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"La Nuit des rois" : Quand Shakespeare vous invite à vous amuser avec lui
©DR

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On prend autant de plaisir à voir "La Nuit des Rois" que Shakespeare a dû prendre à l'écrire, s'autorisant la plus grande des libertés. Résultat: une comédie déjantée avant l'heure et qui "embarque" vraiment le public.

Charles Chatelin pour Culture-Tops

Charles Chatelin pour Culture-Tops

Charles Chatelin est chroniqueur pour le site Culture-Tops.
 
Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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THEATRE
La Nuit des rois
De William Shakespeare
Mise en scène : Benoit Facerias
Avec : Louis Atlan, Pierre Boulben, Benoit Facerias, Céline Laugier, Arnaud Raboutet et Joséphine Thoby
INFOS & RESERVATION
Théâtre Le Funambule
53, rue des Saules
75018 Paris
Tél. : 01 42 23 88 83
http://www.funambule-montmartre.com
Jusqu’au 14 mars
RECOMMANDATION : EXCELLENT 
THEME
En Illyrie, petit royaume italien imaginaire, le duc Orsino aime la comtesse Olivia qui aime Césario, le messager que lui envoie le duc pour la convaincre – vainement – de l’aimer en retour. Or Césario n’est autre que Viola, jeune fille rescapée d’un naufrage et qui s’est déguisée en homme pour arpenter en sécurité les routes du royaume. Ce travestissement l’empêche d’avouer l’amour qu’elle porte à Orsino tandis qu’Olivia, qui la voit au masculin, s’éprend d’elle éperdument. 
Suivez bien, car à ce jeu amoureux s’ajoutent les intrigues et les farces auxquelles se livre l’entourage de la comtesse : sir Andrew, un cousin, sir Toby, compagnon de beuverie du précédent, Maria, la rusée suivante et le fat Malvolio, son intendant. N’oublions pas le bouffon Feste, seul esprit rationnel de cette troupe égarée par les sens, ni Sébastien, le jumeau et double parfait de Viola, qu’elle croyait mort noyé. Son irruption va provoquer une cascade de quiproquos et rebondissements en tout genre.
POINTS FORTS
Les jeunes et sympathiques comédiens de la troupe les Lendemains d’hier s’en donnent à cœur joie dans cette ébouriffante Nuit shakespearienne. Attention : Benoit Facerias a quelque peu dynamité la mise en scène : on chante, on danse, on s’interpelle,  comme on le faisait au XVIIe siècle, mais sur un mode carrément moderne, au son des guitares (c’est Queen ou Francis Cabrel qu’on interprète sur scène). 
Le texte magnifique  de la pièce est là, bien sûr, et bien servi ; il n’est aucunement “pollué” par les joyeuses excentricités des acteurs. La peine de Viola qui ne peut avouer son amour au Duc vous fend l’âme tout autant qu’il y a quatre siècles.
POINTS FAIBLES
On pourra être surpris par le minimalisme du décor et des costumes. C’est que la troupe l’a conçu comme un spectacle itinérant : six acteurs pour quatorze rôles, scénographie simplifiée pour pouvoir jouer à peu près n’importe où, y compris en extérieur sur un plateau improvisé. Tout a d’ailleurs commencé par un tour de Bretagne à l’été 2016. Pour les mêmes raisons, on ne retrouvera pas le texte intégral, ni certains personnages secondaires – la Nuit des rois ne tient pas dans 80 minutes de spectacle.
EN DEUX MOTS
Amenez vos gamins voir cette pièce ! Ils passeront un si bon moment que vous pourrez ensuite leur faire voir ou lire tout l’œuvre du divin William sans qu’ils regimbent, au contraire.
UN EXTRAIT
« Ne pas être au lit après minuit, c’est être debout de bonne heure. » (Sir Toby, bien éméché).
L’AUTEUR
Jouée à Londres pour la première fois en février 1602, la Nuit des rois est considérée comme la “comédie des comédies” de William Shakespeare. Son titre anglais, Twelfth Night, or What You Will (“la Douzième nuit, ou ce que vous voudrez”) fait référence à l’épiphanie, douze nuits après celle de Noël, célébration de la lumière apportée par le Messie dans l’obscurité de l’hiver. C’est aussi la correspondance chrétienne des Saturnales romaines qui voyaient, pour quelques heures, l’esclave jouer le maître, le condamné devenir prince, le pauvre faire bombance et la femme se faire homme dans un tourbillon de fête où tout était possible. Illusion, tromperie, quiproquos, puissants mélancoliques et courtisans farceurs… Une nuit des rois ! 

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