Les boissons énergisantes extrêmement toxiques pour les enfants

Depuis de nombreuses années, les boissons énergisantes sont dans le collimateur des professionnels de la santé, surtout en ce qui concerne les enfants. Et selon une étude américaine dévoilée en début de semaine lors du congrès de l'American Heart Association, entre 2010 et 2013 aux Etats-Unis, plus de 40% des appels passés aux centres antipoison relatifs à des boissons énergisantes concernaient des enfants de moins de six ans. Un quart d'entre eux présentaient "des symptômes cardiaques et neurologiques modérés à sérieux", détaille le Docteur Steven Lipshultz, auteur de l'étude et pédiatre à l'hôpital des enfants de Détroit.

Car, on sait depuis longtemps que l'excès de caféine a un effet excitant sur l'organisme. Or certaines canettes de Red Bull peuvent contenir jusqu'à 400 mg de caféine, alors qu'une tasse de café en présente 130 mg, et un coca, 40 mg.  Les intoxications varient selon l'âge. Elles peuvent survenir quand un adulte consomme plus de 400 mg de caféine par jour ou quand un ado dépasse les 100 mg. Et le seuil de tolérance des enfants est encore plus limité.

Pour le Docteur Lipshulz, l'ampleur du phénomène d'intoxication à la caféine chez les enfants est bien plus important que ce que montrent les données. Car tous les cas n'entraînent pas un appel aux centres antipoison puisque de nombreuses personnes amènent directement leurs enfants chez médecin ou aux urgences. Aussi, "Il est nécessaire d'améliorer l'étiquetage des boissons énergisantes pour indiquer plus clairement la teneur en caféine et prévenir d'éventuels problèmes pour la santé", affirme le pédiatre qui voudrait aller jusqu'à l'interdiction de la vente des boissons énergisantes aux mineurs.  

En France, la question de la sécurité de ces boissons est étudiée depuis plusieurs années par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses). En 2013, elle a alerté l'opinion publique sur les dangers liés à la consommation de ce type de boissons. "Les principaux symptômes relevés suite à la consommation de boissons dites énergisantes sont essentiellement cardio-vasculaires (95 cas), suivis par les effets psycho-comportementaux (74 cas) et neurologiques (57 cas). Des troubles digestifs, respiratoires, allergiques ou musculaires sont également rapportés mais avec une incidence plus faible", avait mis en garde l'Agence dans son rapport.