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"Au fond de l’eau" : sombre et gothique ; le best-seller de l'été 2017 ?
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Paula Hawkins a vendu dans le monde 18 millions d'exemplaires de son roman "La Fille du train", publié en 2015. Elle devrait réaliser à nouveau un score mémorable avec son dernier livre, "thriller domestique" ayant pour principaux personnages trois femmes en quête d'elles-mêmes, habitées par des fêlures.

Serge Bressan pour Culture-Tops

Serge Bressan est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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RECOMMANDATION

EXCELLENT 

THEME

L’éditeur français interpelle le (futur) lecteur : « Pourrez-vous remonter à la surface ? » Oui, comment remonter à la surface, une fois lancé dans l’histoire ? Une histoire toute simple : une femme, Nel, a appelé sa sœur Julia qui a refusé de lui répondre. Une semaine plus tard, le corps de Nel est retrouvé sans vie dans la rivière qui serpente dans la petite ville de Beckford. Soudain, Julia est envahie par la frayeur de devoir retourner sur les lieux de son enfance ? La peur la tenaille: va-t-elle pouvoir affronter le soi-disant suicide de sa sœur ? va-t-elle accepter de s’occuper de Lena, sa nièce de 15 ans, qu’elle ne connaît pas ? va-t-elle oser se colleter avec un passé qu’elle s’est toujours appliqué à éviter, à fuir ? Et puis, il y a cette rivière. Celle qu’on appelle « la rivière aux suicidées »-,comme il y a, au Japon, la « forêt des suicidés »…

POINTS FORTS

-Trois femmes, Nel, Julia et Lena, emplissent le roman de Paul Hawkins. Trois femmes en quête d’elles-mêmes. Toutes habitées, habillées par des fêlures.

-L’art et la manière de Paula Hawkins qui assure ne pas être la JK Rowling (la créatrice de la saga « Harry Potter ») du thriller « psychologique domestique » ! Très vite à la lecture, on n’a aucun doute, « Au fond de l’eau » sera LE best-seller de l’été 2017.

-Une « certaine » atmosphère, une folle lenteur: deux touches que l’auteure assume pleinement. L’intrigue est tout aussi sobre que glaçante, les personnages sont joliment dessinés…

-Bien sûr, et c’est une évidence, avec « Au fond de l’eau », Paula Hawkins n’a rien inventé dans le genre du thriller: elle a des liens de parentèle littéraire avec Michael Conelly ou encore Stieg Larsson, l’auteur de la saga « Millenium ». Mais elle y ajoute une touche, une patte follement personnelle.

-Un roman dédié « à tous les fauteurs de trouble » et placé sous le haut patronage de l’actrice et danseuse britannique Emily Perry (« Mieux vaut laisser sombrer certaines choses. D’autres non, mais lesquelles ? Les avis divergent ») et du neurologue et écrivain Oliver Sachs (« Les souvenirs sont transformés, désassemblés, réassemblés et recatégorisés par chaque acte de remémorisation »).

POINTS FAIBLES

Pas moins de onze protagonistes vont se succéder, se croiser au hasard des pages d’« Au fond de l’eau ». D’emblée, la lecture demande un minimum de concentration, au risque de se perdre dans les méandres et lacets de la rivière.

EN DEUX MOTS

La star mondiale du thriller « psychologique domestique » est donc retour avec ce « Au fond de l’eau ». Trois femmes, parmi onze personnages, habitent le roman de Paula Hawkins dans une atmosphère sombre et gothique. Inéluctablement, on s’enfonce au fond de l’eau. Oui, pourra-t-on vraiment remonter à la surface ?...

UN EXTRAIT

Ou plutôt deux:

- « J’ai cherché ce que j’allais pouvoir te dire en arrivant, je savais que tu avais fait ça exprès pour me faire du mal, pour me contrarier, pour m’effrayer, pour bouleverser ma vie. Pour attirer mon attention, pour me forcer à revenir. Alors bravo, Nel, tu as réussi : me voilà de retour dans cet endroit que je ne voulais plus jamais revoir, sommée de m’occuper de ta fille, et de remettre de l’ordre dans tout ton bordel ».

- « Ce que je voudrais retrouver m’échappe, et ce que j’essaie tant d’oublier me revient sans cesse ».

L'AUTEUR

Née le 26 août 1972 à Harare (Zimbabwe), Paula Hawkins est une écrivaine britannique. Après une enfance au Zimbabwe auprès d’un père professeur d'économie et journaliste financier, elle arrive avec sa famille à Londres à 17 ans. A l’université d’Oxford, elle étudie la philosophie, la politique et l'économie puis écrit sur la finance pour le quotidien londonien « The Times ». 

En 2006, elle signe un livre de conseils financiers pour les femmes, « The Money Goddess ». Deux ans plus tard, sous le pseudonyme d’Amy Silver, elle publie avec Grace Llewellyn un livre d’éducation, « Guerrilla Learning ». L’année suivante, toujours sous le même pseudonyme, elle passe à la fiction romantique et commence la publication de quatre livres (« Confessions of a Reluctant Recessionista », 2009, « All I Want for Christmas », 2010 ; « One minute to Midnight », 2011, et « Reunion », 2013)- quatre livres dont, aujourd’hui, elle assure ne pas être fière… 

Puis elle change de registre, adopte un style plus sombre, « plus sérieux aussi », dit-elle. C’est sous son véritable nom qu’elle publie en 2015 « La Fille du train », un thriller sur les thèmes de la violence domestique et de l'alcoolisme féminin. L’auteure raconte avoir écrit ce livre en six mois et emprunté à son père de l’argent pour pouvoir le finir. Ce sera un énorme succès mondial : traduit en 42 langues, plus de 18 millions d’exemplaires vendus dans le monde (dont 1,2 millions en France), et une adaptation au cinéma. 

Installée dans le sud de Londres, elle a publié récemment son deuxième roman, cet « Au fond de l’eau »… dont les droits d’adaptation ont été achetés par DreamWorks, la société de production de Steven Speilberg.

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