"Ingrid Bergman, le feu sous la glace", de Marine Baron : une audacieuse tentative de décryptage de "l'iceBergman" <!-- --> | Atlantico.fr
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"Ingrid Bergman : le feu sous la glace", de Marine Baron, Les Belles Lettres.
"Ingrid Bergman : le feu sous la glace", de Marine Baron, Les Belles Lettres.
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Le livre du jour

On a ici affaire à l'une des plus grandes artistes du cinéma mondial, qui a occupé le devant de la scène pendant des décennies, dont l'ombre et la photo ont plané sur le récent Festival de Cannes, elle qui en a présidé le jury en 1973.

Philippe Moisand pour Culture-Tops

Philippe Moisand pour Culture-Tops

Philippe Moisand est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

 

 

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L'auteur

Marine Baron fait preuve d'un éclectisme étonnant. Elle a suivi les cours de l'Ecole du Louvre mais aussi intégré Saint Cyr, ce qui l'a conduite à devenir élève-officier dans l'Armée de Terre. Elle a tiré de son expérience militaire un récit autobiographique, "Lieutenante", paru en 2009. Elle a basculé depuis vers le Droit et l'Histoire, mais n'a pas perdu son penchant pour les biographies puisqu'elle s'intéresse aujourd'hui au cas de cette grande star du cinéma qu'a été Ingrid Bergman, à l'occasion du centième anniversaire de sa naissance.

Thème

Encore, penserez-vous, une biographie d'une star du passé, qui vient s'ajouter à ce qu'elle-même avait raconté de sa vie (Ma Vie), à ce que sa fille Isabella Rossellini avait pu en dire, et à ce qu'un Monsieur Donald Spoto a pu apporter en complément. Certes, mais il ne faut pas perdre de vue que l'on a ici affaire à l'une des plus grandes artistes du cinéma mondial, qui a occupé le devant de la scène pendant des décennies, dont l'ombre et la photo ont plané sur le récent Festival de Cannes, elle qui en a présidé le jury en 1973. Elle méritait bien en cette date anniversaire, un nouvel hommage et surtout le décryptage du personnage auquel se livre Marine Baron pour tenter de nous faire découvrir quel feu dévorant se cachait sous la glace du personnage médiatique.

Points forts

- Un personnage central au charisme exceptionnel qui a su convaincre, en l'espace de quelques secondes seulement, le jury du Théâtre Royal de Stockholm de la retenir alors qu'elle n'avait alors aucune formation académique.

- Egalement une femme libre qui n'a pas choisi le combat médiatique mais sa seule détermination pour faire valoir ses droits et se faire reconnaître en tant qu'être humain dans un monde alors particulièrement machiste.

- Un regard nouveau sur ce personnage qui permet d'en savoir plus sur sa vie intime, notamment sa vie sentimentale, parfois tumultueuse, en tout cas mal jugée par les médias et le grand public, tout particulièrement aux Etats-Unis. et ainsi de mieux comprendre la partie émergée de l'icebergman.

Points faibles

- La sensation que Marine Baron prête beaucoup de ce qu'elle est elle-même à la grande artiste et que c'est à travers son propre prisme que se fait son travail de décryptage.

- Un peu trop de complaisance pour quelqu'un qui a certainement mérité son succès en tant qu'artiste, mais dont Marine Baron ne souligne pas assez l'égocentrisme qui l'a conduite à souvent choisir sa carrière et sa vie sentimentale au détriment de ses propres enfants.

- Une écriture propre et structurée qui convient bien au genre de la biographie, mais qui mériterait d'être encore un peu travaillée pour passer un jour au stade du roman, si toutefois le cœur et l'envie lui en disent.

En deux mots...

Sans aucun doute, Marine Baron voue une admiration parfaitement justifiée à Ingrid Bergman tant pour son attitude de femme libre que pour sa détermination et ses qualités artistiques incontestables. On regrettera pourtant qu'elle se soit laissée séduire par le personnage sans souligner suffisamment les revers de la médaille. C'est en effet seulement à la fin de l'ouvrage, lorsqu'elle évoque le tournage de "Sonate d'Automne" avec son réalisateur presque homonyme, Ingmar Bergman, qu'elle donne à Ingrid sa dimension véritablement humaine en évoquant son angoisse devant le constat de sa grande ressemblance avec le personnage, dur et égoïste, de Charlotte, qu'elle interprète. Encore faut-il souligner que Marine Baron lui donne volontiers l'absolution, considérant qu'Ingrid est "d'une nature qu'elle ne comprend pas et dont elle n'est pas responsable".

Une phrase

"C'est ma réaction qui est importante. Beaucoup plus importante que ce qu'il dit. Dans la vie, après tout, il est souvent plus intéressant de regarder la personne qui ne parle pas" (Ingrid Bergman, au metteur en scène qui lui interdisait de bouger quand la parole était à son partenaire de théâtre).

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Une audacieuse tentative de décryptage de "l'iceBergman".

Informations

"Ingrid Bergman : le feu sous la glace", de Marine Baron, Les Belles Lettres.

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