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"Jacqueline Auriol ou le ciel interrompu" : un spectacle correct pour un sujet exceptionnel
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Serge Bressan pour Culture-Tops

Serge Bressan est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

Voir la bio »
THEATRE
« Jacqueline Auriol ou le ciel interrompu » 
de Pierrette Dupoyet
Mise en scène et interprétation : Pierrette Dupoyet
INFORMATIONS
1- Théâtre de la Contrescarpe
5 rue Blainville
75 005 Paris
Tél. : 01 42 01 81 88
www.theatredelacontrescarpe.fr
Dimanche 20 et 27 mai 2018, 15h.
2- Festival d’Avignon
Théâtre de la Luna
1 rue Séverine
84 000 Avignon
Tél. : 04 90 86 96 58 / 06 87 46 87 56
www.theatre-laluna.fr
Du 6 au 29 juillet, 17h45. Relâche le lundi.
RECOMMANDATION : BON
THEME
              Entièrement recouverte d’un drap blanc, une silhouette. Vite, on sait que, là, dans ce qu’on imagine une chambre d’hôpital, sous le drap qui glisse lentement, il y a une femme. Elle parle. Elle raconte. Elle ne sait où elle est, si elle est vivante ou morte. « Dites moi », répète-t-elle. Elle est défigurée, plus de nez, plus de lèvres… Et la mémoire lui revient : la veille, le 11 juillet 1949, en ce département qu’était alors la Seine-et-Oise, entre Les Mureaux et Meulan, l’hydravion dans lequel elle avait pris place avec trois autres personnes a plongé dans la Seine. Accident terrible. Jacqueline Auriol, alors âgée de 32 ans et belle-fille du président Vincent Auriol, sera emmenée à l’hôpital complètement défigurée avec pas moins de 124 fractures. 
Pendant deux ans, elle va subir vingt-deux interventions chirurgicales et greffes faciales, un chirurgien américain va lui scier le crâne en deux pour que son visage retrouve sa symétrie… 
Pendant ces deux années de souffrance et d’isolement, elle, la passionnée d’aviation, la jeune femme, sera toute tendue vers son objectif suprême : faire corps à nouveau avec le ciel. Lorsqu’ils viennent la voir avec leur grand-mère, ses deux fils lui demandent de jurer qu’elle ne remontera jamais dans un avion… En vain. Jacqueline Auriol deviendra la première femme pilote d’essai (« non pas pilote de ligne, je ne veux pas trimballer des touristes… »), battra de nombreux records et sera sacrée « femme la plus rapide du monde » (818 kms/h sur circuit fermé en 1951).
Peu après son accident, « visage écrasé, gueule cassée », elle avait annoncé : « Une vie de tourments m’attend »...
POINTS FORTS
-Une « destinée humaine », un parcours de vie mû par la volonté, l’ambition, la ténacité et surtout la passion. Une passion qui bouscule tout…
         -La présence scénique de Pierrette Dupoyet, complètement habitée par son incarnation de l’aviatrice Jacqueline Auriol.
         -Avec un décor occupé par quelques maquettes d’avions miniatures, une mise en scène relativement sobre et suffisamment forte pour mettre en évidence les formidables qualités psychologiques et morales d’une femme mue par l’espoir.
POINTS FAIBLES
-Omniprésente pendant une heure et dix minutes, la musique perturbe souvent le propos… pis : parfois trop forte, elle le couvre carrément.
-Pourtant bien écrit, le texte ne pointe pas assez le caractère universel d’espoir que peut couvrir le destin exceptionnel d’une femme comme Jacqueline Auriol.
EN DEUX MOTS
         C’est artistiquement estimable, et Pierrette Dupoyet s’en sort fort honorablement quand elle se glisse dans les habits  et les blessures d’une « femme remarquable » comme le fut l’aviatrice Jacqueline Auriol. Mais quelques faiblesses ne font de cette pièce qu’un bon spectacle. Sans plus…
L’ AUTEURE
Née le 5 décembre 1949 à Lyon, Pierrette Dupoyet est comédienne, metteure en scène et auteure dramatique. On l’a vue au cinéma dans des films de Federico Fellini, Claude Lelouch ou encore Claude Chabrol… 
Elle a longuement étudié le théâtre, reçu de nombreux prix dont un Oscar de la Création attribué par Jean Vilar. Plus qu’une comédienne traditionnelle, Pierrette Dupoyet préfère se présenter comme une exploratrice à la recherche de ses frères, les Humains. 
Pensionnaire « depuis toujours » du Festival d’Avignon (cet été 2018, elle fêtera ses 39 ans de festival !), elle joue partout dans le monde- en France mais aussi dans pas moins de soixante-dix autres pays. Ainsi, elle a joué au Chili, sur l’île de Pâques, au Liban, en Syrie, au Bangladesh, à Madagascar, au Rwanda, « là où il y a la misère ou la guerre », dit-elle. 
Spécialiste des « destinées lumineuses », après avoir évoqué Marie Curie, Alexandra David-Neel, Arthur Rimbaud, George Sand, Leonard de Vinci ou encore Alfred Dreyfus, elle s’est donc plongée dans le destin exceptionnel d’une pionnière de l’aviation pour ce nouveau spectacle, « Jacqueline Auriol ou le ciel interrompu ».  

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