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"Les carnets d'Albert Camus", mis en scène et avec Stéphane Olivié Bisson : Camus en vérité, à la source. Un régal
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Françoise Boursin pour Culture-Tops

Françoise Boursin pour Culture-Tops

Françoise Boursin  est chroniqueuse pour le site Culture-Tops.

 
Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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ONE MAN SHOW
Stéphane Olivié-Bisson: les Carnets d’Albert Camus
Mise en scène: Stéphane Olivié-Bisson 
Collaboration artistique: Bruno Putzulu
Lumière: Franck Thévenon
Musique: Eric Capone
Costumes: Nancy Sanchez
Video: Emma Champy et Emilie Leprêtre

INFORMATIONS
Théâtre Le Lucernaire
53 rue Notre-Dame-des-Champs, 75006 Paris
Jusqu' au 4 mai 
Du mardi au samedi à 19h
Durée: 1h10
Réservations: au théâtre et 01 45 44 57 34 de 10h30 à 18h30; ou par internet: www.lucernaire.fr
Tarifs: de 11 à 26 euros

RECOMMANDATION
         EN PRIORITE

THEME
Il s'agit d'une adaptation des 3 Carnets d'Albert Camus, divisés chacun en 3 cahiers. Ces Carnets constituent une oeuvre posthume, remaniée par la femme et la fille de Camus pour la publication. 
Le premier Carnet concerne les années 1935-1942, le deuxième 1942-1951 et le troisième 1951-1959. 
Ils retracent ses pensées, ses doutes, sa vision de la vie depuis l’âge de 22 ans, en Algérie, son amour pour sa mère, son enfance à Oran, sa maladie pulmonaire, sa vie familiale,  jusqu’à l’approche de sa mort accidentelle en 1960, à 47 ans.
Mais ce sont aussi des documents de travail où il commente ses oeuvres, sa gloire littéraire quand il reçoit le Prix Nobel de littérature en 1957, qu’il regarde avec scepticisme, et qui retracent ses relations parfois difficiles avec les écrivains de son époque, tels que Sartre. 
Le spectacle est le résultat d’un choix de textes, pour arriver à une durée d’1h10.

POINTS FORTS
1) C’est une performance d’acteur extraordinaire: Stéphane Olivier-Bisson occupe seul la scène pendant la durée du spectacle. Il joue le personnage sur une longue période, de 1935 à 1959, avec mille nuances d’enthousiasme, d’espoir, de doute, de peur devant la maladie et la mort. Il varie suffisamment le ton pour ne jamais ennuyer le spectateur.
2) L’adaptation est une vraie gageure: elle fait de larges coupures dans le texte sans lui enlever son sens.
3) La mise en scène est minimaliste, mais par sa symbolique, elle rend bien les différentes phases de la vie et de la pensée de Camus: le rectangle de galets, mais aussi les photos projetées, avec une musique épisodique: l’Algérie, Paris, la mer, son enfance, les périodes de sa vie, Lourmarin…
4) Cette photo de Camus à la fin, avec un visage noirci, symbolise sa mort imminente de manière remarquable: c’et un vrai choc.

POINTS FAIBLES
Je vois bien peu de points faibles dans ce spectacle, mais j’ai juste deux remarques ou deux sources d'étonnements:
1) Stéphane Olivié-Bisson ressemble si peu physiquement à Camus qu’il me semble qu’on en est presque gêné: il a un visage heureux alors que Camus était un homme tourmenté. 
2) Faire de grandes coupures dans un texte est une gageure. il me semble cependant que l’aspect  commentaires sur ses oeuvres tient trop peu de place par rapport à sa vie et à ses réflexions sur le monde qui l’entoure.

EN DEUX MOTS
C’est un spectacle remarquable que Stéphane Olivié-Bisson, adaptateur-metteur en scène-acteur, rend émouvant, vivant et abordable pour tout spectateur tant soit peu cultivé.

UN EXTRAIT
Ou plutôt trois:
- «  Trois ans pour faire un livre, cinq lignes pour le ridiculiser et des citations fausses ».
- « Tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort. »
-« Je me force à écrire ce journal, mais ma répugnance est vive. Je sais maintenant pourquoi je ne l’ai jamais fait: pour moi, la vie est secrète ».

L’AUTEUR
Albert Camus est né en Algérie en 1913. Il a écrit de nombreuses oeuvres, romans, pièces de théâtre et essais philosophiques, qui traduisent les différentes étapes de sa pensée. On citera « L’Étranger », "La Peste » et "La Chute", mais aussi « Caligula » ,  "Les Justes » et "L'Homme révolté". Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1957. Il meurt dans un accident d’auto, avec son éditeur, Gallimard, en 1960.

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