Boeing échoue à arrimer la Station spatiale internationale

Le taxi de l'espace, ce n'est pas pour demain. La nouvelle capsule spatiale de Boeing, Starliner, va revenir sur Terre d'ici 48 heures (dans le Nouveau-Mexique) et n'accomplira pas son objectif d'arrimer la Station spatiale internationale, a annoncé Boeing quelques heures après le lancement de la mission. Suite à l'affaire des Boeing 737 MAX, c'est un nouvel échec majeur pour l'entreprise ainsi que pour la Nasa. D'autant plus qu'un rapport officiel épinglait récemment celle-ci, pour avoir surpayé Boeing dans le cadre de cette mission.

Pour le moment, Boeing n'aura pas à s'inquiéter d'envoyer des hommes dans l'espace (90 millions d'euros ont été prévus par tête à bord du Starliner), puisque le vol d'essai a échoué au moment de rejoindre l'orbite de l'ISS, située à environ 400 km du sol terrestre. "Starliner a eu une insertion non nominale. Mais nous contrôlons le vaisseau. L'équipe de navigation et de contrôle réfléchit à la prochaine manoeuvre", a tweeté le groupe. 

Dans d'autres tweets, Jim Bridenstine (administrateur de la Nasa) a expliqué qu'une anomalie s'était produite à bord du véhicule et avait fait croire à Starliner qu'elle était sur la bonne orbite. Le problème s’est produit dans le système du véhicule qui compte le temps écoulé, l'empêchant d'allumer ses moteurs au bon moment pour gagner en altitude.  "La capsule a consommé plus de carburant que prévu pour maintenir un contrôle précis. Cela a rendu impossible le rendez-vous avec la Station spatiale", a-t-il écrit. 

Le succès de cette mission était capital pour les deux groupes. Dès 2020, la Nasa compte en effet confier le transport d'équipages entre la Terre et l'ISS à des sociétés privées, Boeing et SpaceX en première ligne, afin de se concentrer sur d'autres projets d'exploration spatiale. Cela aurait été la première fois, depuis 2011, que des astronautes auraient rejoint l'espace depuis les Etats-Unis.