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"Le chagrin d'aimer" :  victoire de l'amour, difficile, subtile et profonde
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Atlanti-Culture

Claudie Saliou pour Culture-Tops

Claudie Saliou pour Culture-Tops

Claudie Saliou est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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LIVRE
Le chagrin d’aimer
de Geneviève Brisac
Ed. Grasset
159 pages   
16 €
 RECOMMANDATION
 EXCELLENT                   
THEME
Geneviève Brisac, dix ans après le décès de sa mère, tente de rassembler les pièces du puzzle des souvenirs encore très présents mais cherche surtout à découvrir le passé volontairement occulté par ‘ Méline ‘.
‘ Maman apprend à conduire ‘ dangereusement. 
‘ Maman apprend à nager ‘ tardivement, elle a si peur de l’eau. 
‘ Maman fume ‘ beaucoup trop, elle aime surtout demander du feu aux inconnus. ‘ ‘ ‘ ‘
‘ Ma mère ne se souvient pas du tout de ma naissance ‘. 
‘ Ma mère méprise mes amies ‘. 
‘ Ma mère hait les bébés ‘, c’est con.
‘ Ma mère aime le cirque ‘ elle devient une autre personne. Elle est une saltimbanque, fille de saltimbanque.
Le ton est donné, entre rire et larmes. Une déclaration : " je suis anorexique comme toi, comme tu l’étais ‘, tu te souviens ? Tu pourrais comprendre, être indulgente, être gentille… Sérieuse comme ton père, tellement sérieuse, autoritaire, pas drôle… ‘ le mur entre nous est épais comme un mur de pierres ‘. Me voici exterminée, quel mot étrange ? Me voici morte ! … ‘ Occupez vous de moi, essayez "…
‘ MichKa ‘ le mari, le père, pilier silencieux toujours présent va disparaître quelques jours après l’accident de voiture qui tue Hélèna ‘ Méline ‘ sur le coup. Double deuil..
Il faudra quelques années pour tenter de comprendre. Un parcours initiatique nous replonge dans la Cour du Roi de Grèce en 1900 ; une grand mère Orthodoxe qui se retrouve dans un couvent à Bruxelles et n’a qu’un désir : être chanteuse; elle deviendra danseuse. Une valse tourbillonnante au cœur des années 20 à travers l’Europe. Les années folles, les passions, les guerres, les conflits confessionnels, les histoires d’amour, le manque d’argent, les difficultés du quotidien mais surtout une furieuse envie de ‘ Vivre ‘.
C’est toute une histoire d’une famille hors du commun.
POINTS FORTS
* Un livre bouleversant d’émotion, de tendresse, de violence, de tristesse, d’humour mais aussi d’apaisement.
Tout se mêle avec subtilité, grâce au talent de Geneviève Brisac. On se laisse emporter.
* Un beau portrait d’une femme… Révolutionnaire, provocante, séduisante, brillante, cultivée, dévastatrice, égoïste mais si fragile. Au crépuscule d’une vie, les rôles  s’inversent souvent,  l’amour sort vainqueur.
POINTS FAIBLES
Je n'en vois pas.  Les petits riens, moments gravés dans la mémoire, pourraient sembler désuets; il n’en n’est rien, ils redonnent vie. Joli cadeau posthume.
EN DEUX MOTS
Un rendez-vous manqué, et pourtant l’amour n’est jamais loin, malgré la douleur.
Un très beau moment de retrouvaille.
UN EXTRAIT
Ou plutôt deux:
* "Ne pas devenir une  "lypermaniaque": en grec lype veut dire tristesse ou peine, les lypermaniaques sont des fous de chagrin, des maniaques du désespoir."
*"L’amour d’une mère, je mesurais mon ignorance dans ce domaine. Ma mère n’en savait ni les mots, ni les gestes".
L’AUTEUR
Geneviève Brisac est née à Paris en 1951. Issue d’une famille d’intellectuels de gauche, Normalienne et Agrégée de Lettres, elle est écrivaine et éditrice. Auteur de pièces de théâtre et de nombreux livres pour enfants. 
Un film également, à son actif: " Non ma fille, tu n’iras pas danser " 
Elle a reçu de nombreux prix: ‘ Weekend de chasse à ma mère ‘ lui valu le prix Fémina en 1996.
Elle a reçu également le prix Goncourt des lycéens, le prix Renaudot des lycéens.
‘ Le chagrin d’aimer ‘ s’inscrit dans une ligne intimiste, après ‘ Dans les yeux des autres ‘ et ‘ Vie de ma voisine ‘, avec ce désir de mélanger le rêve et ce qui fait pleurer.

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