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"Churchill" : le combat ardent et méconnu du vieux lion
©Reuters

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Dominique Poncet pour Culture-Tops

Dominique Poncet pour Culture-Tops

Dominique Poncet est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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CINEMA
« CHURCHILL » 
DE JONATHAN TEPLITZKY
AVEC BRIAN COX, MIRANDA RICHARDSON, JOHN SLATTERY…
RECOMMANDATION : BON
THEME
Nous sommes à Londres en 1944, à J moins 6 du débarquement allié en Normandie. Tout a été calculé en fonction du temps et des marées. Hommes et bateaux sont prêts.
Contrairement à ce qu’on pense couramment, cette opération, nom de code Overlord, ne fait pas l’unanimité entre les partenaires. Si Eisenhower, Montgomery et le Haut Commandement allié sont déterminés à la conduire à son terme, un homme s’y oppose, et qui n’est pas n’importe qui, puisqu’il s’agit du premier ministre britannique, Winston Churchill.
Churchill raconte comment, pendant les six jours qui ont précédé l’ordre d’embarquement pour les côtes normandes, le politicien le plus respecté d’Angleterre, va tenter de s’opposer à une opération dont il pense qu’elle sera un échec et se terminera en « boucherie ». Au cours de la reconstitution de ces six jours terribles, on va voir un vieux Lion, usé par l’âge, l’alcool et la dépression, livrer et perdre son dernier combat.
POINTS FORTS
- Dense, concentré (sur six jours), le scénario est d’une belle habileté. En même temps qu’il révèle les dessous d’une opération cruciale pour l’issue de la Seconde guerre mondiale, il dresse le portrait intime de l’une des plus grandes figures politiques du XXème siècle. 
C’est d’autant plus bouleversant que ce portrait est celui d’un très grand homme d’Etat vieillissant (69 ans) et malade (gravement dépressif), qui se désespère de ne plus parvenir à se faire ni comprendre, ni entendre, en dépit du respect qu’il inspire encore.
- L’interprétation de Brian Cox en Churchill est stupéfiante. Méconnaissable, l’acteur écossais, non seulement  restitue avec une fidélité scrupuleuse l’image publique de l’homme politique anglais, celle d’un bougon caractériel à l’intelligence hors du commun, mais il donne à découvrir qu’il était dans le privé, un humain comme les autres, faillible, torturé et blessé.
- Dans ce film d’hommes, on apprécie la présence d’une femme, celle de l’épouse du grand homme. Elle est interprétée par Miranda Richardson, une comédienne qui sait ce que nuance veut dire.
POINTS FAIBLES
- Si la photo est belle et les cadres soignés, le film, dans sa forme, est un peu théâtral et solennel. Le réalisateur a peut-être eu peur de bousculer l’image iconique du héros de son film.
- Le rythme est un peu trop lent aussi. Mais comment accélérer le récit d’heures qui ont tant  pesé dans l’Histoire ?
EN DEUX MOTS
Voilà donc Churchill une nouvelle fois encore propulsé « star » de cinéma. Mais ce film là n’est pas un film de plus. C’est un film qui éclaire la personnalité de cet homme politique d’exception. On y apprend, que, sous sa carapace de vieux lion revêche et prompt à la colère et à la réprimande, se cachait un homme sensible. Un homme qui avait un grand respect de la vie humaine. Un vieux sage insupportable, en somme.
Certes  le film de Jonathan Teplitzky souffre, dans sa lenteur, d’une sorte de maniérisme, d’un manque de budget aussi, qui l’a contraint à réduire les décors. Mais il captivera ceux qui s’intéressent aux dessous de la petite et la grande Histoire.
Et puis, il y a l’interprétation d’un acteur nommé Brian Cox, qui n’a rien à envier aux aînés, tels que Richard Burton et Albert Finney, qui l’on précédé dans le rôle de Churchill .
UN EXTRAIT
 Ou plutôt trois phrases prononcées par Churchill dans le film :
- « Je ne resterai pas les bras croisés à écouter à la radio les soldats se faire massacrer ».
- « Des hommes mourront demain. N’en laissez pas un seul mourir en vain ».
- « La guerre m’accapare complètement. Être un chef n’est pas facile ».
LE RÉALISATEUR
Il est né en Australie, mais c’est à la Middlesex University de Londres, dont il est sorti diplômé en 1989, que Jonathan Teplitsky  fait des études de cinéma et de télévision. Après dix ans d’errance et de travail (essentiellement des spots publicitaires) dans plusieurs pays du monde, le cinéaste rentre dans son pays natal et y écrit et réalise en 2001 son premier long métrage, Better than sex, qui est choisi pour ouvrir le Festival du film de Sidney et sera ensuite acheté par plus de cinquante pays. Suivront, en 2003, Gettin’square, et, surtout,  en 2010, Burning Man qui lui vaudra de nombreux prix  internationaux. Après Les Voies du destin en 2014 Churchill est le cinquième long métrage de ce cinéaste très populaire en son pays et  qui réalise par ailleurs de nombreuses séries pour la télévision.

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