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"John Tanner, Tome 1, le captif du peuple des 1000 lacs" de Christian Perrissin et Boro Pavlovic : une histoire vraie, servie par des dessins bien loin des images d'Epinal
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Atlanti-Culture

Bertrand Devevey pour Culture-Tops

Bertrand Devevey pour Culture-Tops

Bertrand Devevey est chroniqueur pour Culture-Tops. 

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.). 

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"John Tanner, Tome 1, le captif du peuple des 1000 lacs"

De Christian Perrissin et Boro Pavlovic
Ed. Glénat 18 € Sortie septembre 2019

RECOMMANDATION

Excellent


THÈME
Fils d'un fermier immigré dans le Kentucky au début du 19ème siècle, John Tanner est enlevé par des guerriers de la nation Algonquine. Destiné à être fils de substitution des parents d'un jeune indien décédé quelques mois plus tôt, il va devoir vivre la vie de la tribu, accepter sa condition, au péril de sa vie et de la vie des siens. Ce tome 1 raconte l'arrivée de l'enfant, puis du jeune adulte, dans la tribu et sa difficile acculturation.

POINTS FORTS
1. Cette bande dessinée raconte une histoire vraie, dont le docteur Edwin James, médecin de l’armée américaine au fort de l'île Mackinac (tout proche du Canada, au bord du lac Huron) a été, dans les années 1827/1830, le dépositaire. Il a reçu de John Tanner lui-même, le témoignage de sa vie. Devenu éclaireur et médiateur entre les américains et les tribus Ojibwé et Ottawa qui vivaient dans la région, il vécu un temps au fort avec sa femme indienne et ses enfants.

2. Un récit d'une précision historique remarquable, presque ethnologique, dont faits et dialogues sont fidèles aux récits de John Tanner. 

3. Des dessins loin des clichés, qui restituent avec sobriété la vie des tribus, les paysages, les climats, les visages, les saisons, dans des nuances d'ocres, de beiges de verts, qui évoquent des terres encore vierges.

4. Une préface et une post face qui allient textes et "crayonnés", pour poser intelligemment contexte et décors.

POINTS FAIBLES
Pour qui aime la bande dessinée, les récits et destins hors normes et peut être aussi cette époque mythique dans ces territoires de l'est américain, je n'en vois pas !

EN DEUX MOTS 
Cette bande dessinée, qui appelle une suite (qui sera la fin de l'histoire), est une belle découverte. Son grand format magnifie le récit, ses ambiances, tantôt grises, tantôt fauves, parfois plus lumineuses aux abords du lac. L'histoire est juste, bien écrite ; les dessins sont de qualité et vous plongent dans la vie intime de cet enfant déraciné, devenu jeune homme, plus tout à fait blanc, pas tout à fait indien. Ce serait un peu audacieux d'invoquer Lévi-Strauss pour qualifier la description de la vie des peuples Ojibwé et Ottawa mais sur le plan visuel, au moins, cette bande dessinée nous en apprend beaucoup sans sombrer dans le cliché !

UNE ILLUSTRATION

L'AUTEUR
Christian Perrissin est scénariste de bande dessinée. Un de ses albums a reçu le prix Ouest France en 2008. Il à puisé, pour cette aventure, une partie de son inspiration dans l'œuvre de James Oliver Curwood, qui, avec Jack London, a construit la légende des récits du grand nord américain. Grizzly King est sans doute le plus célèbre (1916), par ailleurs remarquablement adapté au cinéma par Jean-Jacques Annaud sous le titre L'ours.

Boro Pavlovic est dessinateur et coloriste, d'origine yougoslave. Il a travaillé longuement pour la bande dessinée suédoise, avant de réaliser, avec Christian Perrissin la série El Nino, quête d'un frère jumeau perdu, série dont 7 tomes ont été publiés. 

et Edwin James : Décédé en 1861, il fut botaniste, géologue, médecin et à ses heures, alpiniste. Il parcouru la Louisiane, les montagnes rocheuses, en décrivit la flore, avant de devenir chirurgien de l'armée américaine, dans la région des grands lacs. C'est là qu'il fit connaissance de John Tanner qui l'aida à comprendre et traduire la langue indienne ojibwé.

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