORMATIONS
Artistic Théâtre 
ATTENTION: dernière, le 30 avril 
Durée : 1 heure 50
Du mardi au dimanche :
Mardi à 20 heures
Mercredi et jeudi à 19 heures
Vendredi à 20 heures 30
Samedi à 16 heures 30 et 20 heures 30
Dimanche à 16 heures
Réservations:  www.artistic-athevains.com/01 43 56 38 32
45 bis rue Richard Lenoir 75011 Paris

RECOMMANDATION
          EXCELLENT

THEME
Nous sommes à Bath, station balnéaire frivole très à la mode mais aux activités succinctes. L'auteur nous livre là une pure comédie romanesque du dix-huitième siècle, avec tous les ingrédients d'époque : mariage obligé, d'où absolue nécessité d'enlèvement de la belle, cachotteries et duels croisés à la clef. Il s'ensuit un ballet de quiproquos pour lesquels les remèdes ont souvent des issues à tout le moins fâcheuses.

POINTS FORTS
- le texte est brillant et spirituel, le fameux humour anglais. Richard Brinsley Sheridan sait manier les mots et combiner les intrigues, fort nombreuses au demeurant.  L'ensemble vous a un petit air de Marivaux: un père un tantinet misogyne intransigeant sur le mariage de sa fille, laquelle fille se révolte et veut s'enfuir avec son aimé, bien entendu sans une thune, au grand dam de la tante complètement perchée qui l'élève, et la complicité des valets tout acquis à leurs maîtres..., La musique également est de fort bonne facture
- les comédiens sont entraînés avec vivacité par une Catherine Salviat exceptionnelle en tante espiègle au vocabulaire complètement déglingué, qui parle de sévéritude et d'amoureux qu'elle appelle les jeunes tourteaux. La troupe est joyeuse et pleine de fougue, les répliques font mouche, la diction est parfaite
- la mise en scène est épatante avec des jeux de rideaux magnifiques; et amusante aussi, lorsque que l'on voit le père de l'héroïne, un géant à la Jean Piat dans "Les rois maudits", débarquer en haut de chausses sur le plateau avec une chaise d'enfant sur laquelle il arrive pourtant à s'asseoir; on se réjouit tout de même  qu'elle soit en fer bien costaud...
- les costumes sont très beaux, jolis reflets de l'époque et les comédiens les portent avec grâce

POINTS  FAIBLES
Peut-être aurais-je raccourci la pièce d'une dizaine de minutes, mais les critères de l'époque n'étaient pas les mêmes que ceux d'aujourd'hui et chez les anciens, chacun prenait son temps de respiration

EN DEUX MOTS
Ce spectacle est une réussite théâtrale. Tout concourt à ce succès : l'auteur, son texte recherché et spirituel, le sujet avec la panoplie des codes de ce siècle, l'interprétation en général, et la mise en scène innovante. De plus, l'Artistic Théâtre offre une plateau immense comme scène de jeu au comédiens, ce qui leur permet d'évoluer avec aisance. Une belle soirée.

L'AUTEUR
Richard Brinsley Sheridan (Dublin 1751 - Londres 1816) est dramaturge puis devient en 1780 homme politique en entrant au Parlement. "Les rivaux" est sa première pièce, écrite à 24 ans et s'inspire largement d'événements qui ont jalonnés son existence : père tyrannique, brimades, enlèvement, duels. Sa famille s'installe en 1770 à Bath, ville d'eaux très en vogue où ce jeune homme côtoie de belles élégantes, observe avec acuité les moeurs du moment et retient en mémoire ce style de vie. Il utilise toutes ses réflexions et Bath sert de décor à sa pièce. Celle-ci, produite en 1775 à Covent Garden, obtient un vif succès qui assoit sa réputation d'auteur en vue. Il écrira par la suite une dizaine de pièces dont les deux dernières seront créées après son entrée en politique. Lorsqu'il meurt en 1816, ses chers amis Thomas Moore et Lord Byron obtiendront qu'il soit enterré dans "le coin des poètes" de l'Abbaye de Westminster.

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