"Le Cousin Jules" au cinéma : en 40 ans, la France a changé de monde<!-- --> | Atlantico.fr
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Allez voir "Le Cousin Jules".
Allez voir "Le Cousin Jules".
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Allez voir "Le Cousin Jules", vous ferez un impressionnant voyage 40 ans en arrière.

Philippe Moisand pour Culture-Tops

Philippe Moisand pour Culture-Tops

Philippe Moisand est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

 

 

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Le réalisateur

Dominique Benicheti a tourné ce film entre 1968 et 1973 et pourtant cet unique long métrage ne sort qu'aujourd'hui en salles. C'est qu'en dépit des récompenses obtenues, notamment le Prix spécial du jury décerné en 1973 au Festival de Locarno, il n'a jamais trouvé de distributeurs. Ressorti des oubliettes, il est maintenant restauré dans sa configuration d'origine (Cinémascope et son stéréo). Le réalisateur, décédé brutalement en 2011, n'a participé que brièvement à cette restauration.

Thème

Pour son premier et dernier long métrage, Dominique Bencheti a choisi de filmer la vie quotidienne des époux Guitteaux, un couple de cousins éloignés chez qui il a passé des vacances dans sa prime jeunesse. Jules exerce le métier de forgeron dans un petit hameau de la campagne bressane. La vie s'écoule lentement aux côtés de sa femme Félicie qui s'occupe des tâches ménagères, tandis que lui passe le plus clair de son temps à façonner des ferrures de volets ou des pieds de table en fer forgé. Après le décès de Félicie, il se retrouve seul et abandonne la forge pour vivre son veuvage entre ses poules, son journal et les rares passages de l'épicier ambulant dans son tube Citroën.

Points forts

Ni documentaire, ni véritable fiction, ce film est une œuvre rare, où la parole n'existe pratiquement pas, où tout passe par l'image (très belle) et le son (bruit cristallin du marteau sur l'enclume, caquètement des poules, aboiement des chiens) volontairement amplifié. Le champ reste libre pour l'essentiel : la routine de la vie quotidienne, le soin apporté à chaque geste, le savoir-faire du forgeron, la vie de couple, au seuil de la mort, qui se comprend sans se parler, l'incroyable économie de moyens (chauffage au bois, pas de véritable salle d'eau, déchets presque inexistants, pas de télévision) qui surprendra bien des écolos.

Points faibles

Aucune, si ce n'est qu'un tel film ne peut toucher qu'un public limité, tant il est éloigné de l'attente de la majorité des spectateurs du XXIème siècle...

En deux mots

Moins de quarante ans nous séparent aujourd'hui de Jules. Une goutte d'eau dans l'éternité, et pourtant un monde par rapport au temps présent. On pense bien sûr aux Profils paysans de Raymond Depardon et à Paul dans sa vie avec lesquels Le Cousin présente de fortes similitudes. Ce qui fait cependant sa singularité, c'est qu'il n'explique rien, qu'il laisse le spectateur admirer la beauté de la campagne, l'atmosphère de paix et de sérénité dans laquelle baignent les personnages, la qualité du savoir-faire du forgeron. Contrairement à ce qu'on pourrait imaginer Le Cousin n'est pas une ode au passé, c'est un véritable poème sur la vie, de ce fait intemporel.

Recommandation

Excellent Excellent

Mais à déconseiller aux fans de blockbusters.*

Informations

"Le cousin jules, de Dominique Benicheti", avec Jules et Félicie Guitteaux

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