Une trêve politique, comme le propose Emmanuel Macron, c’est possible, à condition de trouver une solution politique pour éviter le blocage budgétaire à la rentrée. Aujourd’hui, seul le patronat pourrait l’imposer.
il y a 5 heuresLe Réseau Atlantico
Best-Of du 20 au 26 juillet
Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.
Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.
Une trêve politique, comme le propose Emmanuel Macron, c’est possible, à condition de trouver une solution politique pour éviter le blocage budgétaire à la rentrée. Aujourd’hui, seul le patronat pourrait l’imposer.
Les JO ont mis les querelles d’ego ou de pouvoir entre parenthèses ; tout se passe désormais comme si les dirigeants de la droite républicaine préparaient des textes de réformes qui pourraient trouver une majorité assez large.
Une trêve politique, comme le propose Emmanuel Macron, c’est possible… à condition de trouver une solution pour éviter le blocage budgétaire à la rentrée. Aujourd'hui, seul le patronat pourrait l'imposer à la classe politique.
Alors que l’État multiplie les garanties de sécurité dans Paris à l’approche des Jeux Olympiques, les commerçants pleurent contre les restrictions de circulation. La France va pourtant rester encore cette année le pays le plus visité du monde par les vacanciers.
L’accumulation des promesses irréalisables, combinée à un déficit d’expertise et à un manque d’éducation insupportable, va finir par écœurer une grande majorité des Français. Cela explique que le monde des affaires ne croit pas une seconde qu’ils pourront accéder au pouvoir.
Depuis cette funeste décision de dissoudre l’Assemblée nationale, le pays est plongé dans un débat politique délirant, mais dont il faudra bien sortir, parce qu’il va falloir présenter un budget avant la fin de l’année ; sinon, le pays va s’effondrer.
Les Français, cette année, n'ont pas d'autre ambition que de ne rien faire. De la tranquillité et du farniente... donc qu'on leur fiche la paix et pourvu qu'il fasse beau. Seul objectif : retrouver la famille et ne rien faire. Alors les JO ? Oui, mais à la télé.
L’histoire économique a commencé partout de la même façon : un homme ou une femme, une famille, une idée innovante, beaucoup de travail, la suite dépend de l’évolution dynastique, de l’environnement mais surtout de l’héritage culturel.
La Cour des comptes dénonce, une fois de plus, un risque grave de dérapage des finances publiques, implore les forces politiques à redresser les comptes mais ne donne aucune solution pour stopper l'hémorragie des dépenses sociales qui sont à l'origine du déficit.
Les dirigeants d’entreprises se vendent mal, parce que face aux incertitudes géopolitiques multiples, et à la faillite des élites politiques, ils sont devenus les seuls acteurs majeurs du changement. À côté de ceux qui se plaignent, pleurent ou grognent, une grande majorité reste optimiste, avec toutes les raisons de l'être.
Le système économique français est entré dans une phase d'incertitude qui risque de bloquer complètement son fonctionnement : sur l'activité, les investissements, les financements, l'emploi...
L'Insee n'était pas intervenu depuis un mois. L'institut vient de rendre public l'état de l'économie française au cours du 1er semestre et tout allait mieux. Maintenant, les incertitudes politiques risquent de compromettre toutes les perspectives.
Puisque la mécanique politique est en panne et faute de gouvernement, les partenaires sociaux qui se sont laissé déposséder de leurs prérogatives ont l'opportunité de reprendre l'initiative, sur la retraite, l'assurance chômage, et même l'assurance maladie, et pourquoi pas le Smic.
Les marchés se rassuraient en espérant une capacité à construire une coalition gouvernementale qui aurait permis une gouvernance "raisonnable". Le poids de la gauche sous l'emprise de la France insoumise risque de faire capoter ce scénario.
Les résultats électoraux ne tombent pas par hasard. Le RN a su apporter les réponses aux questions sécuritaires et sociales, mais n’a pas su gagner la confiance sur les questions économiques et financières.
En attendant les résultats du 2e tour qui ne devraient pas nous livrer une majorité cohérente, la France va être obligée de se convertir à la culture du compromis, comme l’Italie, l’Allemagne ou les Pays-Bas. Ça n’est pas gagné, ça va demander beaucoup d’intelligence et de temps.
Dans l’attente d’un deuxième tour qui pourrait accoucher d’un gouvernement sans majorité, les chefs d’entreprise essaient déjà d’imaginer comment la France pourrait alors fonctionner avec une administration sans pouvoir politique.
Pour les marchés et les entreprises, la situation politique qui se dessine écarte les risques les plus graves de catastrophes économiques et financières, mais accroît les incertitudes à moyen terme. Pour nos partenaires étrangers, la France serait donc actuellement en train de s'acheter du temps.
Les milieux financiers considèrent que la France a évité le risque majeur et systémique que représentait l’arrivée d’un pouvoir extrémiste de gauche ou de droite. Cela dit, les Européens craignent que la France soit très difficile à gouverner.
Triste démocratie qui s’est autorisée un débat d’ego, de pouvoir et de démagogie sur les thèmes obsessionnels qui ressortent dans l’opinion. Mais le grand perdant est l’économie. Comme si l’argent que l’on a promis de distribuer allait tomber du ciel. Le besoin le plus urgent, c’est de créer de la richesse.
Alain d'Iribarne est ancien directeur du département scientifique des SHS du CNRS et ancien administrateur de la FMSH.
Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022
Damien Ernst est professeur titulaire à l'Université de Liège et à Télécom Paris. Il dirige des recherches dédiées aux réseaux électriques intelligents. Il intervient régulièrement dans les médias sur les sujets liés à l'énergie.
Bertrand Vergely est philosophe et théologien.
Il est l'auteur de plusieurs livres dont La Mort interdite (J.-C. Lattès, 2001) ou Une vie pour se mettre au monde (Carnet Nord, 2010), La tentation de l'Homme-Dieu (Le Passeur Editeur, 2015).
Vincent Cespedes est philosophe et écrivain.
Il est l'auteur de L'homme expliqué aux femmes ou encore de L'Ambition ou l'épopée de soi chez Flammarion.