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"Le chemin de la Garenne" de Michel Onfray : pèlerinage lucide et sombre sur le chemin de l’enfance
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Atlanti Culture

Michel Onfray a publié "Le chemin de la Garenne" aux éditions Gallimard.

Paul Beuzebosc pour Culture-Tops

Paul Beuzebosc pour Culture-Tops

Paul Beuzebosc est chroniqueur pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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"Le chemin de la Garenne"

de Michel Onfray 

Éditions Gallimard, collection blanche 90 pages Prix : 12 euros

RECOMMANDATION
Excellent


THÈME
Échappé un moment de son œuvre philosophique, Michel Onfray amène, dans un court récit poétique et inspiré, son lecteur sur le chemin qui marqua son enfance : le chemin de la Garenne. Chef-lieu de son histoire familiale, berceau de ses émotions, terrain de ses découvertes, cet humble chemin millénaire recèle les leçons de choses qui le firent grandir et le ramène souvent chez lui.

POINTS FORTS
A la fois ligne de cœur et de vie d’un territoire rural abandonné, le chemin de la Garenne mène, comme tous ceux qui méritent leur nom, à ce quelque part qui fait se lever, marcher et vivre. Lien charnel entre les générations et les époques, frontière naturelle entre villages, il relie les histoires, les maisons, les champs, les bois du paysage ; il offre sa patine fatiguée à la marche des hommes et du temps. Qu’il traverse les villages, longe l’église, mène à l’école ou au cimetière, arbore les coquettes ou cache les maisons abandonnées, il reste un gardien unique de la mémoire des lieux, des vies, des querelles de ceux qui y ont appris à marcher, à courir, à observer la nature, à jouer et aimer dans les buissons de son voisinage. C’est ce chemin-là, comme l’exemple de son père, humble ouvrier agricole, qui éduqua l’auteur à ce qu’il advint de sa vie.

POINTS FAIBLES
Sur son tableau noir de professeur, Michel Onfray écrit à la craie un chant teinté de peine et de mélancolie. Lucide dans le bonheur des retrouvailles, parfois sombre, son récit raconte la nature spoliée, l’usine fermée, l’école maltraitée, un  antan enfui, une quête du temps abandonné qui se meurt dans l’oubli.

EN DEUX MOTS 
Si l’enfance traverse des lieux et des moments, si elle se nourrit de leçons et de souvenirs, elle suit des rêves qui la font marcher sur des chemins. Parmi eux, il en est sûrement un qui résume, qui croise, qui nomme tous les autres. C’est encore ce chemin-là qui mène, comme la Dive (selon l’orthographe traditionnelle) vers son estuaire, la vie vers sa fin.

UN EXTRAIT
Aucun chemin ne mène nulle part. Le chemin veut ce vers quoi il va.

Même en plein jour, je sais que je vis sous les étoiles.

On trouve dans cette église la fraîcheur en été, la lumière au printemps et en automne, le calme toujours, un épais silence en hiver.

Ces gens ont étudié la vie dans la nature et non dans les livres.

Je reviens à moi-même et laisse mes souvenirs derrière moi.

Seuls ceux qui ont su savent encore.

L'AUTEUR
Michel Onfray, né en 1959 dans le pays normand qu’il décrit, est docteur en philosophie. Enseignant, il quitte au bout de vingt ans l’Éducation nationale et crée l’université populaire de Caen. Personnage public médiatique, porte-parole écouté de la laïcité et de l’athéisme, il est, depuis 1989, l’auteur prolifique d’une centaine d’ouvrages.

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