"Juste une musulmane voilée" ? : le lourd pédigrée de la candidate LREM de Montpellier<!-- --> | Atlantico.fr
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Sara Zemmahi est candidate (remplaçante) pour La République en Marche sur une liste d’un canton de Montpellier dans le cadre des élections départementales.
Sara Zemmahi est candidate (remplaçante) pour La République en Marche sur une liste d’un canton de Montpellier dans le cadre des élections départementales.
©Capture d'écran Twitter / DR

Départementales

Le groupe LREM de l’Assemblée nationale s’est divisé sur le tweet de Stanislas Guerini portant sur le refus de la candidature de la jeune femme en question. Mais le plus inquiétant pour le parti présidentiel était-il vraiment qu’il réponde à Jordan Bardella ?

Jean-Pierre Sakoun

Jean-Pierre Sakoun

Jean-Pierre Sakoun, pionnier de l’édition numérique, fut conservateur de bibliothèques et ingénieur de recherche au CNRS avant de créer sa propre entreprise. Il préside l’association Unité Laïque. Il est à l’origine de l’initiative pour l’entrée de Missak Manouchian au Panthéon.

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Atlantico : Sara Zemmahi, candidate LREM aux élections départementales, a été prise en photo sur une affiche électorale vêtue d'un voile. Le problème est-il le voile en tant que tel ou le passé et le parcours de la candidate ? 

Jean-Pierre Sakoun : Il faut savoir qu’une candidate a parfaitement le droit de porter le voile dans l’espace public. Le sécularisme, position philosophique très répandue en France, nest pas la laïcité, même si ce sécularisme est massivement plébiscité par les Français dans les sondages. C’est pourquoi les Français apprécient et réclament qu’une certaine discrétion soit respectée en matière de port des signes religieux dans l’espace public. Une majorité de Français est d’ailleurs choquée par la présence de plus en plus forte du voile dans l’espace public. Mais légalement, rien n’empêche une femme de porter le voile dans l’espace public ou en tant que candidate à une élection. En revanche, rien n’oblige, un parti à accepter une candidate qui porte le voile.

L’autre point important à retenir à propos de la candidate est le positionnement de l’association Tabassam dont elle est vice-présidente et fondatrice. Lorsqu’on lit sa déclaration de principes, elle professe vouloir aider les faibles et ceux qui sont en difficulté sans jamais prononcer le moindre mot sur la religion. Pourtant, elle promeut sur son site le Hijab Day, jour où on essaie de convaincre les femmes qui ne portent pas le voile de tous les bénéfices qu’elles auraient à le vêtir… Et de surcroît, Tabassam promeut des événements où Hani Ramadan est présent, un personnage antisémite, un intégriste, interdit de territoire en France. Cette femme et cette association proches des frères musulmans font ce que font tous les intégristes, c’est-à-dire tenter d’investir l’espace public et les rouages de la société, dont les mouvements politiques, pour habituer un peuple laïque à la présence du religieux.

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En quoi est-ce problématique quune candidate avec un tel parcours puisse être associée dans un parti présidentiel ? Le « en-même temps » macronien est-il allé trop loin cette fois-ci ? 

Cette situation est problématique pour tout parti républicain. Nous sommes soumis à une pression constante de l’Islam politique depuis trente ans. L’un de ses objectifs est d’ailleurs d’habituer le peuple français à des manifestations intégristes de pratique religieuse. Il faut rappeler que le voile n’est pas un vêtement, mais un message politique. À ce titre si un tel message est porté dans un parti de l’arc républicain français, cela pose un véritable problème.

Aujourd’hui, ce souci doit être réglé dans ce parti afin de savoir comment une personne arborant par son costume de telles idées et un tel message a pu être investie. On peut se demander si la raison pour laquelle LREM n’a pas annulé la candidature avant que les affiches soient imprimées n’est pas tout simplement de l’incompétence et un trouble de la communication entre le local et le national. Une enquête aura surement lieu chez LREM pour savoir ce qui a pu se produire.

Que dit le Conseil d’État à propos d’une telle candidature ? 

À ce propos, on peut prendre l’exemple de la candidate NPA qui s’était présenté voilée aux élections départementales, dans le Vaucluse, en 2010. Le Conseil d’État a statué que dans l’espace public ou dans le cadre d’une élection, une personne a parfaitement le droit de manifester ses convictions religieuses en tant que citoyenne et candidate. En revanche à aucun moment le Conseil d’État ne dit qu’un parti est obligé d’accepter dans ses rangs ou a fortiori pour le représenter une personne portant un voile.

Jean-Pierre Sakoun, Président, Unité laïque

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