Restrictions
Hong Kong : la police empêche toute commémoration de Tiananmen
A l’occasion du 33e anniversaire de la répression de la place Tiananmen à Pékin, les forces de l’ordre étaient déployées en nombre à Hong Kong ce 4 juin pour éviter tout rassemblement public.
A Hong Kong, le parc Victoria est devenu depuis plusieurs années un lieu de rassemblement pour commémorer l’anniversaire de la répression de Tiananmen. Mais cette année, le parc est resté vide, sous la surveillance de nombreux policiers.
Le 4 juin 1989, le régime communiste avait envoyé des chars et des troupes pour réprimer les manifestants pacifiques qui, depuis des semaines, occupaient l’emblématique place du centre de Pékin pour réclamer un changement politique et la fin de la corruption systémique. L’écrasement du mouvement avait fait des centaines de morts, plus d’un millier selon certaines estimations.
Depuis, les autorités chinoises s’efforcent d’effacer Tiananmen de la mémoire collective. A Pékin, les autorités ont installé des dispositifs de reconnaissance faciale dans les rues menant à la place et la police procédait samedi à des contrôles d’identité.
Des journalistes de l’AFP ont vu au moins une demi-douzaine de personnes être emmenées par la police, y compris l’activiste Yu Wai-pan, de la Ligue des sociaux-démocrates (LSD), un parti politique prodémocratie dans le collimateur des autorités.
Dans la soirée, de nombreux passants des environs du parc ont allumé la lampe de leur téléphone portable, à défaut d’allumer des bougies. La police les a sommés par haut-parleur de les éteindre, en les prévenant qu’ils violaient la loi.
Les veillées avaient déjà été interdites en 2020 et 2021 au nom de la lutte anti-Covid, puis en septembre dernier, la Hong Kong Alliance a été dissoute, son Musée du 4 juin démantelé, ses dirigeants arrêtés. Le manque de clarté sur ce qui est légal ou non a aussi poussé ces derniers mois six universités de Hong Kong à déboulonner des monuments commémoratifs de Tiananmen érigés sur leurs campus.
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