"L’enquête" : un bon film mais pas de révélations<!-- --> | Atlantico.fr
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Le film sur l'affaire Clearstream
Le film sur l'affaire Clearstream
©Capture Youtube

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Le deuxième film de Vincent Garenq traite de l'affaire Clearstream en suivant le parcours du journaliste Denis Robert.

Philippe Moisand pour Culture-Tops

Philippe Moisand pour Culture-Tops

Philippe Moisand est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

 

 

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LE REALISATEUR
Réalisateur et scénariste de films, Vincent Garenq a, comme beaucoup, commencé sa carrière à la télévision (documentaires et séries, dont la plus connue est "Sous le soleil"). Mais c'est au cinéma qu'il a acquis quelque notoriété, pour avoir signé le scénario et la réalisation de "Présumé Coupable", sur l'affaire d'Outreau vue au travers de l'histoire d'Alain Marécaux, cet huissier de justice qui figurait injustement sur la liste des prévenus. Interprété par Philippe Torreton, dans le rôle de l'huissier, ce film a reçu le grand prix du festival de Cabourg.

THEME

Avec "L'Enquête", on reste sur le même terrain de la justice médiatique, alimenté par une histoire vraie. C'est celle de Denis Robert, journaliste, qui quitte Libération pour entamer une carrière de journaliste d'investigation. Les hasards de la vie portent ses pas vers la finance internationale à laquelle il ne connaît rien au départ, mais qu'il va découvrir au fil de ses interviews et dont il va dénoncer les dérives dans son livre "Révélation". A partir de là, les évènements s'emboîtent les uns dans les autres comme des poupées russes qui mettent en scène tout un petit monde politico-financier tournant autour du scandale des frégates de Taïwan, et de listings bancaires truqués dans le but de mettre en cause, ici, un candidat à la présidence de la République, là, le président d'une grande entreprise.

POINTS FORTS
  • Comme dans "Présumé coupable", un parti pris tout à fait louable de s'en tenir aux faits et de ne pas alourdir inutilement un scénario déjà suffisamment complexe.
  • Une réalisation très professionnelle, rigoureuse, nerveuse, qui donne une impression de thriller.
  • D'excellents acteurs, autour de Gilles Lellouche incarnant parfaitement ce journaliste dépassé par la tornade médiatique qu'il a déclenchée et par les procès en diffamation qu'il a suscités: Charles Berling, physiquement méconnaissable dans le rôle du juge; Laurent Cappelluto et Eric Naggar, étonnants de ressemblance avec les personnages réels qu'ils incarnent.

POINTS FAIBLES
A trop vouloir s'en tenir à la recette qui avait réussi pour son film précédent, Vincent Garenq nous laisse un peu sur notre faim. Quoi de bien nouveau en effet par rapport à ce que nous avons lu en son temps dans la presse et que nous avions eu bien du mal à décrypter?
  • On quitte un peu vite l'affaire Clearstream proprement dite, sans comprendre vraiment  les mécanismes utilisés par cet organisme de compensation financière à des fins douteuses de blanchiment d'argent sale et d'évasion fiscale. Dommage, car c'est, hélas, toujours une question d'actualité.

EN DEUX MOTS...
  • Il faut remercier Vincent Garenq de dénoncer une nouvelle fois la capacité de notre société à broyer les individus, même les plus respectables. Car, en fait, le journaliste de "L'Enquête" ressemble beaucoup à l'huissier provincial de "Présumé coupable". Tous deux sont rapidement dépassés par les évènements et doivent s'en remettre à d'autres qu'eux-mêmes pour tenter de s'en sortir. Mais autant dans "Présumé coupable" la justice représentée par des magistrats bien identifiés pouvait être clairement montrée du doigt, autant dans "l'Enquête" le(s) commanditaire(s) reste(nt) nébuleux, que ce soit la finance internationale dans la première partie, ou le monde politico-financier dans la seconde.
  • C'est sans doute là, la limite de ce film, qui a néanmoins le mérite de nous rappeler que les plus grandes turpitudes de l'homme passent par la finance et qu'il n'est pas facile de s'y attaquer sans se brûler les doigts. Prenez  donc ce film comme une piqûre de rappel, mais n'allez pas y chercher de réponse à vos interrogations sur l'affaire Clearstream.
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