"La grande déraison. Race, genre, identité" de Douglas Murray : le rôle néfaste des minorités intimidantes et virulentes sur notre société : un essai brillant et courageux (enfin)<!-- --> | Atlantico.fr
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Douglas Murray - La grande déraison, race, genre, identité
Douglas Murray - La grande déraison, race, genre, identité
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Douglas Murray a publié "La grande déraison. Race, genre, identité" aux éditions L'Artilleur.

François Garçon

François Garçon

François Garçon est chroniqueur pour Culture-Tops et avocat au Barreau de Paris. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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"La grande déraison. Race, genre, identité" de Douglas Murray 

Traduction de l’anglais par Daniel Roche - L’Artilleur (diffusion Eyrolles) - 458 p. - 23€

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Thème

Les grandes idéologies, notamment le marxisme, se sont effondrées. La perspective d’un changement radical de société s’est effacée, remplacée par un égocentrisme où l’identité sexuelle revendiquée est centrale.  Devenues délirantes, ces identités, qui revêtent des formes diverses, sont aujourd’hui résumées sous l’acronyme LGBTQI. Au rythme où s’enquillent les lettres, on peut penser que d’ici peu, l’alphabet latin ne pourra suffire pour couvrir la diversité exponentielle de ces nouvelles identités. Chacun s’estime en effet le centre de l’univers, et entend le faire valoir. L’ennemi principal ne se nomme plus aujourd’hui le capitalisme, mais la masculinité.

Points forts

Douglas Murray est anglais. Non seulement il écrit bien (excellente traduction de Daniel Roche), son propos est clair, vif et il frappe fort. En outre, contrairement à de nombreux spécialistes français de l’analyse politique, Murray ne se noie pas dans l’analyse de timbre-postes : il brasse large, ose des généralités que nos intellectuels n’osent pas ou n’osent plus rédiger, de peur de basculer dans la vulgarisation, forcément vulgaire à leurs yeux.

Pour ce qui est des coups, Murray les distribue avec précision. Sont ainsi cognés tous ceux qu’il tient pour responsables de la fragmentation de notre société : les gay, les lesbiennes, les racialistes, les transexuels et tous leurs sous-genres. Non pas qu’il les rejette, tel n’est pas son propos, et lui-même est homosexuel ; mais il mesure les dégâts que provoquent ces « minorités intimidantes » sur nos institutions, coupables de se plier à tous les chantages et surenchères par peur d’être taxées de racistes, féminicides, etc. Désormais, sous peine de condamner son auteur au bannissement social, toute plaisanterie doit être pesée. On ne compte plus les professeurs d’université dont les démissions ont été obtenues pour avoir tenu des propos qu’une de ces minorités avait jugé offensants. La situation est d’autant plus grave que les majorités qui ne se reconnaissent pas dans ces fragmentations identitaires n’ont, soit plus de porte-parole, soit ont été abandonnées par des intellectuels plus soucieux de confort que d’affronter des individus capables d’exiger des autodafés d’ouvrages décrétés toxiques. Ainsi cette campagne actuelle contre Abigail Shier, auteur de Irreversible Dammage, livre que certains universitaires américains demandent qu’il soit brulé.

Points faibles

Les démonstrations sont parfois un peu longues. Mais l’accumulation des marques de cette addiction à la nouvelle terreur qu’imposent des minorités acceptées, choyées et promues, illustre la gravité du propos. Murray nous dit encore combien il est urgent de bâtir une digue pour contenir la déferlante d’inepties qui nous menace.

En deux mots ...

 L’ouvrage de Douglas Murray est un avertissement : la liberté ne gagne rien à abdiquer devant la virulence de groupes minoritaires ayant compris que les sociétés occidentales sont passives parce qu’exténuées pour s’être flagellées si longtemps.  A se repentir à tort et à travers, elles ne mesurent plus la gravité des attaques dont elles sont l’objet. Parti des Etats-Unis, le mal a traversé l’Atlantique et se répand en Europe. L’Angleterre a été touchée la première, mais c’est à tort que l’on penserait la France épargnée par l’épidémie. Il est vrai que pour les acteurs de ces idéologies radicales, leurs combats sont un tremplin efficace pour occuper l’espace médiatique, certains journaux ayant clairement pris le parti de ces minorités survoltées, venues remplacer feu le prolétariat révolutionnaire. L’extension illimitée des plaintes et revendications des tenants de cette radicalité insatiable laisse présager des années douloureuses.

Un extrait

« Notre vie publique regorge aujourd’hui d’individus prêts à tout pour ériger des barricades alors que la révolution est finie depuis longtemps. Soit qu’ils ont décidé d’élire domicile sur ces barricades, soit qu’ils n’ont pas d’autre foyer où habiter. Dans un cas comme dans l’autre, il est urgent de surestimer les problèmes pour démontrer leur gravité, démonstration qui aboutit bien sûr à aggraver ces problèmes »

L'auteur

Douglas Murray (né en 1979) est un intellectuel de combat, un combat contre les idées dominantes du moment, celles qu’épouse l’immense majorité de ceux qui publient dans les grandes maisons d’édition et dont la parole assourdit la plupart des sceptiques et réfractaires au nouvel ordre sexuel. Avec succès, comme en témoignent les tirages de ses ouvrages et les multiples traductions dont ils sont l’objet, Douglas Murray milite notamment pour qu’aucune concession ne soit faite aux tenants du droit chariatique, dont on a découvert qu’il avait désormais cours dans certaines villes anglaises. Les deux ouvrages de Douglas Murray traduits en français ont fait grand bruit : L’étrange suicide de l’Europe en 2018 (qui existe aussi en format poche, traduit en 12 langues). Celui-ci La grande déraison serait, selon l’éditeur l’Artilleur, n° 1 des ventes en Angleterre.

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