Lavillenie saute 6,07 mètres à la perche... Une performance pourtant refusée !

Sergueï Bubka peut commencer à prendre peur. Le légendaire perchiste ukrainien, actuel détenteur des records du monde du saut à la perche en plein air (6,14m) et en salle (6,15m) voit dans ses rétroviseurs un certain Français volant... Renaud Lavillenie a remporté sans encombre les championnats d'Europe en salle qui se tiennent actuellement à Göteborg. Avec un saut victorieux à 6,01m - il est le second Français à avoir passé la barre des six mètres avec Jean Galfione - il a écoeuré la concurrence, restée plus de vingt centimètres en-dessous de lui.

Pourtant, ce nouveau sacre va rester en travers de la gorge du Français. Il a en effet, à son 3e essai, passé une barre à 6,07m avant que cette performance ne soit invalidée. Pourquoi ? A cause d'un obscur point du règlement de l'IAAF, le 183-1 : "l'athlète fait une faute si, après le saut, la barre ne reste pas sur ses deux taquets du fait de l'action de l'athlète durant le saut". Or, effectivement, la barre a quitté son appui de base pour s'élever sur un soutien métallique des poteaux... mais ce, sans tomber donc. "Ça aurait pu être un jour extraordinaire mais je reste sur un sentiment d'inachevé. Tout le monde a vu cette barre rester" a témoigné le perchiste, effondré après ce qu'il considère comme une injustice.

Ce saut à 6,07m aurait fait de lui le second homme à être allé le plus haut de l'histoire, derrière une succession de sauts tenus par Sergueï Bubka il y a une vingtaine d'années.

A noter que la perche est décidément en verve ces derniers jours : le record du monde féminin en salle a été battu ce week-end par l'Américaine Jennifer Suhr qui, avec un saut à 5,02m, met fin au long règne de la Russe Elena Isinbayeva. La Russe garde cependant - mais pour combien de temps ? - le record en plein air, avec un saut à 5,06m.